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Show 440 B 0 T les vcgctaux qui en offrent les objets les plus importans & les plus nombreux, puiiqu'ils fourniHent aux befoins lcs plus effentiels de la vie ; que la Mcdecine , dans le traitement des maladies , en obtient {es principales reffources; & que les Arts les plus utiles i la fodete font tellement enrichis de leurs tributs , qu'ils nc feroient pre{:. que rien fans eux; quel fcroit !'inconvenient , fi -la confufion qui regnoit autrefois dans la determination de chaque Plante utile, avoit continue l:le fubfifier ? C'efi ccpendant cc qui auroit lieu fans ceffe fans Ie fecours de la Botanique. Les belles decouvertes des Anciens iur les vertus des Plantes, font la plupart abfolument perdues pour nous, parce que l'utilitc de l'etude de la ·Botanique n'ayant pas encore etc fentie , mais feulement celte de l:l recherche des remedes que l'on avoit befoin de trouver, on ne s'a.ttachoit point i connohre l'organii'ation des plantes, ni Ies carathlres effemiels qui l~s difiinguent les unes des autres. Aurri, comme nous l'avons dit dans le Diicours preliminaire de cet Ouvrage, la Botanique n'etoit rien alors' & de-la refulte que nous fommes prives de quantite de connoiffances import~ ntes que l'antiquite pouvoit nous tranfmettre , fi Ia Botaniqut, dans fes terns recules, e11t eu .plus d'exifrence. Main tenant, fi Ia grande utiliw de Ia BotaT1ique cfr fuffifamment reconnue, on ne fauroit trop faire remarquer tous les agremens que procure !'etude de cette Science intcreffimte. Cette charrnante etude nous habitue au dome plaifir d'ob{ erver la Nature, nous devoile mille merveilles; qui n'exitl:ent pas po~r ceux qui Ia negligent , & nous occafionne .d¥s JOuiffances fans nombre, en nous offrant de toutes pans une infinite d'objets .qui excitent notre admiration , agrandifiimt nos idees , & nous rendent fenftbles aux plaifirs purs de les appercevoir. En e1T"et, a ne confidcrer la Botanique que .comme objet d'agrement , combien de mptifs puiffans fe rcuni~ent .pour nous engager a ctudier une Science capable de nous procurer une fatisfatlion ft pure & fi digne d'une ame honp~te ~ La Nature a.c-clle un poin.t de vu(:l plus riant & plus gracieux que cctte multitude de vegetaux qui lui forment ' comme a l'envi ' une parure infini; ment varice & toujou.rs renaifi'ante? L'hol)Utle m~me le moins infiruit, ne p.eut jeter un regard a ttentif (ur 11-ne belle prairie ? [1Jr un pois fe.rtil~ en Plantes , fans reffentir je ne fais queHe joie (ubite qu'on cherchero'it inutilemen.t aJlleu~s. Que fera-ce de celui qui porte fur ces objet&,· d6j8. ft agr6ables en cux-m~mes ' ':ln reil eclaire par la {cience ? Que de joui!Hmces fe prei'entent a lui de routes parts, qui fpnt perclues pour l'homme vulgaire ~ lei , c'efi: une plante qu'il obferve pour Ia premiere fois , & qui devient u:ne efpece de conqu~te d'autant plus flatteufe , que deja il entrevoit Ia place l}u'il dpit lui affigncr dans l.'ordn~ des v.Cgc.taux. B 0 T La, ' c'efl: 1~nc ofpece qu'il n'a point vue depui~ long-terns, & avec laquelle il femble renouveler connoifrance. Chaque faifon , chaque climat, chaque terrein- mcme etale a fes yeux une fcene: nouvelle. Les lieux les plus incultes, les plus fauvages , ont pes charmes pour lui , & c'eil:-13 fouvent que l:l Nature l'attendoit aves: fes dons les plus prccieux. /l.