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Show 38/^ MANUEL COMPLET une meilleure preuve de Pexcellence de leur musique. Si les peintur.es du Correge , duTitien, de Raphael, du Dommiquin , n avaient ete executes que pour plaire aux yeux simplement, ces maitres devraient encore etre consideres presque comme des dieux dans leur art. L h o m m e de genie s'adresse toujours lui-meme au cceur; et pour atteindre ce bu|, il copie et embellit la nature, qui est sa divmite tutelaire, qui ne peut le decevoir, et dont les ecarts eux-memes sont toujours admirables. Madame de Stael, parlant de la musique ita-lienne , dit au sujet des operas comiques de Ci-marosa et de ses contemporains : « La gaite meme que la musique bouffe sait si bien exciter, n'est point une gaite vulgaire qui ne dise rien a l'ima-gination. A u fond de la joie qu'elle donne , il y a des sensations poetiques , une reverie agreable, que les plaisanleries parlees ne sauraient inspi-rer. » La musique est le langage de la nature gracieuse dans son humeur la plus gaie. L'es-prit comique qui domine dans les meilleurs operas comiques italiens de ce genre est le meme que celui que l'on trouve dans Moliere et dans Goldoni, et non celui qui domine dans les insi-gnifiantes productions de la troupe des ecrivail-leurs qui ambitionnent le plaisir d'orner leurs pieces de toutes sortes de jeux de mols bas, et d'une trivialite digne des treteaux de la foire. La veritable valeur de la musique peut etre jugee par les sensations quelle fait eprouver aux personnes de bon sens et d'un gout delicat, et ce sont vraiment les seules qui aient le droit de donner leur opinion sur cet art. La musique du grand ballet, comme celle du grand opera, doit etre energique, majes- D E L A DANSE. 3«r. tueuse et elevee • snn c» 1 i . . bien adapte a C t 1' °U ft". S ° U t e n u et soin de bruit ou | ^ S ¥ t ' ?, ^ * Pas be~ necessaire d'exprimorT ^ ; -ll CSt Seulement ^gi, et ^s^J^^L^^ O n pent supposer que la m e m e ame an mak V.rgile, Raphael et Pergolese; ear la m 6 m e e T pece de genie domine dans YEneide, la Tranl figuration et le Stabat. Peut-etre la mus^ue n a-t-elle jamais produit un morceau plus 1- fait que le chef-d ceuvre que nous venon de citer Que les professeurs des autres beaux-arts s efforcent d imiter Pergolese , dont les compositions sont simples, regulieres, elevees et sublimes Ce grand maitre a reussi dans chaque espece de composition, et donne a chacune le caractere et I expression convenables. C'etait un admirateur passionne des beautes de la nature et les cop,es qu'il en a faites sont inimitables. Aucune occasion n'est plus favorable pour deployer toute la puissance limitation de la musique qu une ouverture d'ceuvre dramatique • cest alors que la melodie et l'harmonie offrenl au (musicien tous leurs tresors , et qu'il doit en prohter pour son plus grand avantage. Les sons dont se compose l'expression musieale peuvent etre CQmpares a la palette d'un peintre qui presente une abondanee de couleurs brillantes, dont la disposition et l'harmonie donnent la mesure du genie de Partiste. Les ouvertures sont convenables pour la danse, qui est mieux sou-tenue par la musique instrumentale. Une ouverture est surtout essentielle pour un opera ou pour un ballet; elle devrait etre une introduction; on y devrait esquisser les sujets principaux de la piece pour laquelle elle est composee |