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Show 1.tv.lv. 248 L A V I E GASPARD DE COLIGNY.‘ D E étaient venus ofi‘rir ferVice. Car il prevoioit bien, que ii le Duc pouvoit jamais s'enfermer dans la capitale, ilyferoittenir au Roi tel langage qu'il voudroit , c'eft-à-dire qu'il les feroit bientôtpzf_ fer pour des heretiques , & pour des perturbateurs du repos public , qualités que le plus fort ne man. que jamais d'imputer au plus foible. A ces raifons il en ioignoit une autre, qui lui promettoit une vi&oire aifée , c'ef'c que le Duc n'avoit pas la moi. tié ta nt de cavalerie que lui , furlaquelle on conte courfes jufques aux portes. Parle moien de Roüen n‘en ne pouvoir aufli remonter par la Seine, &: s‘ils eufi‘ent tenu quelques paifages dans IaBourgogne, c'eût été le moien de reduire bientôt les Par-Mens à la raifon. Cependant quoi qu‘ils eufl‘ent ce côté-là libre, ils ne laifl‘erent pas d'être fort fichésd'être caufes eux-mêmes de leurmalheur, ce qu'ils ne pouvoient ignorer , puis qu‘ils fça- d'ordinaire davantage le i0ur d'une bataille , que voient bien que tout cela ne venoit,que pour avoir fur l'infanterie. Quoi qu'il en foit, le combat appelé le Duc de Guife. ayant été refolu entre lePrince de Condé & lui, voient tant de lieu de fe repentir, l'Amiral , qui Mais pendant qu'ils a- dans un Confeilde guerrequ'ilstinrent à S.Cloud voioit que ce n'étoit pas une petite entreprifë que celui-ci fe chargea d'aller reconnoitre ; mais le Duc de Guife ufa d'une telle diligence, qu'il gagna le bois de Vincennes , & delà conduiiit le Roi furement à Paris. Le Prince de Condé voiant cela, d'avoir affaire à un parti, quiavoitleRoi entre fesmains , & qui fe fervoit de fonnom , quand il repaiia la Seine à la tête de deux mille chevaux, & voulait, fit trouver bon auPrince de Condé de faire deux chofes , l'une d‘envoier en Allemagne ioliciter du fecours , l'autre de mettre une telle laiflant le rcfle des troupes fous la conduite de l‘A- police dans fes troupes, qu'elles ne fe debandaflënt miral , il marcha jour & nuit à Orleans , l‘une point, ou faute de païement, ou faute de difci- des plusgrandes villes du Roiaume , & dontAn- pline. Pourle premier, Andelut futchoifi pour delot venait de s'emparer, par l'intelligence de ce voiage, & s'en aquita avec fucce's, quoi que quelques habitans. Sa fituation furla Loire , & le voifinage qu‘elle avoit avec plufieursProvinces, où il y avoit grande quantité de Noblefle, lesGuilës crûfiÈnt avoir fi-bien pris leurs mefures, qu‘ils s‘imaginaffent être en fi1reté de ce côté-là. qui avoit embrafl‘é la Reforme , lui avant fait nai- tre le defl"ein d'en faire fa place d'armes , il en confera avec l'Amiral , qui crut qu'il ne pouvait mieux faire. Cependant les Reforme's s‘aflurercnt encore de Blois , & de Tours , qui font fur la môme riviere, fans conter beaucoup d'autres villes - _ __.-fiiée-rw-L-v -=r- 249Lw;_1y3 em êchoientnon-fettlemeM u'ilvîntrienàParis d'au-delà de la Loire , mais aifoient encore des plus éloignées , & qui n'étoient pas d'une moindre confideration. En effet ils fe trouvc1'Cnt mai- tres dans peu de jours de Bourges, Lion , Vienne , Valence,Nifmes,Montauban,& même de celle de Rouen capitale de Normandie. Cela n'embarrnfla P38peula Cour, carparle moiend‘0rleans; "‘ cul- Pour le fecond, ce fut une merveille que l'ordre quifut mis dans cette armée, & il ne faloit pas un moindre Capitaine que l'Amiral pour en ve- nir à-b0ut. Cependant la premiere chofe qu'il fit , fut de faire reconnoitre le Prince pour General , & lui pour fon Lieutenant. Car iuf- cues-là ce n'étoient as proprement des trou- j‘fS qui les avoient «iii… , mais des gens de ï‘3nne Volonté , & qui s'étoient mis en camNgne, croiant qu'une bataille alloit decider de leurs diñ‘erens. Aprés cela il fit plufieurs or-. ‘C‘0nnances pour les gens de guerre , dont voici ‘" Principales, Premierement, c0mmeilialoit L 5 de |