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Show L A V I E D E Lnan. 246 n'étant pas trop aifes de la faveur de l'Amiral, qui trouvoit à redire à leurs debauches , telle. ment qu'ils l'appeloient entr'eux le reformateu; des mœurs , comme de la Religion. Le Duc de Guilë étant arrivé à Paris , y fut le maitre, & s'en alla de là à la Cour , où il commença par s‘emparer de la perfonne du Roi , ne me:. GASPARD DE CO LIGNY. 247 UV. ainfine d0utant point quel'Amiral , &les autr es chefs des Reforme's , ne fe miflènt en campa<me aufli-tôt, il eûtle foin de menerle RoiàMeliin, qui étoit un lieu de plus de défenfe que Fontainebleau , & qui n‘en efi éloigné que de quatre lieues,- mais ne s'y croiant pas encore en fureté, il fit refolution de l'emmener à Paris. Comme tant auprés de lui que des perfonnes en qui il il y avoit dix lieuës à faire, il manda aux Pari… fe confioit particulierement , avec ordre de lui liens de battre la campagne : maisaulieu de lui raporter le nom de tous ceux qui lui parleroient , & de ne pas foufrir que ce fut en par. ticulier. Il laiflä cependant les marques de obe‘ir, ils fe renfermerent dans leurs murailles , l'autorité entre les mains de la Reine mere, mais comme elle vit que fa condition & celle de (on fils ne diEet°oieiit en rien de celle des prifonniers , fi-non qu'on prenoit foin de leur cacher à tous deux leur deflinée , elle écrivit au Prince de Condé & à l‘Amiral , les coniu. rant de ne les pas abandonner en l'état où ils étoient, aioûtant qu‘il étoit temps ou inmaisde fe fervir des grandes forces, dont ilsluiavoien: parlé en diverfes rencontres. C'étoit bien leur defiein , quand même ils n'auroient pas recit de Fes nouvelles , & ce qui étoit arrivé à Vnti les avoittellement animés contre le Duc, qu‘ils avoient refolu de fe perdre eux-mêmes , OU d‘ le faire perir. Pour cet effet ils manderent ‘; toutes les Eglifes de faire marcher un certain nombre de gens, qu'elles tenoient tous prêts au premier commandement ; & comme ces forces étoient difperfées en plufieurs endroits du Roiau- fur l'avis que le Prince de Condé avoit pafi‘e' la Seine 515. Cloud , & que laiflänt leur ville fur la droite , il s'avancoir du côté de Villeneuve 5. Georges , qui étoit le chemin par où il faloit que le Roivin-t. La Reine mere étoitavec lui, quoi qu‘elle eut fait tout fon poflible pour empêcher qu'on ne le menât àParis, fe doutant bien que lesGuifes y feroient les maitres , & qu'il faudroit qu'elleditAdieuà la Roiauté. MaisleRoide Navarre , à quielle s'étoit adrefl‘ée pour cela , lui avoit diten iurant , qu'elle pouvoir reflet toute feule, fi elle vouloit , mais que c'étoit une chofe refuluë que le Roi y viendroit. Ainli ce Prince parune conduite furprenante, fervoit lui-même audellein des Guifes , qui lui avoient montré tant de Fois qu'ils étoient fes ennemis , que c'étoit mer- veilles comment il y pouvoit prendreconfiance , mais ils ulbieut envers lui d'une merveilleufc adrelTe, & quoi que rien ne fe fit que ar leurs ordres , il fembloitque ce fut par ceux de ce Roi tantils s'y prenoient finement. C€pendant lePrince de Condé s‘étant mis en campagne, commeie viens de dire, crut qu'il y alloix de (‘on honneur de ne pas laifl‘er palÎer le Duc me, ellesfe Faifirentdeplufieursbonnesvilles,& mêmedesplusconfiderables. D‘amresfe déclarerent pOur eux , fans qu'il fut befoin d'ufer de la moindre fut‘pt‘ife, tellement u'en peu deteml" deGuife avecfa proie , fans coup ferir. l‘Etat fetrouva partagé entrcîesPapific5 , & l" t_m de la Reine mere l'y convioient , mais fur tout Reformés. Leslet- Le Duc de Guife avoittrop d‘elp_fl_ft 1AmÎml, qui s'étoit rendu auprés de lui avec pour ne pas voir ce que p‘roduiroît fon entrcpl‘äYC & quitorze ou quinze cens Gentilshommes, qu_ilui ;…1îl L 4. , étoient |