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Show _LiV-IV. 238 L A V I E D E tion des autres ; que la prudence vouloir donc qu'il le rangeât du côté des plus forts , prind. paiement n'ayant plus les Gu1fes pour lui faire ombrage , c'eû-à-dire pouvant devenir le chef des Catholi nes, auflLbien que celui desRefor- més. Voila dequoila Reine mere le fit entrete. nir; & cela fittantd'eflet fur lui, quequoiqzÿil eût donné parole à l'Amiral deux jours aupara. vant de faire tout ce qu'il voudroit , il ne s'en refl‘ouvint plus. Celui-ci l'attribua d'abordà fone(prit, qui commei‘ai dêiadit, étoit d‘ordi. naireirrefolu, maisa re's avoirbienobfcrvétou. tes chofes , il fut obligé de changer de (enti- ment: il remarqua que ce Prince entretenoit correfpondence avec les Guifes , chofe qu'il eut peine à croire d'abord, mais dont il ne prit plus douter aprés ce que je vais dire. Les Guifes s'étant éloignés de la Cour, & ne voiant {point de porte pour y rentrer , tant que les cho es feroient enl'ëtat qu'elles étoient, en. voierent en Efpagne pour avoir la prote&ion de fa Maieftc' Catholique , qui ne demandant pas mieux , que de trouver l'occafion de broiiiller le Roiaume, leur promit tout ce qu'ils vouloient & encore au-delâ. L'Amiral qui étoit allerte fur tout , ayant avis de cette deputation , fit guetter le meflàger au retour, & il fut pris deguifé enPelerin de S. _Ïaques. On le foiiillade- puis latête, iufques aux piés, pour voir s'il ne raportoit point de Lettres; mais quoi qu'on \ifitât tous fes habits , jufques ?; fes lbuliers , il fut impoflible de rien trouver. On dit CSPC"- dant à l'Amiral , qu'il avoit jette fon bourdon, fe voient pris; & fe doutant que les Lettres pourroient être dedans , il demanda ce qu'il et…t devenu. On l‘avoir laifi‘c' au même endroit Ul il l'aroit iette' , & il fälut l'aller chercher th€Z un pa'ifau , qui l‘avoinrouvé. 11 fut aporrË -‘-'* .u- p ] GASPdARÏ]D DE COLIGN Y. 239 LIV.I V." ar ement, ans es rifons du lerin étoit, & les Letâ‘€S fe troî$ïeh° comme l'Amiral avoit prevû. Il foli t fdïdh£Î cita moon, efperant qu'il découvriroit bea fa u, ucou pd . chofeS_ , dontles Lettres n'infiruifoie nt pas - ii1aiî le .RC,", de Navarre prit fon parti fous maih ce qui] etonna 1nfimment, vû qu‘il éto qu il av01t encore plus d'interêt que it perfiiade' à cette añ‘arre. IËt de fait , les Guifes , qui lui en étoient foupçonnes_, avoient toûjours été fes lus mor- tels ennemis; mais enfin comme l'a mbition fait fair e bien des chofes en peu de temps , il avo ebranle , qu'il n'étoit pas éloigné de s‘acco mmo- der ave it ecoutedes propofitions qui l'avoient tel lement c eu>_t. Ils lui avoiem donné parole au nom du R01 d'Efpagne , aprés lui avo ir decou- vert le commerce qu'ils avoient avec lui lui donneroit le Roiaume de Sardai°ne qu'il recompenfe de ce qu'il lui detenoit u lie: n pour ne prenant pas garde , que ce n'étoit que , & pou le tromper , il fe reput fi bien de cette chi r merc, que ce ineffigerêtant pris, il empêch a qu'il ]ne fut puni felon que le crime le meritoit. Ceafurprrr l'Amiral, commejeviens de dire. Cependant la Reine mere nelefut pas moins , & doutantde ce qui fe paŒoit, elle vit bien qu'ellfee tt01 t perdue , 5 ce Prince s'accommodoi t avec leS_Gu1fes. Carelle avoit donné d‘un autre côté mille fuiets de défianceà l'Amiral; &il ét0ît à (roue qu'elle alloit être abandonnée de tou t le ïngle. L{_eratoù elle fe trouvoir l'avancob lL herleI}{g.etäie;qmeurement, elle tenta de dctour- €mide l; t _avarrefle fon deilÏem; marsayant t‘m‘ie ". fâlflr}lle‘€ qu 1llulParlou ,_ ‘l"'ll """"… .… qu l'cA e_ la tromper , elle fe ;ett a entre les ce elle mll.fll , a qui pour oter toute defianCn)o- promu de faire tout ce qu'il voudr01t. » brand homme , dont l'unique but ét0it de pro- |