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Show I 8 MANUEL COMPLET l'aine etaient comptes parmi les meilleurs de leur temps. Dumoulin excellait dans les pas de deux, et dans sa methode d'accompagner son partenaire (partner) dans les differens groupes et attitudes. Fossan lui disputa la palme dans le comique et le pastoral. Dans l'autre sexe, les plus celebres danseuses etaient les demoiselles Salle, Lany et Camargo, qui suivirent et surpasserent les demoiselles Guyot et Favier : la Fremiere etait une danseuse tres gracieuse de espece la plus grave ; la seconde , du demi-ca-ractere, et la troisieme excellait surtout par sa brillante execution, etdansait sur les airs les plus vifs. Prevot etait son egale. Beauchamps, Pecour, Blondi, Ballon , Laval, Javilliers , Lepi; mes-demoiselles Heinel, Pelin , etc. , tiennent aussi un rang honorable parmi les disciples de Terpsichore. Mesdemoiselles Guimard et Allard , qui leur succederent, eclipserent, par la grace et la beaute de leurs pas, plus d'un n o m fameux. Dauberval brilla dans la comedie et dans le demi-caractere; P. Gardel dans le serieux, et A. Vestris dans une combinaison des deux. Ces trois danseurs, ainsi que Laborie, Deshayes, Duport, mesdames Chameroy, Gardel, Gosselin l'ainee , Fanny Bias et Bigottini, tous estimables adorateurs de Terpsichore, embellirent cet art enchanteur. M M . Dauberval et Gardel tiennent un haut rang comme compositeurs. Le Telemaque et la Fille mai gar dee du premier sont juste-ment regardes c o m m e modeles parfaits de ballets serieux et comiques, pendant que la Psyche, XAchille a Scyros et la Dansomanie du dernier sont, des preuves de sa connaissance en mytho-logie et en poesie. C'etait aussi un inventeur fer- DE LA DANSE. IQ tile de pas et de danses. Didelot, eleve de Dauberval , obtint un brillant succes par sa Flore et Zephire, Psyche'et Cendrillon. Coinde, auteur des Amours de Venus, de Pygmalion et de La double Fete, recutautant d'applaudissemens; et Clary de Milon, par sa Nina et son Ulysse; Blache, par son Almaviva et Rosine , et ses Filets de Vulcain, et enfin, Aumer, par son Antoine et Cleopatre et sa Somnambule, meri-tent d'etre nommes comme ingenieux compositeurs de ballets. • Pendant que la danse approchait si pres de la perfection en France, le gout degenere de ITtalie etait entierement devenu celui des pantomimes sauvages et grossieres. Mais lintroduction de compositeurs et de danseurs francais , qui y furent recus avec applaudi-ssemens et encourage-inens, ne contribua pas peu a ameliorer le style theatral dans ce pays. Noverre composa plusieurs de ses ballets a Milan , d'oii sa methode et son gout commence-rent a se repandre graduellement dans les prin^ cipales villes dTtalie. II avait beaucoup d'eleves italiens, parmi lesquels D . Rossi, F. Clerico , P. Franchi , Mazzarelli , P. Angiolini , et J. B. Giannini, meritent d'etre nommes comme artistes qui tirerent la danse de I'etat abject dans lequel elle languissait; mais c'est a Vi^ano et a Gioia que la danse doit ses principaux em-bellissemens. C o m m e les Italiens, en general, preferent de fortes emotions de terreur, dans leurs theatres , leurs maitres de ballets ont surtout reussi dans les sujets historiques et tragiques. Les Francais , au contraire, aiment les doux sentimens de I V |