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Show 380 4 L A VIE D E qui s‘étant amufe' , comme je viens de dire, à St; jean d'Angeli , perdit tant de monde dans les affauts , que l'Amiral put faire tout ce qu'il voulut. Q101 qu'il en [but, comme il n'e'toit pas d'humeur âne pas profiter de l'occalron qui le prefentoit , il ne le fut pas plutôt joint à Montgommeri , qu'il entra dans le Lan…edoc , où il fe rendit maître de la plus grande partie des villes , fans être obligé de tirer l'épée , car il y étoit tellement defire' , que la plûpartlui ouvri- rentles portes. Cependant; au lieu que les autres Capitaines ont coutume d‘afoiblrr leur armée en faifant des con uêtes, il groflit la fien- ne , une partie des ha itans fuivrt fa fortune , tant parl'amour dela Religion , que par l'eili- GASPARD DE COLIGNY. 381Ltv. V. La ra_ifon qu'il en avoit ell: que celle du Duc d'An;ou s‘et01t extrèmement afoiblie devant St- jean d'Angeli , & quoi que ce Duc l‘eût mife dans de lions quartiers , aprés s‘en être enfi n rendu maitre , 11nel'avoit pû encore refaire. Il palfa donc promtement dans le Forets , où il fe rendit maitre de St. Etienne , petite ville fameufe par la quantité d'armes qui s‘y fait , & qui fe transportent dans les pa‘r‘s étrangers , cnlbrtc que c'efl: ce qui nourrit prefque toute la Pro- vmce. Par bonheur pour la Reine Mere , l'Amiral tomba malade à deux ou trois jours delà , mais d'une maladie violente , qu‘on crut qu‘il n‘en réchaperoit jamais. Ce fut alors que l‘amour me qu'ils avoient our lui. Il n'y eut que Thou- louze , qui par lesî>ri ues du Parlement , lui fermales portes , donti ne demeura pas fans reffeutiment. Car pour punir ce corps de quelques cruaute's qu'il avoit exercées envers les Reforme's , il ru'ina les maifons qu'il avoit autour de .de la porte de fa tante , pour fçavoir de les non» Velles , & felon qu'elles étoient bonnes ou mau- la ville , le menaçant d'ailleurs que fi quelqu‘un bable de le faire mourir , fut le paml qu‘il prit, tomboit entre les mains, il expieroit par fa mort , ce qui venoit d'arriver. On ne l'avoir ja- fur une nouvelle qu'il reçût , & qui lui e'toit aulh mais vû fr en colere que cette fois-là , aufli ce ville de la Charité fur la Loire , quor que les Ca- tholiques-Romains euflènt tâche' dela reprendre que ce Parlement avoit fait étoit tout«à-fait inhumain , ayant fait brûler deux , ou trois per_onnes tout vifs , fous pretexte qu'ils avoient mtelligence avec lui. N'ayant plus rien àefperer autour de cette ville , il courut le Bas Langucdoc > d'où étant paffé dans le Vivarës » il entra enfin dans le Dauphiné , oùil rol'fiten- core fes troupes de plus de deux mille %1ommefl» qullui vinrent de tous côtés. Il ne voulut pas s‘y que les gens de guerre avoient pour lui parut. Les foldats,comme les Capitaines ne bougeoient vaifes , on les voioit s‘en retourner oumlles , ou confole's. Mais ce qui étoit encore plus cad‘une extrême confequence. Il tenoit roûjours la par deux ou trois fois. Or comme l'on delle… étoit d'y aller palÎer la riVICIC > & Plf0_"_' pall‘ant quelques trois mille hommes qui 9 .1l [embloicnt en ce quartier-là > 121 RCIUC Mere ‘lC' pêcha le Maréchal de Colle, fils du fcu Marc chalde Brilfac , & qui n'ét01t pas moms expe- rimente' que lui au fait dela guerre a pour t_-1C … de s'en làifir. Aces nouvelles , l'tAmlï-ïl 1Cl"" arreter , quoi qu'ileût fait mine d'abord d‘€ll tout malade , ou pour mieux dire , tout 32°" voulmr à Montelimart , car fe voiant line (, bel- niiàntqu'il étoit , & fe mettant dans une llllCÏC! le armée, il crut que le meilleur parti qu'Il l' chacun attendoit a tout moment qu‘onlm …" avœr a prendre , était de marcher droit à Paris. 3Y"‘Ë du" ‘lu'il fcroit mort. Mais enfin Dieu luid_mnc. 1 |