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Show ,36 LE JOURNAL La Poëfïe Latine eft peut-être ce qu'i! y, dans les Lettres Humaines de plus rare & de plus précieux. Elleïuppofe , avec un genjc heureux-, une fine érudition, Se uh goût ex-quïs. C'eft pour les do&es une forte d'épreuve qui leur fait voir en un -moment le progrés que Ton a fait pendant pluiïeurs années. Car il ne faut pas fe 1 ailler fcduire aux dif. cours de quelques perfonnes qui viennent armez de je ne fçaiquel raifennement metaphy-fîque i débiter que les Vers Latins ne font aujourd'hui qu'un tiflu de phrafes , copiées d'après les Poètes anciens , & que le Latin étant une Langue morte p il n'eft pas poffi-ble , ni en Profe ni en Vers de l'écrire com-tne il faut. Elle eft morte , fans doute, pour ceux qui raifonnent ainfi. Mais elle a une nouvelle vie dans les comportions des Sçavans 3 qui l'aiant étudiée à fonds 5 fe la font rendu propre 5 à peu près 3 comme on fe rend propres les règles de la Mulîque, jufqu'à s*en tervir parfaitement bien dans la compofîtion, quoi que la Mulique (bit, pour ainfï dire , une efpe.ee de Langue morte, puifqu'aucune Nation du monde ne s'en ferc dam le difeours familier. Le Père du Cerceau dans le Recueil de fes Poëfîes nous donne de nouvelles armes pour la âéfenk de la Langue & de la Piï Latine. Le tour de fon vers eft noble & pie ; la latinité tres-pure , le génie n'y point aflujetti à Texprefficn y m la Lan |