OCR Text |
Show Liv. V. ; 10 L A V IE D E te autre chofe qu'à ce ne pretendoit l‘Amiral. En effet cette Princeilîn'y donna fon confentement , que pour avoir des gens tout prêt s , pour l'accabler lui-même. Cependant comme elle s‘applaudifî‘oit en fecret de ce qu'il avoi t me creufefle precipice , dans le nel elle lui-mêreten- doit le faire tomber , le Prince e la Roche-fur- Yon revela tout ce miltere à l‘Amiral , fant entendre , que s'il n'y donnoit ordrlui faiPeu de temps , il s'y verroit attrapé. ]ufqe dans ues-lâ il n'avoit fu que dire des avis qui lui avoient été donnés , mais celui-ci venant de H bon lieu , il fe tint non-feulement furfes Gardes , mais n'a encore le Prince de Condé de faire la même dhcfe. Cela fait ils e'crivirent tous deux à leur & étant fûts d‘en être aililte's dans le befo s amis, in , ils parlerent plus haut qu'ils n'avoient encore fait des mfra&ions , qui fe faifoient tous les jours aux édit$ , & ui étoient telles , qu'ils alloient bientot être re uits au même état , où ils étoient avant que de les avoir obtenus. Et pour dire la ver1 te'_ , rie n n'e'toit plus étonnant que de voir les zn;ufhces qu'on leur faifoit tou s les Catholiques-Romains tuoientim unejours , les 'ment les Reforme's par tout où ils e'toient es îlus forts , & quand on en ottoit des plaint es elle fe fervoit e tant de chicanes à a ]uftice, , pour fauvet les cou pables , qu'ile'toit aifé de voir que tout ce qu‘elle en faifoit , n'e'toit que our [emo- quer. Dailleurs on accabloit d‘i mpots tous ceux ( u1 ét01ent connus pour avoir emb raflë la RCorme , & quand ils (è pourvoioi ent devant le Juge , _po ur être traités comme res lui… du R01 ,_ on leur difoit à l'oreillelesqu'aut ils le ren- d1flent dignes de cette grace , fin on que CC fc"… tous les jours de pis en pis. Par del lus tout cela onavo1t ban reique autant de citadelles , <]U"l } avoxt de villes , qui ava ient pris le Pa… d" Re - GASPARD DE COLIGNY. 311 LIV. V. Reforme's durant la guerre civile , deforte qu'il ne faloit pas être fort habile , pour voirà quoi tout cela aboutiroit. Aufli comme les femmes font plus fufceptibles de crainte , que les hommes , il y amitlong- temps que Madame de Chaftillon confeilloità l'Amiral , de prevenir les defiëins qu'on avoit formés contre lui. Mille gens lui avoient fait par plufieui's fois _la même priere , _ principale- menta tes un accrdent qui lui arriva, êtantä; Chaltil on , &qui n'e'toit gueres diËere11t de celui dont j'ai dit un mot ci-deiÏus , en parlant d‘Hambervilliers. Cet accident fut , qu'étant unjour à la chalÎe , un certain homme nommé de May , qui avoit e'te' fon domefiique , & qui étoit alors établi dans Chaûillon , oùil faiioit le métier d'hôtellier, vintàlui , lui criant, Monfeigueur la bête a pall'e' par là , & {1 vous Voulez je vous conduirai où elle e[t , par un che- min 6 court , que vous y ferez devant les chien s. L'Amirallui dit qu'il le vouloit bien , & qu'il n'avoir u'à marcher devant. Cen‘e'toit pas ce, que celu1-ci entendoit , & il vouloit aller derrie- rcpour faire fon coup , lors qu‘il lejugeroità propos: mais ce commandement l'ayanttout deconccrtë, & d'ailleurs un Gentilhommc de l‘Amiral n'ayant pas abandonné [un maître , il parutii interdit , uel'Amiral fe douta qu‘11y avoitquelque cho e. D'un autre côté , au lieu de le mener par ce cheminficourt, qu‘il lut ‘3voic promis, ils‘avança dans le plusfbrt du 0015 » deforte que l'Amiral vit bien que la challe "6 pouvoir pas être allée parla.‘ Or celal… ayant redouble' fon foupgon, il lit ligncaiou f!)tllllOüll‘fi€ , qu'il y avoit quelque tl101€ > 3PËCS quoi apuiant la pointe de l'epe'e dans les !cuxsde ce malheureux ; Ah coquin , lutd1t-n‘ , ‘ faut quetu me dies touteàl‘heur«: ou… me 0 S ment-., |