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Show L A V I E D E Liv. II. 140 puits qui éroient dans le voifinage_, [rendit cette entreprife fi difhcile , qu il futobl1ge de la quu. ter. Le Roi qui avort pne armee de plus de foixante mille hommes, etoxt alors n12l1t1;e/cle la campagne, & le Prince de\8avore avo1rereoblrge' de Îetrancber fes loins apour_vorr a toutes fes places. Jamais l'Amiral n'avort eu un_ii beau commandement : il v avoit cinquante nulle fan. taflins dans l‘armée; & comme ce (ont eux qui prennent les places , il foûtenoit qu'il _n'y avoit qu' a marcher droit :« Arras , &_ fe £a:fo_1tfortde le prendre. Mais le Roi cr01ant qu'il aurort meilleur marché de Cambrai , parce quelepeu. pie y étoit mécontentdel'Empereur, qux_yavort GASPARD DE COLIGNY. 141 va.IIé étaient autour de Valenciennes ; mais le Connëtable étant devenu malade , ce Prince n'ofa rien entreprendre fans lui , comme s'il n'eut pas eu un Capitaine capable de fuppléer à fon défaut. Cela fit enrager tout ce qu'il y avoit non-fadement d'Ofliciers Generaux , mais encore de bons François , quilui voioient une armée , dont il yavoit longtemps qu'il n'y en avoit eu une telle fur pie'. Et à la verité, ce n'étoit pas un petit altont que la France venoit de recevoir , & l‘Em- pereur s‘étoit bien Vengé de celui qu'il avoit reçû devant Mets l'année precedente. Cependant il y avoit encore cela de chagrinant pour le Roi , qu‘apre's la dé enfe qu'il luiavoit falu faire pour lever de ii bel es troupes, ce fut encore à lui à mis des fubfides , & faifoit batir une citadelle pour le brider, il nevoulut pasle_croire. ]lmarcha donc contre l'autre ville , qu'il battrtfi rudemcnt avec cent pieces de canon, que la garmfon retirer Montmorenci & la Mark de pi'ifon. Car celuLci avoit oula même deûinéc, que l'autre; demanda à capituler. Mr. de Chafi1llon ne fut Mets , étoit caufe que les plus grands Seigneurs fe pas d'avis qu'on lui accordât letemps qu elle demandoit pour le rendre, difant pour les rations vouloient renfermer dans les places. Cependant quand ce vint à païer leur rançon , l'Empereur ne les voulut pas confiderer comme de fimples Gouverneurs, & il falut qu'il en paflâtparoù il voulut. Mais l'amitiéqu'il avoitpour le Connétable , & pourDiane de Poitiers, dont la Mark avoitépouféla feconde fille de fonmari, fitqu'il n‘ypritpasgarde de fiprés,&cela fe fit aux dépens qu‘ étant dêiaintimidée, elle n'auroit garde de differerfa compofition , depeur d'être prife d'aflàut; qu‘il n'y avoir pas d‘ailleurs plus de danger a con- tinuer l‘es ataques , qu'à demeurer fous les armes; que le Roi f'çavoit bienque le feeoursmar€hoît, mais que la garnifon ne le fçavort pas: qu'il faloit donc ne lui pas laiiler le temps defe reconnoitre , finon qu'on s‘en pourroit peut-etre repentir. Cet avis étoit conforme à la ra1_fom & le Roi n'en doutoit pas luLmême : mais ce Prince par l'avis du Connétable ayant été bien- aife de conferver la ville, qu'il faloit achever de &ce quele Duc de Guife avoit aquis de gloire à. e quelques nouveaux édits,à quoi dés cé temps-là on avoit recours quand on avoit befoin d'argent. Cela fit crier le peuple qui difoit toutbaut, que fi l‘on avoir confiéTheroüane à l'Admiral,comme il le_demandoit, cela ne (croit pas arrivé. Et il ne faiwlt ces_difcours qu'après l'armée , qui avoit re- connu ion experience en tant de rencontres , qu'il ruiner à coups de canon , accorda le terme quela garnilon demandoit, & le fecours y étant entr€ Cpmmençoit deja à entrer dans la grande reputa- pendant ce temps-là , il tut obligé de leVer le liege. "Y" , _oùonlevitdepuis. Cependant cela n'empeclror_t pas que Mr. de Montmorenci ne fut un C"P('ndfint pour tâcher de fauver fon honneuri il fit femblant d'aller chercher les ennemis , .qu ét01eaî «.es Seigneurs du Roiau,me le plus (age , & il îtor‘t nen |