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Show 332 MANUl.L COMPLET la fierte de sa eontenance inspirent un respect uni_ versel pour sa personne. Son age, son rang, ses vertus, les services qu il a renins au Roi, ainsi qUe Pattacbement personnel qu il lui montre, donnent au vieux Castillan le droit de parler hbrement, de peindre la gloire obscurcie de son souverain , la douleur de la reine qui 1 aime et qui languit dans une retraite forcce, et la mine inevitable du royaume. Alphonse est emu ; il semble he'siter Zara s'en apercoit, craint le danger, et reflechit aux moyens de ne pas tomber du haut rang qu'elle occuoe. Garcias, encourage par l'e'motion que manifeste Alphonse, le conjure d'abandonner une femme qui le de'shonore et Pabrutit en le plongeant dans Un abime de honteuses volupte's. Alphonse est profon-de'ment agite'; le voile se « detache de ses yeux » mais il aime encore , il adore encore, et il reste Pesclave de sa maitresse qui triompbe. Morico essaie de Pencourager; mais il est reduit au silence par un seul regard de Garcias, qui in-forme le Roi, comme un dernier avertissement, que le peuple est revolte, et ne sera apaise' que par la mort de Zara. Cette nouvelle est un coup de foudre pour le cceur des amans ! Garcias ajoute , qu'a Paide de quelques amis choisis et. influens, il a re'ussi a calmer Pe'meute; mais que si Alphonse tient a sa propre surete', il faut qu'il redevienne un he'ros et un Roi en renvoyant Zara , et cbassant les Mores de sa presence. 11 lui montre une troupe de citoyens arme's qui a deja force' le palais , et s'y est tumultueusement pre'cipite'e; ct, d'un seul geste, il les maintient a distance. Alphonse, surpris, ne sait a quoi se re'soudre; il est agite', indecis et indigne; les Mores expriment leur crainte. Zara se voyanl elle-meme sans pou-voir , en cet instant. pese les moyens de sa surete fu'esente et de sa vengeance future; son esprit ruse ui suggere un moyen d'e'chapper a la colere du peuple , c'est de feindre de la resignation a son sort, *»» un abandon geneYeux de ses espe'rances au bonheur DE LA DANSE. ^33 du Roi et a la satisfaction de ses sujets. Elle implore la clemence du peuple , et se decide a s'exiler vo-lontairemenl. Alphonse, apres avoir quelque temps hesite, pro-met de renvoyer Zara et ses Mores, et de se rendre entierement aux desirs de ses sujets. Garcias est beni comme un sauveur. Alphonseregarde encore Zara; ses yeux expriment a la fois son desespoir de 1 eloi- 2ner de lui , et son inquietude d'obtenir son pardon nour le parti qu'il a pris. Elle le conjure de la bannir de son souvenir et de faire oubher leurs amours a son peuple , par des actions nobles et maenanimes. La resignation et le courage de Zara touchent le cceur du monarque. Par sa eontenance et par ses gestes elle exprime tous les sentimens d une amante passionnee qui se sacrifie au bonheur de celui qu'elle adore. Elle se retire en se consolant de sa disgrace actuelle par Pespoir que son interregne ne sera pas long. Morico Paccompagne , suivi des Mores et d'une partie de la garde. Alphonse se rend maitre de lui-meme, et cache a tous les yeux la douleur que lui fait eprouver cette separation iuattendue. , . «.;- Garcias fait un signe, et ses nobles amis paraissent , Fanes a leur tete; ils expriment leurs desirs a Alphonse, et Garcias les informe que le Koiadai-gne' y consentir. Expression generale de recoHinai - sance et de loyaute'. Ils se jettent tons aux genoux d' Alphonse, qui , emu par ce spectacle interessant iure de tout slcrifier a la satisfaction de ses fidcles 'sujets. II se retire, accompagne de G ^ , a « m£ lieu des benedictions du peuple, qui se rejomt de son retour au sentier de 1'honneur, et regarde avec confiance Paurore d'un heureux avemr. I |