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Show 3 1 0 MANUEL COMPLET doivent etre habilles d'une maniere elegante et legere , et leur costume doit ajouter un nouveau charme a leur art ( Si, par exemple , il est necessaire d introduire un Pure ou un calife dansant, cela peul-il s'ef-fectuer avec leur ample costume habituel ? L'es. gayer serait du dernier ridicule : emnrisonne dans cet accoutrement, le danseur serait prive tie tout moyen d'executer les mouvemens "les plus simples. Si un danseur represente un ancien chevalier, essaiera-t-il de s'exposer a danseren bottes, eperons, cuirasse, gantelets, manteau et echarpe? On peut regardcr les habits courts de ces temps anciens comme chevaleresques et pittoresques• mais s'ils etaient conserves par les danseurs dans toute leur severite, ces habillemens seraient encore d'un poids insupportable. Qui pourrait leur demander une execution soignee, en les enfermant dans des robes fourrees de Russie ou dans d'epaisses polonaises, avec des coiffures et des bottes dune facou non moins barbare?La nature et la verite ne peuvent etre representees au theatre d'une aussi simple maniere; il faut leur conserver toujours une certaine ressem-blance, mais il ne faut jamais sacrifier a la rigueur de Petiquettc la grace et la decoration; il faut enfin embellir le modele, sans adopter rien de ce qu'il offre de fautif. En Itnlie, el surtout au grand theatre de Milan , on donne la plus scrupuleusc attention a la severite du costume dans les ballets; rien de plus important que de costumer une piece. Chaque vehement est faconne d'apres des monu-mens authentiques de Part, et on ne iaisse rien sans Pessayet, afin de completer f illusion thea- DK LA PANSF. 211 trale. O n souhaiterait, a la verite, parfois que les artistes italiens ne copiassent pas avec tant d'exactitude et si rigoureusement ces costumes qui genent l'aisance des mouvemens et la liberte de la pantomime; et c'est au maitre de ballets, en ce cas , a sacrifier quelque chose aux graces. En France, excepte a l'Opera de Paris, chaque acteur doit s'occuper de son costume, et conse-quemment chacun Parrange suivant Pidee im-parfaite qu'il s'est formee des differens styles de costume. II resulte de la que l'ensemble des personnages est rarement costume d'une maniere exacte et noble; et il faut dire, a la verite, que plusieurs acteurs n'ont pas le moyen de soigner leur costume jusqu'a une parfaite imitation. Dans les theatres de province, Pauditoire et les acteurs font peu d'attention aux costumes; s'ils sont propresetjolis, on n'en demandepas davantage. Les acteurs principaux ont, il est vrai, des costumes plus fideles, mais les seconds roles et les roles inferieurs sont costumes d'une maniere pitoyable. Ces fautes choquantcs tiennent a un systeme mesquin d'economie de la impart des directeurs de theatre, et consequomment ne doivent pas dre imputes entierement aux acteurs. O n devrait songera remedier en France a ces details de direction theatrale; mais cette recherche n'est pas du nombre de celles aux-quelics nous devons nous livrer dans cet ouvrage. II est impossible en meme temps de s'em-pecher de condamner certains acteurs , qui, par ignorance et par inattention, commettent les plus lourdes bevues, et ne conservent rien dans leur costume qui ait le moindre rapport a la verite, tandis qu'ils ont, surtout a Paris, toute espece de facilites pour consultcr les productions |