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Show DES S C A V A N $. ? flotfTeurs en Mufîque fur le goût Icalien, &; fur le goût François, fe trouve entre le Père Bouhours & M. Orfi , fur la manière de pen-fer dans les Ouvrages d'efprit. Il faut em core convenir qu'il n'y a rien de fi hardi dans la compofiuon, qu'on ne fauve par l'auié des exemples, ou par celle des Gram- ma d ou uiriens : ce qu il y a de plus mal-aite, mais 'effentiel, c'eft l'application des exemples u des préceptes ; & c'eft ce qui dépend du goût, fur quoi il eft difficile de mettre les hommes d'accord ; chacun croit avoir la meilleur, bien que très-peu de perfonnes ayent de la perfection , une idée afîez jufle , par le moyen de laquelle on aflujettiroit aux règles le goût même qui femble n'en avoir pomt. Celui des François, &^celui des Italiens , n'eft pas toujours le même. On ne met point en France le TalFe d coté ni de Virgile ni d'Homère. Tout le refte des ju-gemens y reflemblent à celui-là. En Italie on penfe autrement, & les contentions fur ce fujet pourront bien ne pas finir fi-tôt. On fe fera toujours la guerre : mais cette guerre ne fçauroit être qu'utile aux uns, & aux autres. Les reproches des Ecrivains François pourront empêcher les Italiens de fe livrer trop au feu nu à la gentillefle de leur imagination. Mais le commerce des Auteurs Italiens contribuera peut-être aufli à mettre du feu & de l'agrément dans les Ouvrages des François, les empêchera de tomber dans une 170É. Z |