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Show ;L‘Vc III, 176 L A V I E D E éroit commandée par Teligni, dont le petit.fils GASPARD DE COLIGNY. 177 LW.IIU, mais Teligni ne peniänt qu'àla faute qu‘il avoir époufa depuis fa fille. Pour cet effet il fit venir cet Officier, à qui ildit de faire fortir cinquante faitede fortir contre les ordres qui lui avoiente'té de fes gendarmes , & de choifir quelqu'un pour les commander qui en fut capable , mais qu'il ne vouloir pas que ce futlui. Teligni lui promitde luiobe‘ir; & pendant qu'il fut faire fon detache. ment, l'Amiralfe jetta fur un lit, n'en ouvant plus d'un grand mal de tête. Il n'y emeum qu'autant de-temps qu'il crut que Teligni feroit àfaire fon detachement, aprés quoivoulantaller voir d'un endroit , d'oùil pouvoit découvrir tou. tes chofes, commentles afi‘airesfe paii‘eroient,à peine eût-il fait quelques pas , qu'on lui vint dire qu'il y avoit un grand defordre parmi fes gens: qu'étant fonis fuivant les ordres qu'ils en avoientreçûs de Teligni, leur fraieur avoit été telle , qu‘ils s‘en étoient enfu'is devant vingt cinq hommes , qui s'étoient prefèntés pour les charger‘: que Teligni étoit for-ti pour les faire retourner a la charge, & que quoi qu'il fût mal mon- té_& fans cuiraŒe, fon courage l'avoit porté parmi les ennemis, oùil avoit étéfimalfuivi , qu'il yetortdemeuré, (ans qu'on fut auvrai s‘il était mort ou Vivant. L‘Amiral entendant ces nouvel- les, n'en fut gueres fatisfait; & comme il efii. mon cet Officier, il témoigna qu‘il feroit bienar_fe qu'on le pût informer Veritablement de fa de' fimce. _ Surquoi un fimple foldar fe prefenta dCvan_rlm , _lu1 promettant qu'il lui fî;auroit à dire ce qu il e_tort devenu , s'il lui vouloir permettre e_fornr. L'Amiral ne demandant pas mieux Il" donna quelques autres foldats ;1Vec lui, &" euttantde courage, & en même temps tant de donnés , ne lui parla d'autre chofe, finon qu‘il le prioit de la lui pardonner. Surquoi l‘Amiral prenant la parole , Ah Monfieur, lui dit-il, je vous pardonne de bon cœur , mais fongez que vous allez rendre compte ‘a Dieu dans un moment, &que c'efl à lui , & non pasà moi, que vous devez penfer. Il lui dit encore plufieurs chofes qui tendoient à le faire profiter du refie def: vie , pour en faire un bon ufage; & le fer-- vicedu Roi ne lui permettant pas de le voir expirer entre fes bras , il envoia querir un Prêtre pourl'exhorter dans un temps fi necefl‘aire. Cette fortie ayantfi mal réiifli, il refolut d'a.‘ bandonnerlefaumbourg d‘Ille, mais de le brû. ler au aravant, depeur que les ennemis ne s'en' fervifl£nt pour faire leurs aproches. Cependant commel'Ingenieur fur qui ils'en raportoit, n'é- toit pas fort entendu dans fon métier, une Aba'ie qui y ei't fitue'e refia toute entiere , & qui plus eii , le feu fe communiqua iufques ?! la porte, qui alloit àce faux-bourg , & comme il y avoit e la poudre dans une tout , qui êtoit à côté, la tout fauta , & pour le moins quatre ou cin toiles de murailles. Si les ennemis eufi'ent étc averrisde cetaccident, c'eût été dequoi forcer la ville à l'heure même , d'autant plus qu'il fem- bloit que la crainte fe fut répanduë danstoute la garnifon; maisl'Amiral ayant accouru promtement de ce côtél‘a , fe prefenta lui-même fur la bréfhc , quoi qu'il eût peu de monde avec lui, &*y iaifant mettre la main à l'oeuvre à l‘heure meme, &l'y mettant lui-même, il fit en-forte b°_nl}€uf, qu'il 1'âpOrta Teligni, furfes épaules; qui_ftoit qu'en deux heures de temps , il ne parut pref- qui n_avort plus que quelques momens à vivre. ‘l‘}° pas à ce qui étoit arrivé. Cependlnt il ne encore en vie , mais en (i méchant état , 1. Amxral fut touché de le voir fiprés de fa fin; mars put rendre la vie à qùarante petfonnes que Cf! accident avoit fair fauter en l' air ; en- ' ' H 5 "°. |