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Show GASPAR'D DE COLIGNY., 99 m.1h Hun homme qui pouvoit rappeler dans fa me- qu'ilavoit fait dansles garnjfons. _1l le regûtfon moireles afliduitésqu'il aVoit eu'e‘s pour elle , & bien, & ayant témoigné etre (ami.… de fa con. l'honnêteté avec laquelle elle le recevoit , tou. duite, il demeura deux heures enfermé avec lui tefois eut-il peine à la croire du premier abord. Comme elle avoit la reputation de n'être pas fort dans fon cabinet, pour faire mieux accroire qu'il avoit des chofes de confequencc à lui dire. Si cela ierta de la poudre aux yeux des autres, cela fidele au Roi , il craignit qu'elle ne l'eùt choifi pour fupple'er au défaut de ce Prince , ce qui ne lui fit pas prendre le change :« lui , qui avoit n'étant pas felon fon goût , il fut au defefpoir reçu de trop bons avis du Connétable , pour fe d'avoir entamé un difcours , qui lui en attiroit un, quiluiétoitfidefagreable. En effet, outre laiflèr éblouïr par les aparences. Cependant il reçût des complimens de toute la Courà fon re. tour , & particulierement de Dampierre , qui étoit trop politique pour y manquer. Il futmê. me un de ceux qui lui donna plus d‘encens: mais comme Mr. de Chaûillon fe (lCfiOÎt de.tout le monde , en l'état où il étoit , il lui devint fuf- pe&à Force de vouloir outrer les clrofes. 11 ne qu'il ne la regardoit pas avec les yeux du Roi , il avoit la prudence de juger quelles affaires cela lui feroit, il ce qu'il penfoit étoit veritable. C‘efÈ pourquoi cherchantàrompreles chiens, Ce n'eft pasàmoi Madame, lui dit-il, qu‘il faut faire ces fortes de contes , & outre que je n'ai pas affez de vanité, pour croire que i'aye pû donner de l'om- s‘imagina rien neanmoins dans ce moment, brage à mon Roi , ilfigaittroplerefpe& que j‘ai mais cela l'ayant obligé à l'obferver , il ne fut _ *pas long-temps à reconnoitre ce qu‘on n‘avoir ia- ma15 crû iufques-là ,' fçavoir qu'il Ét0Ïï mieux avec la Duthefië d'Etampes qu‘on ne pcnlbit. Cette nouvelle découverte lui donnant envie d'en {pavoir davantage, il dit un jour :« Diane, que pour tout ce qui le regarde, pour douter de ma dilcretion: Peut-être que dans un autre temps cette Dame n'eûtpas été contente de ce compli- ment, parlequel on fembloit me'prifer fes char- mes, mais n'ayant rien alors qui la preflât tant, 1 elle lui vouloit faire part de ce qui avoit Été caufe qu'il avoit été fi long-tempsabfenh il lui diroitune chofe qui neluideplairoit pas. Diane etort femme , c'efi-îbdire extrêmement curieuv que la -CuïÏ0fité , elle lui répondit fort ferieufe- ment, qu'il prit ce qu'elle venoit de lui dire com- me il VOUdFOÎt, mais qu'elle ne lui avoit rien dit que de veritable. L'air dont elle parloir, lui ayant fart_connortre qu'il s‘étoit trompé dansla penfée fe ; ainfi ayant un emprefl‘ement extraordinaire ‘l_"'1_l aV0it €Uës le fuis biemaife, Madame, lui de fçavoir de quoi il vouloir parler , elle tâchfl Cllt-ll , d'aprendrece que vous venez de me di- d'arracherfonfecret, fans vouloir s‘obliger à lui re, &_ie ne Cr0\lS pas être en peine longtemps declarer le lien. Mais Mr, de Chaflillon demeu- de devmer, d'ou la piece nous efi venue. Enfin rant ferme à luidire, qu'il n'y avoit rien à CfPe' rer delui , qu'àla charged'autant. Enfin la €u- V0l}S yaVez du moins autant d'interêt que moi, rrofire'}furfigrande, qlï'ellelui avoüa que leROi 3V0rt ete jaloux , & que c'étoit pour cela qu'il avort ete' 6 long-temps hors de la Cour. Q"°i fallt , continua-Lil, que vous reconnoifliez en que ce que difoit_cette Dame fut fort aile à "Pire ‘ ' ' & re me trompe fort , fi l'on n'avoit du moins autant d'env1e (le vous nuire qu'à un autre. Il cela le cara£t_ere de la Ducheflë d'Etampes , &. elle s eitferv:ç fans-doute de Dampierre , pour aux: 5 2. P": ???-""" -‘-"‘"‘:LÇ' .::…‘ -. c ' _. L A V I E D F, dre de lui venir rendre conte lui-même de ce Liv. IL. 93 |