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Show 238 MANUEL COMPLET Sous Solon , vivaient Susarion et Dolon qtu les premiers mirent des farces au theatre, -fcschyle, Adieus et Hegemon se distinguerent aussi dans ce genre : mais c'est a Epicharmes que nous de-vons le modele de la vraie comedie. Cratinus, Mcenandre, Philemon et Aristophanes la porte-rent a la perfection. Livius Andronicus , Ennius, Ncevius, Yarius, le second Pomponius, Pacu. Vius, le Sopboele romain, Plaute, Trabea, Terence, etc., embellirent le drame de Pancienne Rome en imitant les Grecs. Les intrigues ou nceuds des^pieces d'iEschyle sont extremement simples, et l'on peut comparer sa maniere a celle de Michel-Ange; on peut d'ailleurs lui objecter aussi-bien qua Alfieri, qu'il n'a pas donne assez d'attention a emouvoir les passions. Le poete italien semble s'etre modele sur le poete grec; ils sont presque semblables de style, et le genie eleve de chacun d'eux les a frequemment conduits a presenter les memes persounages en morale et en politique. Sophocle , au contraire, noue Pintrigue de ses tragedies avec plus de talent et d'adresse. II est toujours pathetique et souvent sublime. Dans les ceuvres de ce grand poete et dans celles d'Al-fieri, rien n'est dit sans utilite ou sans intention; les personnages n'agissent et ne parlent que lorsque le sujet le requiert. Leurs productions ne sont pas surchargees d ornemens faux et su-perflus, et ils ont su parfaitement oil s'arrder, sans depasser cette limite au-dela de laqudle est Pabsurde. La mediocrite manque toujours ce but, et meme des hommes de talent ne peuvent toujours imposer des bornes a leurs ecarts. II faut Pavouer ici, combien sont hors de place, SLiA!Ki!te£ DE LA DANSE. 239 dans les pieces franchises , ces belles tirades, ct dans Metastase ces stances poetiques et phjloso-phiques qui n'ont aucun rapport avec le sujet principal, et qui ne servent qua interrompre les progres de l'action. Euripide est regarde, et avec raison, comme le plus tragique des poetes de l'antiquite. IP est vrai comme nature dans toutes ses peintures , et Pon trouve chez lui plus de variete que chez ses rivaux. II est a la fois moral et pathetique, et merite bien le nom de pbilosophe dramatique. LTtalie moderne, a laqudle PEurope doit la renaissance des lettres , a grandement contribue aussi a la naissance et aux progres du drame. Albertiuo Mussato fut le premier qui ecrivit une tragedie reguliere, et Sicco Polentone se distingua en donna nt aux modernes leur premiere comedie. VEzzelino et la Catinia, nos premiers essais dans Part dramatique, furent ecrits en latin , qui, a cette epoque etait le langage des auteurs. Orpheus, tragdlie du celebre Poliziano, et la comedie de la Calandra, par Bibiena, succe-derent aux productions que nous venon^ de citer, et etant ecrites en italien, devinrent des moddes pour tous ceux qui ecrivirent pour le theatre. Poliziano fit pour PItalie ce que Jo-delle, avec moins de talent, fit pour la France , et chaque ecrivain francais de cette epoque ou inula ou traduisit les auteurs italiens. Les tragedies de Trissino, Spdoni, Torelii, Tasso, Ruscellai, Giraldi, Dolce, Anguillara; les pastorales du Tasse, Guarini, Bonarelli, Beccari, Buonaroli, Cortese; les drames lyri-ques de Rinuccini; les comedies de PArioste, de PArdin, Firenzuola, Groto et Lasca, et surtout la Mandragora (3a) de Machiavel, ont contri |