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Show \ lan-… V.; 348 LA VIE DE dant la Paix ,. il ne leur pouvoir gueres azriver de nouvelle plus aqreable. Les autres ayant eu d'e&ime pour _c Roi , & beaucoup e haine pour la" Reine Mere , euflcnt e'te' ravis que le trône eut ete rempli par un au- tre: & comme ils ne voioient perfonne fur qui il: pû(Îenrt jetter les yeux, que fut le_Prince de Con-- de' , leur zele pafl'afi avant , qu‘ils firent battre de la monnoie-à (on coin ,.. avec cette infcri tion Loüis XIII-. Roi de France. Je ne fçai fi ce a luy deplut ou non , car enfin on a toujours une cer- taine demangeaifon pour la grandeur , qui fait quelque fois palier par deffus bien des chofes. Mais pour ce qui eit de l‘Am1ral , il f_‘e plaignit hautement de ceux quilav01ent fait un tel attentat , ajoûtant que c'etort yu&ement le moien de rendre leur parti odieux à toute la ter- re. Cependant quoi qu'il fe fût fibien déclaré , & que même il eut fait un ban deux mois aprés , c'êt-â-dire quand ils eurent une Armée en Campagne , par lequel il étoit défendu de donner" cours à cette Monn01e , la ehofe e't01tfi agrea- ble àla plûpart , qu'au préjudice de ce ban , ils ne laiflere11t pas d en donner , & d'en recevoir. L'Amiral l'ayant sû,remontra au Prince de Con- de', qu‘ilavoit plus d‘interêt que perfonne a s'oppofer à une nouveautéfidan ereufe: qu'il avoit peine à croire qu'elle vint es Reforme's, qui avoient trop de connoiflance de leur devoir , pour vouloir authorifer une chofe défendu'e‘ par es loix divines , & humaines; que c'e'toit bien plutôt une adreffe de leurs ennemis , pour leu debaucher une partie de leur monde , ne cher- chant , u‘à leur infinüer par là.-, que la guerre qu'ils faii‘oient , étoit bien mains une Guerre de l}eligion, qu'un pretexte our couvrir feurs deiiems ambitieux : u'il fa oit donc pour couper é°"mQæ;mavm aces fortes de charts, imc GASPARD DE COLIGNy_ 949 Lrv.Y. une_puiiiti011 ricoureufe de ceux qui contrevie ndrorentala de_Ênfe , & afin que perfonne n‘en pretendit caule (l‘ignorance , le même ban fut ublié pour la feconde fois. L'Ainiral écrivit fa même chofe dansles Provinces , à ceux qui avoient foin des aii‘aires de la Religion. Cepen- dant un malheureux vivandier ayant été pris . comme il expofoit de ces pieces , il fut pendu fans autre forme de Procés; Cela ferma la bou- che aux Catholiques-Romains, qui commen- çoien_t déja à tirer avantage de cette nouveauté . & vorant qu'on_menagcort fi peu ceux qui vou. loient l'author1fer par leur defobei‘flänce , ils furent obligés de prendre d‘autres mefures, pour ruiner ce parti. Mais pour reprendre les chofes où j'en étois , la Reine mere ayant des delleins fipernicieux contre les Chefs , ne le fo_ucia plus d'entretenir les édits. On commença donc dans toutes les Provinces à leur faire des _injuûices extraordinaires, & quelques plaintes qu‘ils en portail‘ent, illeur futimpoflible d'en avorr juitice. Les Ca- tholiques-Romains , qui ne fçavoient pas enco- re qu‘on leur voulût lâcher la bride , voyant par l‘im unité de ceux qui avoient commencé , que tout eur alloit être permis,fe fer virent de ce pretexte, pour égorger leurs ennemis partrcuhers,& par la fupputarion qui en fut faite , il le trouva prés de deux mille Reformës qui pement de cet- te maniere. Le Prince de Condé , & l'Amiral , ayanrdes nouvelles tous les jours de ces cruau- te's , en envoierent orter leurs plaintes au ROI, quifir réponfe qu'il> y donneroit_ordre. Mars bien-loin que l‘on vit quelque eliet de ces belles promeflës , la peribcrttiorr dev1nt encore plus %rande , tellement , que contre la liberte de con- cience qui droit accordée , on brula tout vit un Reforme' , pour avoir refufé de tendre devant 1': une P 7 porte |