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Show BAD On fait que le Benjoin efr une refine seche , dure, fragile , inflammable , d'une odcur fuave & pcnetrante, fur-tout lodqu'on la brule , & qui decoule naturellement ou par incifion d'un arbre qui cro~t :i la Cochinchine, au Royaume de Siam, & dans les Isles de Java & de Sumatra. Quand l'arbre qui porte le Ben join a cinq ou fix ans, on fait des incifions en longueur & un peu obliquement a la couronne du tronc; c'efr de-la que dccoule cette excellence refine qui efr d'abord blanche , tenuc, glutincufe & tran{parente, & qui fe fi_ge & {i~ durcit peu a peu a l'air ' & dcvient Jaune &: rouge!ltre. Si on la fepare dans le tems convenable, elle efi belle & brillante; mais fi elle refie trop long-tems a l'arbre ' elle devient grofficre , un peu brune ) & il s'y mcle des ordures. On neretire pas plus de tr;ois livresde 'Ben join du m~mc arbre. Les habitans ne Jaiifentjpas cro1tre ccs arbres au-deli de fix ans; mais auffi-tot qu'ils ont enleve toute la refine qui y etoit attachee, ils les arrachent comme inn tiles, pous fa ire place a des plantes plus jeunes : car les jeunes atbres donnent beaucoup plus de refine' & meilleure que celle des vicux arbrcs. Le Henjoin fe fublime en fleurs argentces, lorfqu'on le tient fur le feu dans une cucurbitc couverte d'un cornet de papier ; ces fleurs de Benjoin font employees dans 1es parfums, & en mcdecine pour les maladies du poumon. On pretend qu'elles enieven't les taches de rouffeur ; c'eft pourquoi l'on en forme une teinture en faifant diifoudre cette refine dans de l'efprit-de-vin; & quelques gouttes jetees dans de l'eau, la reodent trouble & laiteufe ; c'eft ce qu'on appe\le lait virginal. Les Dames en font ufage comme d'un cofmctique. S. BAoAMU:R au Vlilrnis , Termirwlia vernix. Termin.alia foliis lanceolats-linearibus, glabris. N. Arbor vernicis. Rumph. Amb. 2. p. 259· Tab. S6 Tfi-chu des Chinois. Balawa. Enc. V ulgairement l' Arbre au vemis. Quoique nous n'ayons pas encore des details fuffi!ans fur la fruaification de cet arbre, pour etre certain que ce foit vcritablement Ull Badamier' neanmoins la defcription qu'en a public Rumphe, & fur-tout la figure qu'il en a do.nne, indiquent des rapports fi manife.fres avec l'cfpcce frecedente ' qu'ils nous autorilent a la rapporter ace genre. C'cfi un arbre de la forme & de la grandeur d'un Mangier, qui porte des branches etendues prefqu'horizomalcment, & dont les rameaux font rayonnans ou viennent quaere ou cinq enfemble dilpof.Ss en mani«he de verticille. L'ecorce de ces llran~hes eft d'un brun cendrc , li!fe & unie comme un cuir lave. Les feuilles , quoiqu'cpades ou fa,ns ordre fur les rameau.x, font le plus communcment ncanmoins ramaffel'!s vers leur fommct , & difpofces en rofettes rerminales , comme dans J~li .<~.utres ~fpeces de Badamier. Elles font l;mcco- B A'D lees-lineaires, cntieres, pointues , un peu plus largell vers leur {ommet que d:1ns leur partie infe~ rieure , glabres , liffes en de!fus , nerveufcs en deffous, vertes , & longues de neuf a onze pouces fur environ deux pouces demi de largeur. Les fleurs , dont Rumphe n a donne aucune figure , naiffent en grappes penuantes , font petites, d'un blanc jaunatre , & Ont plufieurs ctamines rouges. Les fruits pendent trois ou quatre de chaquo grappe ; ce font des noi.x ovo!des , irr6gulieres , comprimees en defl'us & en dc!fous comme des ch~taignes applaties, relevces extcrieurement de groffes ncrvures qui fe croifem , s'anafromofent, & font parohre leur fuperficie rcticulcc. Le brou ou la peau fongueufe & e:xterieure de chaque fruit, recouvre une coque offeufe, petite , de meme forme que la noix m~me' uniloculaire' & qui concient une amande d'un blanc jaunatre , tres-rcfineufe , & folide comme celle de la chitaigne. Ce n'efl: que lorfque lc tronc df; cet arbre a acquis la groff'cur d'un Mangier ordinaire, qu'il commence .1 produire fa refine : en effet , entre le bois & le livret, ou la peau intcrieure de l'ccorce, fe trouve un fi1c laitcux qui dccoule alors avec lenteur, foi t par Ies fentes narurelles a fon ccorce, foit par les ble!furcs (pt'on y fait. A fa fortie , co fuc efr d'abord d'un blanc {ale ' cpais & vifqucux comme lc laic du !acquier ; mais il fe condenfe bicntot aprcs , devient d'un jaune brun , & f'c reduit enfin en une refine noire comme de la poix, dure , Iuif:tnte , & friable comme le ma!Hc ou le fandarac. Lodque cette refine eft encore liquide, c'efr-a-dire lorfqu'cllc decoule du tronc fous la forme d'un fuc laiteux: , elle eft fi cauftique, que lorfqu'elle touche la peau , elle la bd1le & l'ulccrc plus vivement que ne fait Ie fuc de l'Acajou fauvagc ou du Mangier puant. Lorfqu'urta fois clle efi: scche ' cette refine n'a plus de mattvaife qualitc, & l'on P"eut boirc fans aucun danger dans les vafes qui en font enduits ou vcrniffes. C~t arbre cr~1~ fur les montag.nes de plufieurs Provmccs mend10nales de la Chme & dans les Moluques. Les _ e~halaiions qui en fortcnt pa!fent po~r auffi per~t~Jeufes <lue fon ~uc laiteux. Son hots ~fi affez fohde & durable' dlfficile a couper compofe d'un aubier blanc me16 de noir ' & d'u~ ca;:ur brun con tenant un peu de moelle. Les aman~ des de fes fruits fe mangent fan~> aucun danger lorfqu'on leur a fait perdre par l'exficcation 1~ fuc laiteux qu'f;lles contenoient. Mais le principal ufage qu'on fa!fe de cet arbre f?it a la C~ine , foit aux Moluques , eft d'e~ urcr ce vernts fi rcnomm6 , dont }es habitans de la Chine , de Tonquin & du Japon endui!e.nt avec tant d'ctegance & de proprete la' plupart de leurs meubles , tcls que leurs tables leurs fteges , leurs armoires, leut·s plats ~ 'fervice~e table , lcs murs meme dG leurs appartemens , ce BAD ~~lon appe1le communcment en Europe des meubles de laque. Cette dcn.omination impropre trompe quelquefois ceux qui croient_ mal ... a-propos que ces fortes de meubles font reconverts de laque, qui efi une gomme-rcfine differente de la fub,ftance rcfineufe dont il s'agit ' quoiqu'on s'cn ferve en effet a des ufages a peu-prcs parcils. Le fuc refinaux de l'arbre au vernis , ne devient vernis qu'en le melant avec une huile trcs-ftccative, que les Chinois retirent des fruits du Tongc: hu, efpcce de Cnvalrm; & on en fait autant d'e!pcccs cliffcrentes qu'on y mcle' outre cette huile , d'ingr6diens diftcrens. N canmoins on peut rcduire toutes ces fortes de vernis a deux efpcces principales; favoir, 1°. le vernis jaune & tranfparent , & qui imite l'avanturine lorfqu'on y a m@Je de la poudre d'or. Ce vernis prepare par lcs Japonois , efr de beaucoup fuperieur a celui de Ia Chine. 2°. Le vcrnis noir & opaque, qui efl: lc plus commun & le plus employe. Obfervation. On a cru mal-a-propos que levern is de la Chine provenoit de I'Anacarde ou de l'Avicenne, qui font deux: arbres trcs- diffcrens, que l'on a auffi mal-a-propos confondus ; mais . tout ce qJJe Rumphe nous a appris au f'ujct de l'arbre au vern is , ne laiffe maintenant aucun dome fur le peu de fondement de cette opinion. Cet arbre ne parolt pas etre non plus un Sumac, com me on l'a pu faire croire en donnant le nom de vernis de la Chine a une efpccc de ce genre ; mais ~uoique Rumphe ne nous ·ait pas donne de details f~r Ie.s fleurs de cot arbre interefiant, & qu'il nous a1t lai!fe Ignorer la fituation de leur ovaire, lc nombre de leurs eta mines , &c. tout Ie refte indique que c'efl: un Badamicr lJUi, comme les autres, a fes feuillcs fimples , rapprochees par bouquets ou en rofctte, fes rameaux rayonnans, enfin dont les