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Show I. A V 1 E D E fouhaite. Comme c' étoit un homme de qualité, Lrv.III. 198 GASPARD.DE COLIGNY. il s'agifl‘oit en cette occafion , puis que l99 Ltv.III.‘ ce Prince ne faifoit que ce qu'on lui faifoit fai- & de merite, chacun eut la curiofité d_e l‘aller voir mourir , la plupart croiant qu'à meiure qu'il rc : que c'étoient les Guilës qui confeilloient approcheroit du iupplice , Il cbmgerorr bien de ces inini‘tice5 , langage. Mars fa confiance furpalÎa tout ce que j'en pourroisdire, ll fe rendu au lieu delamort, confciences, chofe odieufe à Dieu & auxhom- mes. S'il vouloit toûiours demeurer dans cet- te infenfibilité , qui lui faifoit regarder le fup- plice de les freres , avec un oeil fee: qu'il chantant des Pfeaumes àla louanûe de Dieu, & il regarda le feu qui étoit prepare , comme s'il comme s'il faloit forcer les demeuroit en paix , & aife chez lui, & pour n'y eût point en de part. Cependant_l‘arrêt ne Fut pas execute' comme on le lut avoit ainii dire dans l'abondance iufques au coupen- lû , & il y avoit un retentum , par lequel dant que les uns étoient dans les cachots & les autres trainés à une mort infame, qu'il il fut étranglé avant que d'être jette dans le feu , grace dont il ne témoigna pas le fou- croit comptable de tant de fang , lui qui le cier beaucoup , ta-uril étoitrefigné àla Volonté pouvort empecher , & qui ne le ferait pas plu- de Dieu. La confiance avec laquelle il avoit foufert tot déclaré, qu'il feroit fuivi parla moitié du une mort fi honteufe, s'étant bientôt repart. Ces paroles étoient touchantes de toutes fa- çons , & principalement Venant d'une femme qu'il aimoit tendrement. Cependant il n'approu- duë dans les Provinces , il n'y eut perfonne qui ne blâmât ceux qu'on fçavoit en être la caufe. Ce endant il n'y en eut point qui en fil! plus toucbee que Madame de Chaftillon , de. forte qu‘elle ne cefioit de dire a (on mari , que puis que Dieului avoir fait la grace de connoirre fa verité , il étoit obligé en confeience d'entreprendre la détente de tant d'illuf'tres malheureux : que s'il lui avoit donné tant de beaux talens pour la guerre , c'étoit pour travailler à ce qui étoit de fou fervice : que le nombre des Reformés croifi‘oit tous les jours , non- obitanr la perfecution , & que ce (croit encore Roiaume. voit pas les voies de fait, qu'ellelui propofoit, & dont Andelot lui avoit dêia touché uelque di0fe. Ildifoitàl'un, &àl'autre, queäequelque pretexte qu‘on fe fervît pour prendre les- armes contre fon Prince, c'étoit toûiours une chofe defagreable à Dieu, qui recommandoit dC_rendre obeïfiànce , jul‘ques aux plus mauvais: que le ciel qui permettoit qu‘ils fuŒeirt perfecutés , leur feroit trouver quelque remede lors qu'ils y penferoient lemoins : qu'il n'était pas pour les abandonner, & que c'étoit à eux autre cliofe , quand l'on verroit que l‘on .1y mettre leur efperancc. pourroit prendre le bon parti , fans s‘exp0fer à un fupplice inévitable : qu'elle ne pre- au.r raifons politiques, qui font fouvent plus au tendoit pas, en lui difant cela , lui confeiller de faire la guerre au Roi ; qu'elle fçavoit bien que cela n‘étoit iamais permis à un fuith Il pall‘oit en-fuite gout du monde , que toutes les autres , &leur dif0it quclemoien de fe perdre, éroit de tenter eulement ce qu'ils lui propofoient : quelle ap- pour quelque raifon que ce fut ; mais qu'elle parente y avoit-il que lui , qui n'étoit qu‘un }f‘âl'flculier , entreprit de faire la guerre aux f€3V0it bien aufli que ce n'étoit pas deqw: burfes , qui étoient maitres de la perfonne du ll I 4. Roi |