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Show m: GASPARD DE COLIGNY. ‘LAVIE,DË... il annoit {ileRoi aimoit à l'avoir aupres de lui ,_ àêtre auprés du Roi. Cela fitd1re afiez_mgenre… fement % un homme de la Cour , qu'ils _etorem de l'ombre l'un de l'autre ; & comme en mauere meute aufiicruellement , qu'au amour, 1 on crut qualités pour la paix , & pour la guerre , d'où que rien n'ayant été capable iufquesJa d_‘alt_erer l'amitié , qui étoit entre le Prmce de Jornvrlle, & Mr. de Challillon, celui-ci ne pour-ron voirfims envie la preference que le Roi fembloit donner àl'autre dans (on amitié. Mais Mr. de< hallillon, qui le piquoit beaucoup plus d'avoir de la repu. tation a la guerre, qu'à la Cour, fc coulentort de la confiance quele Roi lui témoignoit quand il étoit quelüon dela milice , & ne fe mcttantpas en peine du relie, ilvivoitavec (on ami auilicor- dialement, qu‘il avoitiamaisfait. _ Cependant la faveur du Connétable ne durer pasfeulement, mais augmemoit encore touslq jours , pour ainfi dire , à vû'e' d'oeil. Le Ror quittoitfouventfafemme, ou fa Maitrefi"e, pour aller coucher avec lui , & comme Diane commençoitàcraindre qu'il nelui fûtdifficile union de fe foûtenir par elle-même , elle commençu Vouloirs'afiut'erde quelque apui. Elle avoit deux filles du Comte de B‘rezé Maulevrier fon man, qui lui en facilitoient le moien , & elle eut bien Voulu en donner l'une ou l'autre aux enfans il}! Connétable. Elle avoit eu auiÏi la même penitc _. elleinferoit qu‘ilferoitc3pable non-feulement de foûtenir fa fortune , mais encore de la portfiet‘ beaucoup plus loin qu'elle n'étoit. Elle aioûtoit à toutes ces confiderations , qu'ayant lieu de fe défier du Connétable , il lui faloit une alliance comme celle-là , c'ePt-ÏLdit‘e un homme qui lui pûttenir tête , & par fanaifl"ance , & par fa vertu, & parl'accc's qu'il avoirauprés du Roi. Or trouvant tout cela en ce Prince, ce defir fe fortifia tellement dans foncfprit, qu'il ne lui laiflà aucun repos ni nuit ni iour. Cependant elle y trouvoit un grand obflacle ; plus ce Prince avoit l'ame grande , plus elle avoit lieu de craindre qu‘il n'acceptât pas une alliance, quilui étoit fi honteufe de toutes façons ; car quoi que l'a fille fut de bonne Maifon , il y avoit neanmoins beau- coup à dire qu'elle ne fut digne d'un Prince , qui fortoit de tantde Souverains , & qui meritoit d'ail- leurs par lui-même de porter une Couronne. Rien ne la ptit confoler dans cette penfée , que l‘efperance qu‘il le pourroit lailÎet‘ tenter par les avantages qu'elle lui feroit voir-damfon alliance; neanmoins comme il étoitencore jeune, & qu'elle pour Mr. de Challillon, & pourAndelot, parce p mvoit aprchender qu'il ne fit pas toute la refchlünqu'elle defiroit furfon établiilement , elle que comme j'ai déja dit le Connétable ne les aifes PVO" m0lt gueres moins , que S'ils eufl‘ent été &lhu: refolut des‘adrellcr au Cardinal de Lorraine fon oncle , Prince qui avoit fait paroitre fon ambi- pres enfans. Maisle mariage de ceux-ci, meur fevere de celui-là , qui preferoit l'honneur} ..:. r6iiilir dans ("on defiëin , c'étoit un établifl‘ement fi confiderable pour fa famille , qu'ilne lui pouvoitarriver de plus grand avantage. D'un autre‘ côté elle voioit que ce Prince‘ avoit mille belles faveur , peu s'en faut que la yalonfie ne tour. . io; L1v,II. illuflre quela leur, tellement que fi elle pouvoit toutes chofes, ne lui permettant pas de fe repaijetta les tre long-temps de cette efperance , elle yeux fur le Prince de ]oinville, Elle confidêfa Pffimierement que fa naiffance étoit encore Pl}l" [ ! tion en plufieurs rencontres , & de qui parcon- fef-qu_ent elle le pouvoir {latter d'être écoutée.‘Et de tait , lui avant fait entendre, que tant que le (îoqnétable feroit maitre , comme il l'étoit des a!Ïarres , il n'y avoitpoinr de graceà efperer que B + par |