OCR Text |
Show \« L A V I E D E 4 377 LlV.IYÈ: Et bleflër au vifi1fge , & fon cheval s‘é tant abatu Il marcha de là du côté de Dreux, d'où il formes, qu Il n eutpasplutot été reconnu , que deux Gentrlshommes , entre les mains de qui il étoit tombé, mirent en deliberation s‘ils le tueroient ou non , & il étoit à craind re pour lui, ne d'Angleterre envoioit 31 ['on fecours; mais le Connc'table le pouriuivit de G prés , qu‘il fe crut obligé de tourner tête. Ses forces n'étoient pas égales à celles de l'ennemi , & il y avoit our le moins cinq mille hommes à dire, nom. Ere afiëz confiderable pour faire pancher la vi. {toire de fou côté , mais ne prenant confeil que de l'état où il i'e trouvoir , il fe prépara au combat avecla même refolution , que fil'avan- tage eût été égal. L'Amiralne put pas trouver à redire à fon courage , puis qu'il étoit digne du fang dont ilfortoit, mais croiant qu'il ferort encore mieux d'ufer de prudence , il lui confeilla de fe retirer. L'avis était un peu hors de faifon , le Connétable avoit déja palTé la ri-": .»: W…‘W-fl‘ %. .. GASPÀRD DE COLIGNY. Mais tournant tout d'un coup fur la droite fl illa Gallardon , & deux ou trois petites vil. Îes , qui n'étoiem pas de plus grande défenfe, croioit entrer plus avant en Normandie , pour joindre trois mille Anglois , qu'Elizabeth Rei. ,\._ -- « -…..u -_;ù‘‘---- ;‘ ,, , ;., -_-"4_..r‘-*îw ?: Q". £!V.IVt 276 viere d'Eure , & devant qu'on pût fortir dela plaine de Dreux , l'avantgmde du Connétahle parut à une diflance fi proche , que G l‘arrieregarde du Prince n'y eût pris garde , elle l‘au- roit attaqué par derriere. Le Prince fit donc faire voire face ; & quoi que dans une pâl'Cîllc furprife , la fortune ait coutume de fe declarer pour ceux qui fi-apent lcs premiers , le Connu table n'y trouva pas fou compte. Il rencontra le Prince à la tête de cinq cens Gentilshomm€$; qui le reçut avec tant de refolution , que l‘acadron qu'il commandoit ne fut pas capable G'r lui refifler. Il plcia donc au premier «110€» & le Connétable qui n'avoir pas coutume -i€ reculer , ayant un peu tro tardé à le laire. quoi qu'il vit bien que ce fut une necefiizt , ‘€ «A fous lui , il ut environné incontine obligé de fe,_ren'dre. Il étoit fi fort _ha'i nt , & des Re- qu'ils n'euflent pris le méchant parti , fi un au. tre Gentilhomme nommé Vefines ne fût furvenu, quileunr€rnontra que l'a&io n qu'ilsproiettoient etort1ndrgne de gens de leur Cela fut caufe qu'ils s'arrêterent , enqnaifl‘ance. uoi fans doute ils firent fort grand plai(ir au Pri nce de Condé, à qui l'on n‘auroitpas manq ué de rendre la pareille. Car il fut pris pareil lement une heure aprés,furquoi l'on put dire qu'il y eut beaucoupdelafaute de fesgens. En effet, apr eu ce premier fuccés contre l'efcadro és avoir n noir leConnétable en perfonne,& en avo que me- ir encore remportéunfemblable, contre plufieu rs autres, ils fe laiflërent tellement emporterà leur pal queme'prifantl'ennemi, qu'ils \'oioient îion , end dre, ilsfemirent à iller àdroit& àgauch efor- e, ce Qu‘il y avoir de N0Ëleflè fit comme le moindre foldat; & foit qu'elle crût qu'il n'y eût poi nt de honte à s'enrichirdes dépouilles des Papifl es , ou qu‘elle fût en fi grande neceflîte' qu‘elle en cire belbin , il fut impofÏible au Prince dela rallier au tour de lui. Cela le penfa defefperer , lui qui fçavoit combien de pareilles clrofes avoicnt cnu( e' dedefordres en mille occaiions. llcr1voia donc dire à l'Amiral de s'avancer leplus promtemcnt qu‘il‘pourroit avec l'avant-garde , afin du moi ns que ries ennemis prenoientceremps-l pou r reà Venir , il eût dequoi fe défendre. Le cor ps de l'eferve eutle même ordre, mais quoi que celui- cr n'eût point encore combatu, il ne put fou frir M 7 de |