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Show L A V I E D E_ _ Lrv. IV. 308 nonobfiant tant d'édits , on ne lariï‘mt pas de faire violence dans beaucoup d'endroits du Roiaume : qu'il n'y avoit point de_ jour qu'on ne lui écrivit à ce (niet , mais qu'il ne l… en rompoit pas la tête toutes les fois, parce qu'il lui avoit dit ibuvent qu'il pouvort_ parler lui. même à la Reine , quand cela _arrrvemit , ce qu‘il faifoit quelquefois avec fruit, & quelque. fois aufli avec plus de promefles , que d'eflet : que cependant cette nonchalance , pour a1nfi dire , qu'il avoit pour les aflan‘es de la l_(el1-_ gion, entrainoit deux confequences , qui lui étoicnt defavantageufes , lune que les Refor- més le croioient plus ambitieux ,. que zele, l'autre que la Reine mere ne faifort plus tant d'état de lui , croient qu'un parti pour_qunl avoit fi peu de confideration , en auron peu pour lui à fon tour : que pour remedter a cela tour d'un coup , il lui onnerort un bon conie1l, qu'il n'avoir qu'à fe retirer de la Cour, fans faire femblant neanmoins d'être mecontent_, prendre dorenavant plus de part dans les afflures des Reformés , porter leurs interets avec GASPARD DE COLIGN Y. ê°9 Li v.IV._ tant de fois ce qu'il venoit de lui dire , qu‘à la fin il s'y refolut. Il s'en alla donc dans une maifon qu'il avoit aquife nouvellem ent , mais d‘une maniere toute particuliere ; car arr-lieu d'en avoir donné de 'argent , il en avoit été quite pour entretenir en particulier Dame , qui pendant qu‘il étoit veuf,une belle devenue fi folle , qu'elle avoit fait Voi en était bielle aux yeux de toute la Cour. C'ér fa foi. tort la veuve du Maréchal de 8. André , & comme ce Prince étoit de fon côté d'un temper ament fort fenfible , l'Amiral avoit eu peur qu'i l ne fit la foli e de l'épouiër. Car outre qu‘ elle était belle , elle étoit extrêmeme nt riche, deux qualités qui étoient fort à (ou goût , & de l'une des quelles , il avoit même bon bcfoxn, comme je crois dêia l'avoir dit. Quo i Fu'il en foit , la crainte de l‘Amir al c‘toit onde'e fur ce qu'elle étoit extrêmeme nt at- tachée à la Religion Romaine , & d'a illeurs grande amie de la Duchefl‘e de Guife , & de les enfil_ns , & par confequent capable de tour. ner l'eiprit du Prince , fi elle venoit jam ais & chaleur, & enfin vivre d'une maniere, quil lepoufer. Ces raifons ‘l'obligerent à l'en dif- pût perfuader le monde u'il entro_irautantdc Religion dans fon procede , que de politique : qu il ne s'amufoit pointà lui demander pardon deqln: parler avec tant de liberté, qu'au contraire …]… deuroit fçavoir mauvais gré, s'il en ufonaurre- ment; qu'un veritable ferrite… fe reconnoniciî finder, & il ne trouva point de meille ur mwen, que de lui faire part de quelques amour-etres , ue la Maréchalle avoit eûe‘s dés qu‘elle était lle , & qui n'avoienr pourtant …llâlS été iufques au crime. Mais comme le Prince étoit delicat fur le fait de l'honn eur , à la fincerité , & que tant qu'il uvrorr Il ierou Ccn fut afiëz pour ‘lui faire rengainer quelques la même cluofe. Ce confeil n'était guerr° au' pOurparlers qui s'étoient déja faits de maria- goût du Prince , qui fe plaifoit merveilleuîeî gr. La Maréchalle en penfa mourir de dou- mem à la Cour , où quoi qu'il iut marre , … ne laiflbir pas quelquefois de chercher deqnfi leur , & " elle eût fû que c'eût été l'Amiral , contenter fes fens. Mais comme C'ctmt encore une des raiibns pour laquelle l'Antî‘ ral defiroit l'en éloigner, il lui recommend Y r qui lui eût prêté cette charité, lui qu'ell e aaimoit déja pas trop , pour avoir toujou rs "€ dans des interêcs contraires à fon mari. c'au- |