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Show 334 MANUEL COMPLET ACTE TROISIEME. Salon du Roi. Alphonse, dans ses habits royaux, entre, suivi de sa cour. II s'assied sur son trone , et tout ce qui ['e„. toure attetid ses ordres. II se prepare a saisir 1'occasion d'avoir une entrevue avec Ermangere, quand Morico parait. et sollicite la permission de commu-niquer au monarque un secret important. Garcia] montre quelques soupeons a cette insinuation du perfidc serviteur de Zara. L'image de la belle More est trop puissante sur le cceur du Roi pour Pempechcr d'entendre ce que Morico veut lui com-muniquer; il consent a Te'couter, et renvoie ses courtisans et sa suite. Morico Pinforme que Zara le sunnJie d*> l»; accorder Ja permission de le voir avant de partir comme Punique faveur qu'elle lui demandera \a-mais. Alphonse he'site, balance, et voudrait s'effor-cer de refuser, mais il ne le peut. \l cede, sa passion Paveuglant assez pour ne pas pre'voir les re'sultats probables d'une entrevue si dangereuse. Morico est enchante' de ce succes, et vole vers sa maitresse qu'en peu d'instans il amene sur ses pas. Zara, en neglige, et ses cheveux en de'sordre, parait; elle s'avance lentcment vers le Roi. Sa eontenance et ses manieres expriment la plus amere affliction. Alphonse la recoit sans changer de place et affecte une indifference qu'il ne ressent pas'. L'astucieuse Zara ne se trompe pas a ces regards de froide dignite, quoiqu'elle feigne de les croire re'els. Des larmes coulent sur sesjoues; elle avoue qu'elle est coupablc, mais que l'amour seul est son crime, et elle le supplie de lui pardonner. Elle exprime ses remords d'avoir mis le Roi dans une position difficile, et son chagrin, son de'sespoir d'etre abandonne'e par lui. Alphonse est emu ; il voudrait jeter un voile sur le passe j leur separation definitive est la premiere DE LA DANSE. 335 condition qui lui soit imposee pour le bonheur de son peuple; le bien public reclame imperieusement le sacrifice de leur passion mutuelle. Zara se plaint au ciel des rigueurs de sa destinee; elle exprime ciuel serrement dc cceur elle e'prouve de la perte de son bien-aime; elle est renvoyee et bannie par celui oui Pavait eleve'e aux honneurs du diademe. file lui Ait les plus tendres rcproches, lui rappelle son nmour et ses sermens de Constance. Alphonse lutte oVec peihe contre ces expressions touchantes et des nleurs s'e'ebappent de ses paup.eres. Son emotion ne peut rester inapercue de Zara et de Morico qui Toient leur triomphe presque certain. lis rcdoublent d'eflbrts, Pun par les expressions de la douleui la Plus profonde, et l'autre par des pleiirs et par des l icres. La resolution vertueuse *fP%»"J* ebranlee; Zara menace de se tuer; ll fremi a cette pensee, saisit le poignard, le lui arrache, et, incapable de resister plus long-temps aux mouvemens Se son cceur, il lui dit qu'il Panne encore. Zara sans que le Roi s'en apercoive, exprime sa pie d'avoir ressaisi le sceptre; elle se jette aux genoux c\'Alphonse, etcouvre ses mains debaisers. II 8 eilorce d'e'vi^er ses caresses; mais il sent ne'anmoins e retour de toute sa tendresse, et. victime de *™*™***** ses charmes, il est sur le bord du ^ J P ^ f « » devient plus e'nergiquc et plus passionnec; ajle lui renroche sa cruaute, qui a ete sur le point de la conduire du desespoir a la mort. Elle fait ^blant de partir, mais le Roi la retient un instant pai un geste d'aflbction; elle semble resolue a njoum et ne veut plus entendre parler de vivre; elle fait un second mouvement pour se retirer, quand le Roi se metau-devant d'elle, et, presque a ses genoux, la supplie de ne pas le fuir. La joie rentre dans le coeui de Zara a cette vue, et Morico exprime son ravisse-ment du i arcommodement $ Alphonse et de sa maitresse. Le Roi, aveugle, exprime enfin sa determination de s'unir a Zara, ct de la fairercgner aiec lui. II donne ses ordres a Morico, qui s empresse de les executer. ZarJ exprime Pexces dc son bonlieur, |