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Show L A VI E D E l‘a. Mais cesPrinces ayant été avertis de ce-qui fe braffoit par diverfes perfonnes, ils menerenr le Roi à Ambonfe , qui n'efl: pas éloigné delà, & où ils devoient être plus en fûreté. Cepen. dant il étoit encore facile à la Renaudie de les enlever de ce château , s'il n'eût eu l'impru. dence de reveler (on fecret à une per-faune qu'-il L"- 111… 208 GASPARD DE COLIGNY. 209 LW.IH.‘ Aufli un Capitaine qui étoit du nombre des coniurés , "& à qui l'on faifoit foufrir la que- (lion en meme temps, qu'à celui-ci , fans fon- Guifes , qui avoient prefque douté auparavant ger a fes tourmens , le reprit d'avancer une im allure, & fit tout ce qu'il pût pour les ju{li et. Tout cela defoloit les Guifes , qui s'ttoient attendus de trouver matiere pour les faire perir ;_ mais enfin lors qu'ils croioient qu‘ils n'aurment jamais de preuves , ils intercepterent des Lettres qui leur en donnerent de l'avis qui leur avoit été donné, firentavan. cer toutes les troupes qui étoient à portée , & plus qu'il n'en faloit. Les amis du Prince de Condé , & de l'Amiral , en ayant eu le vent, croioit de fes amis , &qui le fut deeeler fous efperance de recompenfe. Ce fut alors que les comme celles de la Renaudie devoient venir au rendez-vous en petit nombre à la fois, les autres en firent un grand mallÈtcre… Les Guifes avaient ordonné de le prendre en vie , s'il étoit poflible , pour lui faire reveler fes com- quoi que les Guifes tinflènt la chofe fort fecre- te , leur manderent par des exprc's de le don. ner bien de garde de venir en Cour : mais la Reine mere leur ayant mandé d'un autre côté qu'ils y étoient n‘ecefl‘aires , & qu'elle répondoit plices , & pOur lui faire foufrir aprés les tour- de leur perfonne , ils fe mirent en chemin pour mens qu‘on pre are aux criminels de Leze Maiei‘ré , mais i fe fit tuer en le défendant \‘aillamment. Tous ceux qui furent pris furent yvenir. Les Guifes ne furent pas plutôt qu'ils pendus fans mifericor-de , & même fans forme de procès ; & s'il y .cn-eut quelques-uns de refervés , ce ne fut pas pour leur faire Grace, mais pour tirer quelque éclait‘ciiïetneitt e leur bouche a force de tourmens. Enfin douze cens hommes pafierent par la main du bon. reau , ou par le fil de l'epc'e , mais entre tant de gens à qui l‘on donna la quefiion , il n'y en eut qu‘un feu] qui accufa le Prince de Con- devoient arriver incefläment , qu'ils firent ce qu‘ils purent pour obliger le Roi à les faire arrêter; mars la Reine mere qui avoit beaucoup de fes creaturcs dans le Confeil, ayant empêché qu‘ils n‘vdonna-fl'ent les mains, il fut refolu de ne les pornt condamnerqu'on ne les eûrécoute's aupa- ravant. Le Prince de Condé & fes deux amis avant en avis de tout cela , avant que d'entrer dans Amboife , fc prefenterent devant le Roi comme des gens quiétoient bien plus prêts d'acenfer les autres que d'être accufés: le Prince de dé , l'Amîml , & Andelot , encore n'en par- Condé prenant la parole au même temps , dit la-î-Îl , que pour l'avoir ouï dire. Ce n'6fi pas qu'on n'en eût fait mourir pluficurs qui fçavoient tout le millere , mais ils mouroient qu‘il étoit informé de bonne part qu'on l'avoir voulu faire pàfi‘er au Roi pour un homme qui a- tous avec tant d'amour pour la Religion , que comme ils croioient qu'elle ne pouvoir fe [oûtc'mr que par la vie de ces grands hommes , il$ voir voulu attenter à fa perfonne; que fon arriVC_e prouvoit afl‘ez foninnocence , & qu‘il ne ['e"{"P35 afi‘ez fou pour le venir livrer foi-même, s‘_rlle fentoit coupable: qu'auŒ de pareilles mé- 11 avorenr garde de la mettre en danger. difances ne pouvoient fortir que de la bouche de ' ' ' ' Aufli fes |