fruits fom des noix comprimees, irrcgul~ eres & mono!permcs, & qui produit i un c~rtain ~ge fculement & pendant peu d'annecs, comme le Benjoin , un fuc laiteux & vifqueux , qui s'cpaiffit a l'air & {e change bientot en une refine seche. La caufiicitc de !on fuc ne feroit pas une raifon pour porter a le croire d'une nature tres~ diffcrente du Badamicr qui donne le Benjoin, fubfrance dont l'odeur efi fuave lorfqu'on la bdtle; car on !a it que la refine de 1' A galloche ou Calambac rcpand auffi une agreable odeur en la . bn:lant; & cependant le fuc rcftneux: qui 1a pro-dult eft extremement caufrique dans fon 6tat de liquiditc. BADIAN, ILLICIUM; genre de plante i fl e~rs polypctalees , de la famille des A nones , & qtu comprend des arbres ou des arbrifl'eaux exotiCjl.! es dont les fleurs ont beaucoup de petales , & dont les fruits, quoique fees, exhalent une odcur agreable. • C A R A C T E R E G 1: N :£ R I Q lJ E. Chaque fleur confifre en un calice de fix folioles. DAD 3~1 ' caduques , dont trois exterieures, o~les, concaves & un peu fcarieufes , & trois interieurcs plus ctroites & petaliformcs; en feize a vingt f etalcs ligulcs , difpofes fur plufteurs rangs , touta- fait ouv'erts, & formant une rofettc bien garnie ; en vingt a trentc etamines plus courtes que les petales, & dont les filamens elargis ' courts & comprim6s, foutiennent des anthcres oblongues ; & en douze a vingt ovaires fuperieurs ' pointUS ' rcarcffcs & ramafics en Un faifceau COllique , laiffant un vuide dans leur milieu , & fe tcrminant chacun par un :!l:yle tres-court , au fommet duquel cfr un frigmate oblong & lateral. Le fruit eft compof6 de plufieurs capfules ova- 1es-comprimees, bivalves, monofpermes, & difpofces en une etoile orbiculaire. Les.graines font lenticulaires & luifantes. E s p E c E s. I. B.._oiAN de la Chine, Illicium arzifatum. Lin. Illicium floribus {lavefcentibus. Lin. Somo, vulgo Skimmi. Krempf: Ameen. 88o. t. 881. Anifum percgrinum. Bauh. Pin. I 59· Anifum Philippinarum. Cluf. Hifr. 2. p. ~02: Vulgairesnenr Badiane, ou Anis etoiU de fa Chine. C'efi: un arbre mediocre, dont le tronc e11 a!fez gros & branc11u ; le bois roux, dur , fragile & odorant, l'ecorce aromatique , & qui s'eleve a peu-pres comme un Cerifier , a environ douze .pieds de hauteur. Ses feuilles font lanceolces , a peu-pres femb1ab1es a celles du Laurier, & cparfes au tour des rameaux, ou rapprochees & en rofette vers leur fommct. Les fleurs font jauniitrcs & terminates. Il leur fuccode a chacune un fruit qui reprcfente la figure d'une etoile' & eft compofe de neuf a douze capfuJes reun.ies a Ull centre commun, en maniere de rayon. Ces caprules font applaties fur les cot6s ' pointues ' dures & s'ouvrent par leur bord fuperieur en deux valves qui s'ecartent de ce c6tc, fans ceffer d'ecre rcunies a leur bord. inf6rieur. Chaque capfule renferme un petit noyau lenticulaire, li!fe , d'un gris rouffdtre , & compofc d'une coque mince & fragile qui renferme une amande blanchatre 1 graffe, douce, agrcable au gollt, & d'une faveul' qui tient le milieu entre l'anis & le fenouil, mais plus vive. La capfule a le gollt de fenouil avec un peu d'aciditc, & une odeur femblable, mw plus penetrante. _ Cet arbre crolt naturellement i la Chine & aa Japan. I.es Orien~aux prefcrent fa femcnce a celle de l'anis d'Europe & du fenouil , & I'emploient: pour les memes ufages. Elle fortifie I'cfiomac ,. diilipe les vents, & excite les urines. Les Chinois: en machent fouvent apres le repas pour facilirer la digefiion, & pour fe parfumer la bouche. Ilsl'infufent auffi a vee la racine du Ninzin ( efpece de bcrle) dans l'eau chaude , & ils boivent ceue efpcce de thC pour rctablir les forces abbatues & .t:cc.reer les. cfprits. Ils font encore dar.IS. l'ufag,c |