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Show Laval-IL 204 ‘ L A V 1 E_ D E ‘ GASPARD DE COLIGNY. _ avoit vû ceiTer fon emplor par la refittutma de cette Province %: fon legitime Prince. Cepen. dant ce fut bien moins ce motif qui les fit agir, que parce qu'il étoit entierement dans leurs …. terêts. Pour ce qui efi du Gouvernement de i'-lfle de France, comme il n'étoxt pas de gran. de confequence , le Roi voulut bien.le comen. ter en cela , ce qui arriva neanmoms par les va.HI.j fe fut imaginé que la Reine mere étoit zo; fans aucun Cl‘Cdlt‘. L'Amiral qui fçavort bien que cela n'étoit pas , n'eut garde de l'interrompre, pour v01r_ ou Il en vouloit venir; fi-bien qu'a . prés que l'autre eût exageré l'ingratitude des Guifes ., il conclut que s'il avoit le pouvoir les en fe_r01t bien repentir. L'Amiral étoiil t trop habile pour ne pas voir ce que cela vou - raifons que je vais deduire. Catherine de Me. dicis mere du R ' ayant prefere les Gurfes au lon due; & comme il voioit que l‘autre en demeurou la , fans vouloir s‘expliquer davan- Conne'table , & a fes neveux , par les raifons tage, Il "lui demanda franchement , s'il avoi t ordre de lui tenir ce difcours , auquel cas la que j'ai raportées chevant , ces Princes lui 'laiflerent d‘abord une partie de l‘autorité , afin u‘elIe n'eut point de regret de ce qu'elle avoit Reine mere -pouvoit conter fur lui, com me fur elle-meme. Le Gentilfiomme fit le En , & fait , & que même elle concourut avec eux a tcmoxgna être fui‘pri5 de ce qu'il lui faifoit cet- la perte de ces Seigneurs. te demande , feîgnant n‘avoir dit ces paroles que par hazard ; mais l'Amiral le pa‘iant de la Cependant ils firent ce u'ils pûrent pour fe mettre bien de leur che?auprés du Roi , & l'alliance de leur_mcce meme monnoie qu'il vouloit le païer; Et moi, y contribuant beaucoup , ils fe virent bientot reprit-il , je vous aifure pareillement , en état de fe pafler de tout le monde. Cathe- rine , qui étoit auffr politique que PrinceiÏe tout ce que je vous viens de dire eit fans fief- qu'il y eut jamais , voiant cela eut peur qu ils ne la fu lantafienr. Aian retenant "la mau- ue fem , fi-bien que vous auriez le plus grand tort du monde , fi vous y fai'fiez le moindre fonds. Tant de referve de» part &_ d'autre , étoit à vaife volonté qu'elle avoit contre 'le Connéta- charge à tous les deux , mais l'Amiral ne vou- ble , bien-loin de vouloir le perdre tout-à-fait, lant pas qu'on lui vint tirer les vers du nez, comme les mefures en étoient prifes , elle le pour l‘accufer en-fuite d'avoir fait toutes cho-fes de fon chef, continua toûio'urs fur le même ton; deforte que l'autre fut obligé de lui parler fit aifurer de fa prote£tion. Elle lui en donna des marques dans l'affaire dont ie viens de par- le!" , & en même temps elle fit avertir l‘Amiral , qu'on avoit dit au Roi qu'il avoit changt de Religion , mais que fans s'informer de ce qui en ét0iï , elle empêcheroit bien qu'il ne fut expofé comme les autres à la rigueur des édits. Elle paila outre peu de jours apres, lui ayant envoie' un de fes Gentilshommes: qui feignant de caufer de chofes & d'autres, ‘lui fit en peu de mots le plan de la Cour; fil,… d'une maniere que qui l'ai; voulu cr011'ç ' ' ' 1t plus franchement , mais ce ne firt qu'après lui avoxr fait voir une Lettre de creance de la part de cette Princeflë , laquelle étant , comme je mens .de dire , ialoufe des Guifes , lui mandoit que ces Princes étoient maitres de la perfonne du Roi , deforte que s'il ne travnilloit pour le remettre en "liberté , il n'y avoit point d'a. parence , que ni lui , ni elle y firffent jamais. VL‘Amiral fe douta bien que l'ambition avoir beaucoup de part à ce compliment, mais ne 17 fe |