~J milieu de la folitude la plus abandonnce , les plantes lui forrrten~ comme une compagnie toujours impreffante' & lui mcnagent des plaifirs purs & i'ans fatiete ; utiles i la {ante, qu'ils en~retiennent & fqrdfient; utile~ a l'~iprit, qu'ils cultivent & perfeaionnent; & jama1s dangereux pour le cce).lr , auquel ils laiffent toute fa vertu. Des parties de la Botan~~u~ , & de fes limices relativemwt au:x: autres Sczences quz o!1lle plus de rapport avec elle. On · a malheureufement trop long-terns pris le change fur les veritablt:s obj ets de 1a Botan.iqur, que l'on regardoit anciennement comme unc . partie de la Medecine ; aufii nous avons fait voir dans le Difcours preliminaire, que !i alors on a r6u1ft a decouvrir beaucoup de remedes' )'on a fort mal connu les Plantes dont on Jes obtcnoit. A prCCent , quoique les objets immcdiats de Ia ]Jotaniqu~ fo.ient mienx apper~us, I a plupart des ,Auteurs coJ:l.fondent encore parmi ces obj ets ceux de plufieurs au.tr(;ls parties de nos connoiffances qui en font tout-a-fait fcpare_cs par leur nawr: ? & dont il n'efi m~me pas po!Itbleque les H?tam{tes s'occupent direaement. C'efi pou:q~o• nOl~s croyons nccefi'aire de faire rema.rquer ICl les Verttables Hmites de cette fcicnce intl'!relfante , & de faire !'enumeration de$ principaux objets qui la concernent immcdiatement . Ainft la Botanique, dans toute l'ctendue qu'il convient de lui afiigner' ne comprcnd evidemment que les fix parties fuivantes; mais il eft facile de fentir CJUe chacune d'elles extr~mement vafl:e par fon objet, peut feule fournir au Savant qui entreprendra de la perfeaionner, des matieres de recherche affez confiderables pour l'O¥¥Uper enticrement pendant une grande partie d~ fa vie. Cette Scienc ~ imponante comprend don): , Prtmie'rement, la connoiffance intime de l'orga· nifatioR des vcgctaux, de Ia nature & la forme de leurs parties , de leurs developpemens & leurs manieres de ie reproduire , des qualites & du mouvement des fucs qu'ils contiennent, &c. &c. c 'efr de ces diverfes confidcrations que nah la phyfique desvegetaux, qu'ondoi.t rcgardercot;nme la principale partie de Ia Botaniqur:. Se,ondemcnt, la connoiffance des rapports natureJs des Plantes, c'efi-3.-dire celle des traits communs qui confiituent , indCpendamment de toute opinion fyfrcmatique , l'affinire ou plutot l'cipece de parente de certains vegc,taux entr'eux; ,de mcmc que cello des differences cficnticllci qui, BOT qui , fous la confideration des rapports , niettent entre d'autres vcgetaux une difiance extr~mcment grande. Troifiimement , la connoiffance des moyens lcs plus propres i faire connoltre facilement les Plantes' & a les bien difringuer les unes des autres; tels que les claflifications methodiqucs ou fyfl:Cmatiques ; les divifions analytiques; l'cta.bliffement des genres & autres forces de divilions artificiellcs; cnfin la determination des efpcces , & leur defcription complche. Quatriimement , Ia connoiffance de Ia nomenclature ancienne & modcrne des vcgecaux connus j cclle de leur nome11clature vulgaire & fyfl:cmatique, & cellc de Ia fynonymie qui fe rapporte a chacun d'cux ; c'efl:-i-dire de Ia concordJnce des noms qu'ils ont re9us en diftcrens terns & dans les Ouvrages des divers Auteurs; objet d'un detail immenfe, mais trcs - important fi l'on veut entendre les Ouvragcs des Bota,niH:es, & profitcr de leurs oblervations & leurs decouvertes. Cinquiimement , Ia connoitfance de l'hifl:oire m~me de Ia Botanique; des terns o\) l'on a commence rqcllemem i cultiver cette belle Science & a entrevoir fes vcritables principes ; des c:m!es q.ui ont le plus contrib.uc a retarder fes progrcs ' am!i que de cclles qUI ont au contraire concouru a les ~v-~ncer; .des Ouvrages des Sa vans qui, dans' lcs dtffcrens hccles , l'ont cultiv6e avec fucces; en un moe, des difficultcs qui refient encore a vaincrc pour perfeCliottnGJ: !es differences parties , & £Our en rend·re l'ctude auffi facile qu'il eO: po!Tible. Si:rit!mcn;r.cnt enfin, la connoiffance de la culture des Plantes, & des moyens de les multiplier & les conferver ; celle du f.ol , de Ia temperature, & de l'expofition qui convient a chacune d'clles fous ce point de vue ; celle des divedes experiences a tenter pour confirmer, parmi certaines ci'entr'elles, le degrc de rapport nature} que les caraacres de leur fruclification fcmblent indi<{ Uer; celle des maladies auxquclles elles peuvent ~tre expolces , & des fortes d'intempcries qu'elles ont i rcdouter felon leur nature; & celle, en un mot , qui concerne leur colleaion , c'efl:-i-dire ]~ c.onnoi~ance des moycns propres a en faire d uttles rccoltes dans les herborifations & dans les voyages; de.