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Show 'à, »Jc!' ,‘(i V. II 100 L A V_ I E D E perfu3det‘ cette fourberre au Roi. A ce mot de Dam ierre , Diane l‘interomp1t , pour lui de. man er fur quel fondement il accufort ce Gentil. homme. Sur ce qu‘ilefi bien avcc_la Ducheil‘e, répondit Mr. de Chaûillon , & lui ayant conté là-deffus ce qu'ilavoit decouvert , & que c etort ce qu'il avoit à lui dire, il la perfuada fi-blCfl , qu'ils refolurent de concert de furprendre quel. GASPARD DE COLIGNY. 101 LIV.IU deux ou trois, à unelieuë ou deux du château de St. Germain, oùil parutàla tête de l'ir'1nterie. Le Roi remarqua làà quoi fiertla vigilance d'un homme; carquoiquela cavalerie Françoife l'eût toûiours emporté pardefl‘us l'infanterie, celle-ci lui parut beaucoup plus belle, que l'autre, par le foin que Mr. de Chafiillon s'en étoit donné. Cela fut caufe qu‘il le fit Lieutenant General , afin ques Lettres. Mr. de Chafhllon la! dit de s'en repofer fur lui , &‘mettant des gens eta/campagne , pour gagner ceux qui le pouv01ent mcler des mel"- qu'il pûr avoir l'œil également furla cavalerie , & 1hrl‘infänterie_, ceque ceux quiavoient le com- fages , enfin on lui remit une Lettre deDamp1erre mandement de la cavalerie n'eufient pas foufert, entre les mains,où le mifiere ét01t entierement de. couvert. Diane en fit merveilleufement bien (& cour au Roi , à qui elle dit, que quoi qu'elle parût i.ui‘cifiée dans ('on efprit , elle n'aurort jamais eu_de contentement, à moins que de faire vorr fonm‘- nocence claire comme le jour. Le Roi eut peine a croire ce qu'il voioir, car il étoit dépeint dans cette Lettre comme un Prince de petrd'efprit, & qui preferoit fes plaifirs aux affaires de fon Etat. Et comme il avoit tiré Dampierre , pour amfi dire , du neant, pourl'c'leveràla charge de premier Gentilhomme de fa chambre, plus il luivit d'ingratitude , plus il en fut touché. Tout fon reffenti1nent fe borna neanmoins à lui ôter la charge , & à le banir de fa prefence , ce qu'on n'auroitiamais crû d‘abord , tant il avoit pris la clrofeâcœui'. Mr. de Chaflillon fut vû aprés cela. de bon oeil de ce Prince , & il lui donna des mar- ques de fonefiime endiverfes rencontres. _ Etam donc à la Cour plus en credit qu'au pam- Vant, il confeilla au Roi de voir fes foldars plus fouvenr, qu'il n'avoit de coutume, & lui faifant entendre GUC pour les bien difcipliner , il étoit befoin de leur faire voir du moins l'image de la guerre, S'il ne pouvoir pas la leur faire faire: il "comma äfaire d€S revûës; en effet il s'eä1fiL‘ ' ' àmoins que le Roi nel'eût honoré de cette digni. té. Quoi que toutle monde connût fon merite , l'envie ne lailÏa pas de}oüerfon jeu, on trouvaà redire quele Roi lui eût donné cette charge, qui ne le conferoit ordinairement, que dans letemps de la guerre, & pour recompenfe des longs fer- Vices. Maiscette envie cefTa bientôt dela maniere qu'il s'y prit, pour fe faire obe'ir, il donnoit lutôt l‘exemple de ce qu'ilfaloit faire, qu'il ne e difoit ; ce qui donna tant d'émulation , que quoi que le Regne du feu Roi eût toûjours été rempli de Guerre , & que parconfequent les fol- dats n'eufËnt pas manqué de leçons, pour leur aprendre leur métier, ils le fûrent beaucoup mieux neanmoins fous le Regne de Henri, que fous celui de fon predecefl‘eur. Ce endant quoi que tant de grandes qualités lui di"1H‘ent aquerir entiere- ment les bonnes graces duRoi, ce Prince regardort encore de meilleur oeil le Prince de Joinville. I_,a fermeté aveclaquelle il avoit foufert l'opera- tion dont j‘aiparlé ci-defl‘us, avoitfait naitre en lui des fentimens de tendrefl‘e , num-bien que d‘elhme , deforte qu'il faifoit rarement un pas, qu'il ne l'ait auprés de lui. Le Prince de Join- ville qui étoit bon Courtifan , ne manquoit pas d çfÏÏ_du_ité pour le maintenirdans fa fäveur, illui fanion la cour avec une adrelÏe merveilleufe , & eux E 3 file |