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Show 386 MANUEL COMPLET. et auand elle est convenablement executee, elle pent m e m e servir d'une espece de programme pour Pauditoire, quelle met dans la situation d'esprit la plus favorable pour sentir et pour conPprendrePla representation qu elle precede. « Uife ouverture, d it F. A Blasis, devrait etre le suiet de 1'enscmbie cl un tableau musical compose par gradations ou transitions, des incidens principaux qui forment le tableau et qui doivent emaner de Paction du poeme. » U n e des mcil-leures ouvertures que j aie entendues , et qui donne peut-etre l'idee la plus parfaite de ce que l'on pent exiger de ce genre de composition, est celle du Jeune Henri, par Mehul. Cette piece admirable est caractcrisee par la verite la plus parfaite d'expression, Peffet le plus brillant et la description locale la plus fidele. Depuis la premiere mesure jusqu'a la derniere note, le compositeur donne une esquisse de maitre de l'opera qui va commencer. Rien n'est omis dans la description de la chasse depuis le moment du rasseniblement et du depart des chasseurs, iusqu'a celui oil ils saisisscnl leur proie; rien de plus clair et de plus energique que la maniere dont chaque chose est exprimce. Lorsque j'e-coute la musique de Mehul, je m'imagine voir une peinture de Jules Romain ; le style est savant et correct, le coloris quelquefois sombre, mais rernpli d'energie. Sa maniere est noble et majestueuse, et mieux adaplce a des sujets dun caractere severe q u a ceux d'une nature legere et qracicuse. j'ai vu un ballet compose sur l'ouvcrture du Jeune Henri, et qui produisait uu excellent effet. Cette ouverture avait en quelque sorte servi de programme au maitre de ballets; il lavait suivie - D E LA DANSE. 387 gage delham,™L^N "' """P™ ,e lan" aue les ",'mon,l\Nous I'ouvons voir p«r |k m e m e sujet . q0I a 3ervi j U D compositeur r J? et a unnwllr, de ballets, peut'aussi convent un peintre. veuird L ouverture du De'lire, par Berton , a donne a un certain acteur pantomime l'idee d'un ties beau monologue, dont il exprimait le suiet par des gestes provenant des sensations qu'iiispirait la musique seule. O n peut voir aussi par la que p us nous avons de sensibilite et d'inteliigence pins nous saisissons facilement les analogies qui existent entre certains objets. Souvent l'inven-teur de 1 admirable ouverture de la GazzaLadra met les pieds du danseur en mouvement, et inspire les gestes dumime. La cantate A'Jriana, par Uayden, a servi en quelque sorte d'inter-prete a 1 une des scenes pantomimes les plusfrap-panles qu on ait jamais vues suraucun theatre. L ouverture d'Elisca, par Gretry, composition qui sera toujours nouvelle, m V suggere Pideei dun grand mouvement de guerriers et d'ama-zones. Dans m o n ballet de Pygmalion, certains airs de Mozart m'ont donne des pensees convenables a ce ballet. L'opera de Camille, par Daleyrac, si reellement superieura celui dePaer sur le m e m e sujet, nous presente des passages d'une energie et d'un eclat bien adaptes a l'ex-pression pantomimique. Les ceuvres de Boyel-dieu et de N . Isouard contienncnt une musique tres applicable au ballet. Mais Cherubini, Catei et Lesueur etant presque entierement vides d'i-magination, sont presque sans utilite pour uu danseur. Le musicien de Pesaro nous offre une |