~ attentions qu'il faut avoir dans 1es ~ n vo.is des individus vivans & des graines pour les prdms de Botanique , & de la manicre convena hie de les prcparer pour les confervcr seches ' & en former des Herbicrs. l.a reunion de ces fix parties de nos connoiffances confiitue une lcicnce intcrerfanre & immenfe dans lim objet , trcs-digne de capriver l'a rrention oe l'homme philofophe & natnralifiu & d'cxerce~ !on genie dans le dcveloppement' des grands potnts de vue qui font b ba(c de fcs principcs. Ce n'efr point. unc fcience de noms 7 de mots & de llotamque. Tonze I. BOT -441 petits d6tails , comme ont ofe 1e pretcndre des perfonnes qui nc la connoilfent nullement. Enfln la Botalliqu.e n'a de commun avec ccrtait~ s genres de Sciences & Arts qui femblcnt y tenJr pu quelques rapports , que parce que lcs Plantes qui font fon objet commc ~trc s naturel· fourniffcnt , p:tr l'emploi qu'on peut faire de leu; fubfiancc , la matiCn! propre qu'i ls ont en vue de faire fervir i notre utilitc. Ainfi la Medecine Cjlli cherche dans la fubfrance des vegctaux, com~ me dans cclle des aurres produClions de Ia nature des remcdes pour le traitement des maladies &. qui, pour obtenir la matiere qu'cl!e v.:ut ~mplo~~ r ', detruit. l'orga~if.ttion ,~e l'individu qui ne 1 mtcreffe P.Olllt, ne lonRe qua P.ilcr _(es P.lrties dans un 1noruer, ou qu a le.~ f:urc tnfu(cr ou bouillir dans. di_vedes fortes de m?nfrrucs, pour en former dtfferens genres de preparation:; done clle juge :l propos .de fe fervir, n'efr pas plus une partte de Ia Botamque, que ne lc font la Chymi:! & l'Art de Ja teinture, qui emploient auffi cres. fouvent dr.s fubfrances vegetates dans Jems procedes; que ne le font, en un mot, les Arts de 1a confiruClion , du charronage, du tour, de la ~larqueterie' &c. qui trouvellt dans les vcgctaux hgneux Ia m:1ticre done ils 1e fervent. !f ous allons maimc;n:tnt jeter un coup-d'reil raptd~ fur chaque part~e de Ia BotaniJuc r & fur leur 1 mportancc , leur etendue & leur ctat aCluel a fin d'embraffcr , s'il efl: pofiible, l'cnfem ble de~ vues generales de cettc belle Science ; & nous rderverons les details dans lefquels nous nous propofons d'entrcr a ~eur fujet' pour les articles particuliers que nous indiquerons plus- bas. De la Pkyfique des Vegitau:r. L'etude de l:t vegetation doit ~tre necefl'airement .regardcc comme la premiere partie de Ja B otamque. C'efr en cruelque forte la bale de routes les autrcs; car on doit commencer par examiner 1 ~ nature des v6getaux en general'· avant que d3 s occuper de chaque Plante en parttculier ; & on ne peut p_a,rvenir a connoltre !'economic vegetale, fi on ne !att comment lcs Plantes !c developpent; quel eft le m6caniiiue de leur germination & de leur accroi!lement ; quelle eH leur organifarion en general & la firuaure de chaque parrie; quelle cO: leur manicre de !c reproduire & d~ fe multiplier; enfin , quel efi le mouvement & la qualite de leur fcve. Les v0getaux font des ~t res organifcs & vi vans, qui' pat• les fuites du principe me me qui lcs ani me ou les (outicnt, font fujets i des d6pc!ditions continuclles' & con!cquemment J des reparations que Ia. nutrition opere en cux plus ou moins completement ; des etres qui fe reprodui(cnt euxm~ mes' au moyen d organes propres a cettP. function , quoiqu'on puifle !ouvem les multiplier par des voies differences; des thres qui ont Ia facult6 de s'accrottre par la. yoie de vcritables develor- K k k |