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Show 2 3 o MASWEt COMPLEX Si Ion n'admettait dans la tragedie que l'hor-rihle et le lugubre, dans la comed.e que la «,le e e riiicule, que deviendran W fmroense qui separerait alors ces deux extremes? Ceue lacune ne serait-elle pas b.en remphe par des representations de ces sentimens et de ces incidens qui ne sont ni tembles, u, vulga.res, ai graves , ni gais ? . h II parait done qu'il y a plusieurs especes de productions tragiques et comiques Peut-on ap-neler le style de Corneille dans Aicomede, tra- *igue, comme il Test dans Bo do gune? Combien le style de Tancredi ne difleie-t-il pas de celui d'Otello? Ce sont cependanl deux styles tragiques. Le style d'Alfieri est entierement different de celui de Racine. Le comique du Misanthrope n'est pas celui des Femmes savantes, et le style de VEtourdi differe de celui du Glo-rieux. Goldoni nous offre encore une autre espece de comedie dans son Padre di Fami-glia, qui ne ressemble pas a celle de gl' Inna-morati. Le Dissipaleur, Nanine, la Gouver-nante, etc., sont des pieces d'un genre bien dissemblable. On peut remarquer dans le style des ballets cette meme difference caracteristique , et c'est a l'homme de talent a donner a chaque style sa couleur particuliere. II y a plus d'une comedie franca.se ecrite en vers,' qui pourrait passer pour une tragedie, par un simple changement de noms. D'un autre cote, il y a des tragedies dont il suffirait de chan-ger les noms pour en faire, avec quelques modifications de style et d'action, de verilables comedies; mais c'est une erreur qu'il faut avoir soin d'eviter, aussi-bien que celle de choisir 1)E LA UAKSE. ^3 I pour la comedie des sujets trop eleves et trop serieux; que Melpomene cependant ne soit jamais privee de cet interet qui remue les passions et les eleve jusqu'aux situations pathetiquesetsublimes. Dans la tragedie les personnages doivent se con-duire comme des heros; dans la comedie ce ne sont plus que des hommes qui vivent et agissent a la maniere ordinaire. Le stvle dramatique peut s adapter au ballet; mais il n'est pas necessaire de s'en servir comme ces auteurs qui voudraient Pdever jusqu'a la tragedie par le choix du sujet. La plus grande partie de ceux qui conlection-nent des drames bourgeois, des drames sombres et des drames honnetes, n'atteignent pas d autre but que de faire frissonner d'horreur le spectateur en lui presentant des tableaux desho-norans pour Phumanite, et choquans par cette bassesse a laqudle le sort et la nature nous con-damnent, et ils ne negligent rien pour arnver a ce beau resultat. . Les drames renferment a la fois le sublime de la tragedie et la gaite de la comedie, et ils doivent oflrir la meme morale que la tragedie et la comedie offrent separement. Sans faire le panegyrique de ce genre de representations thea-trales avec Pespece de fanatisme qui a inspire Diderot, Beaumarchais et quelques autres , je remarquerai seulement qu'il est plus approprie au ballet qu'on ne le supposerait, car il ottre une grande variete de coups de theatre et de situations fortement contrastes, triompne de la pantomime et de la danse. Une piece de ce genre fournit encore une grande variete de personnages et de passions qui se developpent al-ternativement dans des scenes gaies et seneuses. |