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Show ; 54 L A VIE D E dient d'ufer de douceur , que de menaces : que cela droit bon dans les Armées Roiales , où le feul nom du Souverain faifoit un effet merveilleux ; mais qu'ayant les armes àla main contre lui , quoi ne ce fut par un principe de Religion, ils avoient eaucoup de chofes à ménager: que c'étoit le premier malheur de ceux qui excitoient des guerres civiles , 'ce qu‘il connoifl‘oit fi-bien , qu‘il e'toit toûjours le dernieràs'y refoudre. Le Prince ayant trouve beaucoup de :raifim dans fon difcours , dillimula une pa:rtiede fion reffentiment , …& s'étant contente'deitëmoigm à Dacier , au devant de qui ilët0itnllé jul"quc5 GASPARD DE COLIGNY. z;;va.V‘. mvant. Les deux armées commencerent donc & s‘entreregarder , fans que pas une entreprîr rien l‘une contre‘l'autre , à quoi contribua tande- mentla ri ueur de la farfon , pendant aquellc on étoito lige' de cantonner. Cependantcen‘étoit ni le profit du Roi , ni celui du Prince de Condé , que de traîner ainfi les chofes en Iongueur. Car celui-ei , à_ qui l‘argent manquoit avortmterêt de vu1der bientôt la uerelle , ou- tre qu'il fgavoir_bien que}a-Nobïleiië de fon par- ti , ne (pourrort pas _t0lI]OHI‘S refifier à une {i rande epenfe. Pour ce qui 611: du Roi , il y croit encore plus i11tefeffë , puifque tant d'un côté , que d'autre , _ la guerre ne fe fai- â Aubeterre , ne le parti foufriroitbe , coup quand pareille cqhofe arriveroi-r , il marc anon- ver n'ayant tre le Prince de Montpeflfier , qui étoit encore chacun groflÊt fes forces de quelques lecours , tout feul à la tête de l‘armée Roiale. Le Duc d'Anjou qui s'acheminoit à petites journées avec quelque cavalerie fçachan‘t que le combat fc pourroit bien donner fans lui , à moins que de aire diligence , marcha jour & nuit pourÿoin- foit qu'à fes dépens: Quoi qu'il en foit l'hi- as laifle' de fe'c0uler de la forte , ui furent amenés de divers endroits. Cependant celui que le Prince de Condé attendoir d‘Allemagne , ou il avoit envoië n'étant pas en- core venu. Le Duc d'Anjou , qui fe voioit d'un tiers plus fort quelui , refolut del‘ar ner. Les dre Montpenfier, & «étant arrivé-alien à temps, Capitaines il afl'em‘bla le Confeil degue-r‘re «, où «il futd'avü, ayant pafié lya Vienne , il prit le chemin de Ver- que fans difi°erer d‘avantage , l‘on fut »ataquer l'ennemi. Cette refolutionë toit digne‘fans dou- âdellëi11 de couper les ennemis , qui alloient du te de fon courage , & perlonne-n'y po avoit trou- ver â redire , venant d'un Prince , qui n'e'toiten- core que dans fa dixfeptie‘me année, & à qui par coniequent la valeur feioit mieux , que la prudence. Maisies vieux Capitaines lui ayant remontœ' , que la Nobleffe , qui étoit dans celle du Prince de Condé , demanderoir bientot a confentirent cette fors- à , ainfi thevil , Maifon du Comte dela Rochefoucaut , côté de Cognac. Il lui faloit encore pafl‘er la Charente , pour lesjoindre , ce ui étoitd1flicile à caufe que le Prince s'étoit aifi de tous les paflàges ; neanmoins le Duc d‘Anjou ne crorant pasla chofeimpofiible , fe prefenta devantjar_- flac , mais l'Amiral y étant accouru , lui ht uitter cette entreprife , où ce Prince perdu pres s'en retourner , & qu'ainfi il faloit attendrect temps-là pour en avoir meilleur marché 7 11 {… obligé de de'ferer à leur fentiment , d'antan! 6 trois cens hommes. Il eût été a foulmter que l'Amiral eût pû être par tout , !‘}315 {'Çlldmt qu'ile'roit-lâ , le Duc ayantenœxe un ( enche- plus qu'il avoit ordre du Roi fon frere , de ne mentcontre Châteauneuf, OÙ 1111' %"°_"‘}""‘ nen entreprendre fans les avoir confultêS aup3' ravan£ "€ compagnie , le Capitaine l'c laitlalarhrqufl€ - fureur |