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Show DES SC A VAN S. D'abord il faut fans doute avoir étouffé tou? paifion & toute partialité, iî faut même s*^ tre dépouillé de fon intérêt perfonnel & de fon propre goût: quel effort ! Mais quand on croiroit ravoir fait, chacun le croiroir-il de même ? Les goûts & les intérêts font fî dîfferens ! Il faut de plus tant de juftefle & d'exaâitude5 tant de difcernement & de pré-cifîon. Tan: de gens s'en piquent à faux ! Qui peut fe flatter d'avoir toutes ces qualité l Qui peut !e flatter que personne ne les luy contefte ? Il faut encore tant de fidélité^ tant de droiture , tant de bonne foy ! Ce font des vertus dlentielles à tout homme d'honneur, & doublement necetiaires à tout Joùrnalifte. Mais font-elles fi ordinaires entre gens qui fe mêlent d'écrire ? & ne diroio on pas que ceux-memes qui d'ailleurs paroif-fent les plus fages & les plus graves, fe fonc fait fur ce point une confeience & une mo~ raie à leur unique ufage ? Ne diroit-on pas que les Sçavans font en droit, ou du moins en poflelïion de (ubftituer Tefprit à la vérité? Au fond de fon ame, aux yeux de jufles efti-mateurs, fùtrin donc aflùré de fa finceritc & de fon innocence ; feroit-on affure contre les aceufations ? & ces aceufations fu/îent-elles fans fondement; demcureroient-ellesfans partisans & faus couleurs ? Finiflbas ces reflexions ; & fan' prétendre ni nous fa-re plaindre, ni nous faire valoir, raiièmblant comme fous un feul coup L 1 2. |