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Show DES S C A V A N S. g2j \\. Gibert eft d'empêcher que Ton ne confonde cette fautle éloquence avec la vraye, employée à perfuader le taux; car l'Eloquence et\ vraye ou faulle par elle-même , & indépendamment de l'ufage qu'on en peut fai* re,&du vray ou du f-aux qu'on veut perfuader. C'eft icy précifément que l'Auteur nous donne dans un difcours allez étendu les cata&e-res de l'éloquence iauffè, ou de declarmteur, & de lophiite. Ce difcours eft tout ferné d'endroits pour le moins auili brillans que celuy qu'on a vu fur l'ufage légitime de l'Eloquence» Tout ce qu'y expofe M. Gibert, fe réduit à cts deux confîderations .; Tune, que la taufic éloquence ett vaine ; l'autre 3 qu'elle n'eft pas judicieufe. i°. Elle eft vaine, c'eft à dire, "qu'elle <* ne brille qu'aux yeux, qu'elle ne flatte que « l'oreille , & ne pénètre pas jufqu'au cœur. « Elle ne va qu'au fafte , qu'à Tofteatation, « qu'à une vaine parade de pointes, de pen- cC fées cirées He loin, de mots recherchez 5 cc limages auffi froides & frivoles, que far- c« dits ^9* voluotueufes , précifément pour di- fC venir l'imagination , & non pas pour ex- cC citer les partions, qui à dire vray^ ajou- cc te notre Orateur, font dans la véritable (C Eloquence l art de vaincre ÇS* de régner, <; ÎSfe. " zMa faillie éloquence n'eft pas judi-cieufe 5 c'eft à dire, u qu'elle fait un abus cc continuel de tout ce qu'il y a de bon dans * |