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Show 278 MANUEL COMPLET chargees d'incidens d'une nature extraordinaire, et enluminees de toutle grotesque de Scarron. Les arlequinades ou pantomimes, comme les appelant improprement les Anglais , peuvent fournir un bon exemple de leur goftt national; elles sont vraiment nationales, et quoi qu on ait pu dire le contraire, jeunes et vieux, riches et pauvres, la noblesse des loges et les savans du parterre, la moyenne et la basse classe des galeries, se confident dans leurs ris bruyans aux pantomimes de Noel. Les principaux personnages de ces farces burlesques sont Arlequin, Colombine, Pantalon et Paillasse; quanta ce dernier personnage, son influence le est les » machinisme e'nergique et excellent, porte'es a un point de perfection inconnu jusqu'a present en France et en Italie. NOTE (38), PAGE a5i. Parmi les modernes , Sbakspeare, Racine Metastase, Moliere et Boccace peuvent etre conside're's comme les grands interpretes de la nature. Ces e'cri-vains devraient toujours nous etre presens; la nature parle en eux. Le Decameron est plus utile aux auteurs de ballet qu'on ne le suppose ge'neralement. II est plein de sujets inte'ressans , ou l'on trouve des portraits fideles de l'homme; chaque personnage, cbaque passion y est repre'sente'e avec les couleurs les plus vives. On peut apprendre, paries nouvelles savantes et spiri-tuelles de ce grand e'erivain, a dessiner parfaitement la magnanimite' d'un roi, la prudence d'un ministre ou d'un courtisan, le courage d'un general, la vertu d'une dame, la modestie d'une vierge, le libertinage d'une courtisane, la friponnerie d'un 13*Z -«a*^.^- • - DE LA DANSE. 279 domestique, la iidePite d'un ami, le dCUre de l'amour et la jalousie qui la suit souvent, la ra»e du desespoir, la simplicite de l'imbecille, la misere d'un malbeureux, la splendeur d'un grand, la rusli-cite' villageoise , la dcbauche de bon ton , etc., etc. NOTE (39), PAGE 253. « Quoique chaque personnage present en scene y devienne acteur, cependant chaque acteur n'a pas le meme interet a ce qui se passe; ainsi, le soldat te'moin du sacrifice d'lphigenie doit etre emu par un tel evenement , mais non pas aussi profonde'ment affecte que le pere de la victime. Une femme presente a Pe'preuve de Suzanne , ct qui ne lui parait attachee en rien, n'a pas le meme degre d'aftliclion que la mere ou la sceur de Suzanne. D e plus, un jeune homme est plus expansif qu'un vieillard, et dans une scene patbetique, le jeune homme paraitra completement absorbe , tandis qu'un homme plus age', plus expe'rimentd, montrera moins de sensations et plus de reflexion. Quand les traits d'un spectateur denolent du sens et de l'etude, ils ne doivent pas montrer cet enthousiasme que denote la pbysionomie d'un niais. L'etonnement d'un roi n'est pas celui que montre un homme ordinaire. » Le personnage place en seconde ligne ne doit pas paraitre aussi affecte que celui qui se trouve le plus pres du spectateur. L'attention de celui qui voit diflere de Pattention de celui qui e'coute. Une personne vive voit et e'coute avec des gestes difle'rens de ceux d'une personne me'lancolique. Ces observations paraitront peut-etre trop recher-chees et trop travaillees; mais c'est par Pexpression ge'nerale et convenable qu'une scene est completement rendue; les personnages principaux montrent toujours les sensations necessaires, mais il faut que les personnages secondaires s'en ressentent pour que Pimitation de la nature soit complete et yraie. C'est au maitre de ballets a donner les instructions necessaires pour obtenir cet ensemble. |