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Show \ V I E D E Cequiëtantraportéàla Duchefle d‘Etampes, ce va. II. 94 mépris la toucha tellement , quelle ;or_gmt la méchanceté à l‘imprudencc. lan dit ci-delÎus qu'elle étoit des amies de Dampierre , &_que Sc Gentilhomme étoit li-b1en aupres du I}… , qu ll avoit autant de part qu'un autre danslcs bonnes araces. Or fe faifant … grande fortune de =Jofleder les relies du feu ROI, il le transformatellement dans la paflion de la Duclrefl_e , qu'il re. folut de le fervir du credit qu'il avoit aupres de fon Maitre , pour lui donner de mcclrantes rm- preflions de fa Àîaiti'effe. Pourcet effet ll contrefit l‘amoureux de Diane , qu‘il fçavou être d'un GASPARD DE COLIGNY. 95 L:v.fl.‘ mais que plus fa paflîon étoit forte , plus étoitelle fuiette à la ialoufie: que ce n'étoit pas afl"ez que d'être exempte de crime, qu'ille faloit être encore de foupçon : qu'il ne pouvoit s'empêcher". de lui tenir ce difcours, étant autant dans fesin- terêts , qu'il yétoit ; que quoi qu'il dût crain- dre , qu'elle le prit en mauvaife part , il fe rafli1roit neanmoins confiderant qu'elle avoit trop d'efprit pour s'en fâcher; qu'elle fcavoitpar quel principe il pouvoit agir, & qu'il la prioit d'y faire reflexion. L'amour étoit all‘urément la paflion dominante de cette Dame , cependant cette remontrance lui temperament fort porté àl‘amour, & comme il étoit bien-fait de fa perfonne , & qu‘il avort d'ail… leurs un certain efprit propre pour les femmes, faifant voirle precipise où elle «:'alloit ietter , elle il bâtit de grandes efperances fur fes allr.luitcs. Dampierre la premiere fois qu'elle le vit, que 5 elle avoit foufert fes dilëout*s, c'étoit pour voiriuf- ' ques où pouvoit aller fon infolence,que fi elle était malfaifante, elle n‘avoit qu'à en dire un mot au Mr. de Chafiillon qui le feavoitamoureux éperdûmentde la DuchelÎe d'Etampcs , s‘étant aperçû de (on dellëin, fe douta aufli-tôt qu'il y avoit du mvva! 'r " m ‘#!‘-\ L A ne fut pas allez aveugle , pour continuer un commerce fi preiudiciabl: à la fortune. Elle dit donc à- -,_ v…… mifiere5 il ne fût neanmoins comment s'ouvrir à Diane, àqui ilfg3\'0it, que de la c-.>mplt-xion dont la nature l'avoir formée, ce n'étoit pas lui faire plaifir , que de s'oppoferàcc nouvel attachement. 11 demeura donc quelque temps irrefolu, & je croiqu'il n'eut pas parlé fans l'extrême peril où étoit cette Dame. Mais enfin voiant que ce ne feroitpas répondreàl'amirié qu'elle attendoit delui, illafut trouver, &lui dit qu'il étoittrop de fes amis , pour ne lui pas parler à coeur ouvert; qu'il fçavoit bien qu'elle n'avoitaucun mauvais defi‘ein dans lesafliduùés qu'elle [oufroitdeDampierre, mais que ne pouvant manquer, qu'elle 11,6… des ennemis , & encore plus de ialoux , dans le polie où elle étoit, il étoit obligé delui dire ; qu'elle ne pouvoit prendre trop de melitre3 pOur fa Conduite : que le Roi l'aimoit éperdfi- ment , & que perfonne n'en faifoit dilficulté_3 ' mars Roi,pourle ruiner auprés de lui,mais qu‘elle étoit prête de tout oublier, pourvû qu'il devint (age dorenavant.Ces paroles jetterent Dampierre dans u- ne grande l‘urprife ; cependant comme il avoit vû des clrofes, quinelui permettoient pas de croire qu'elle l'eût voulu éprouver, comme elle dil"oit, il iugea aufli-tôt qu'il faloitque quelqu'un lui eût fait fa leçon. Mille circonftances le confirmerent dans {& penfe'e, & aprés avoir bien fongé qui ce pouvoit etre , il ne fit point de difficulté que ce ne fut Cha- flillon. D'abord qu'il eût arrêté les foupçons fur lui,il crut qu'ils étoient peut-être fi bien enfemble, que c'étoit la caufe dela part qu‘il y avoit prilë; il defira que cela pût être , croiant qu'il arriveroit aufÏi-bien parla à ce qu'il avoit prenzedité,que par le chemin qu'il avoit pris, &quoiqu'ilvît beau-- coup de chofes qui ne lui permettaient pas d‘ajou- ter foi acette penfée , l'envie qu'il avoit qu'elle firt |