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Show DES S C A V A M S. 5^ demeure dans le Vin ; ce que M. de Salins femble avoir confondu. Mais quittons cette philofophie, & ces termes d'Ecole, pour venir à des chofes moins ennuyeufes. M. de S. Evremont, dans une Lettre adref-fée à un de fes anis, lui recommande de n'épargner aucune dépenfe pour avoir des Vins de ^Hanipagne : Ayez-en, lui dit-il, fufliez-vous à deux cens lieues de Paris*. Il n'y a point de Province , continue-t-il, qui four-çifle de plus excellons Vins pour toutes les faifbnsj, que la Champagne ; elle nous fournit les Vins d'Aï, d'Avenay, d'Hautvilliers jufqu'au Printemps; de Silleri, & deTaifli» pour le refte de Tannée, & au-delà. Léon X. Charles-Quint, François I. & Henry VIII. Roy d'Angleterre, ne crurent pas indigne d'eux de mêler à leurs plus grands foins ce-luy d'avoir du Vin d'Aï. C'eft le plus épuré de toute fenteur de terroir , celuy qui a îe goût le plus exquis. M. de S.Evremont ajoute qu'il mettrait volontiers avec ces Héros , Henry IV. qui fe faifoit appeller Seigneur d'Aï 5 & de Goneilè : honneur qu'il n'a pas fait à Beaune 3 ni à Volnay. On ajoute à ce pafTage de M. de S. Evre-mont, un trait d'Hiftoire allez plaîfant. Ven-cellas Roy de Bohême & des Romains,étant venu en France pour quelque négociation avec Charles VI. fe rendit à Rheims au mois de Mars en 1397. Quand il fut dans cette Ville,il en trouva le Vin fi bon, qu'il s'en Bb 3 |