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Show 1.1le 278 L A V I E GASPARD DE COLIGNY. D E 279 LmIV‘; de voir l'équipage des ennemis au pillage ,' fans mains , il refolut de le pourfuivre. en avoirfä part. Ainfi s'êtant débaudë à l'heure même , toute la refl‘ource de ce Prince fut dans avoit déja paflîî un petit ois , zur-delà duqu el (on avant-garde, que l'Amiral lui amena, mais le Duc de Guife, qui‘n'avoit pas perdu courage pour le malheur qui étoit furvenu au Connetable , ne lui donna pas le temps de fe pofter, & tom. bant deŒus avec l'arriere-garde de l‘armée Roiale, ui n‘avoit pas encore combatu , il donna tant L'Amtral tout Ce qui ét0lt dif erfe' çà & là le venoit joindre. Il le trouva onc prés de deux mille chevauX, & les ayant fepare's en huit efcadrons, il couvrir quelque infanterie , qui avoit gagné les devans. Quoi qu'il eût beaucoup d'alÏaires fur les bras , qui neluipermettoient gueres de fong er àl'avenir , il eut neanmoius l'efprit fi prefent, qu'ilfit reflexion à l'heure-même fur ce qui arri- d'affaire au Prince & à l'Amiral, que celui-ci fut obligé de pleier, aprés avoir vû tomber celui-là entre les mains de l'ennemi La princi ale faute veroit aprés cette bataille ; & comme il prévit vint de l‘infanterie des Reformés , qui lacha le pîé tout bas à l‘oreille d'Andelot, le priant que non- clés lemoment u'elle fe vit attaquée, quoiqu'An- bien que ce feroit le liege d'Orleans , il parl a delot lui donnat l'exemple de ce" qu'elle devoit ob&antla fiévrequi le tourmentoit, il partit fur le champ our s'aller jetter dedans. Cela fait, faire. Car bien qu'il eut une fiëvre quarte , & qu'il fût ceiour-làdans (on accés, il nelaifi‘apas ilmarcha toit au vilage de Blainville, où il n'étoit pas encore arrivé, qu'il Vit paroitre le Duc de le mettre a fa tête , ne la quittant qu‘apres de Guife, qui avoit traverfé le bois. L'Amiral qui fe voioit plus fort que lui en cavalerie , crut nedevoir pas refuferle combat, quoi que le Duc eut dix fantaflins contrelui un. Il recommença qu'elle l'eut abandonné. Il fe retira avec. (on frere qui tâchoit de rallier la cavalerie, t‘} Il ne tint qu'à Damville , fecond fils du Connetable_, de le wendre , comme il traverfoitun champ qu'il luifa oitpafier poutccla. Mais comme il voi01t la libertéde fon pere afiizre'e par la prifeduPn_nce de Condé, qu'il avoit fait luLmêmeprifonmer, il fut bien-aife de ne pas faire tout ce qu'il pouvoir; tantil eflvraique dans les guerres ci\'llcs, on a foutent deségards, qu'on n'a pas avec les ennemisordinairesde fapatrie. donc de plus belle , & ce fut là où le Duc de Gui- fe fit toutce qu'il pût ourle faire per-ir. Car ne fe contentant pas de gite tout fon poflible pour l'enveloper , il fit fortir des rangs fon écuier mon- téiur le cheval qu'il montoit ordinairement, & armé de les mêmes armes , tellement que l'on crutquec‘étoitlui. Cet écuier s'étant avançé de Le Duc de Guife en avoit afl"ez fait pOur Ü dix pas plus que les autres, le chercha parmi les rangs , & même demanda à haute voix , où il gloire , & tous fes amislui confeilloient d'en demeurer là , lui remontrantque la fortune p011\‘:‘_:x changer pour lui , num-bien qu'elle avoit dem treprendre ce combat toutfeul , ouque pendant fait pourl'ennCthi. Mais fait qu'il brul.it d‘_l_lîî? belle gloire , ou que la haine qu'il portait ar Amiml , lui fit regardertout ce qu'il avoit fait comme peude chqfe, àmoins que de levoit't-ntrelrî maux, ér0lt, mais foit qu‘il eutété afiÈzlra1*dipour en- qu‘ilen feroit aux mains :lVec lui , il dtit accou- rir des gens qui lui cufiënt aidéà s'en défltire , il eutun méchant fucce's de foncntreprifc, chacun fefldetacha de l'efcadron pour empêcherqu‘il ne putl‘aire toutlemal qu'il proiettoit, & ni la bon- t: de fes armes, ni celle de fon cheval ne pûreqt |