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Show ARB » leurs r:une:mx que Lt pommc & !'orange tom » bent i nos pieds ; les uns donncnt un fruit qui >> fupplc.., le pain, ( voye{ Jacquier) ; d'autrcs » fourni!li.mt une liqueur vineule : les ch:it.tignes » & les glands doux contiennent une f.trine; lc 1) fagou VlCnt de Ia moclle d'un J>aJmier; l'huilc ,> dc..:oule de !'Olivier , du Noyer & du H~ trc; la >> (eve du Boulcau cfl: une liqueur rafra1chi!l:tnre) » les fcuilles du Talipot & du Bananicr couvrent n les cabanes: on fait des cordages de l'ccorcc du » Tilleul, de l'Amidefine, & d'unc Qucrmic, » ( Hibtjcus tiliaceus) , & de Ia toile de cclles de ,, quelques autres. Les feuilles du Milrier font » tilfues de foie; le fucre dt Jclaye dans la fcve , des Erables; la poix, Ia tt~rcbenthinc exli.1dent » des Sapins & des Terebinthes ; l:t gr:tine de plu>> fieurs Gales efl: enveloppce de eire ; un arllre n de Chine ( Croton febifirum) fournit du luif; n les vernis {arrent, i ce qu'on pretend, du ttonc ,, des Sum:tcs; la manne te fige fi.tr Ia feuille du >> Frene de Calabre & du Melelc , au pied duquel >> crolt l'agaric m6dical; le fuc acide du Tamarin ,, s'oppofe i Ia putridite des humeurs; Ia cane » donne un purgatif doux & cal n::mt; une ecorce » dctruit la ticvre ; le Peuplier, le Copai:er four,, ni!I'cnt un baume dc terfif; le gayac opere lcs » prodiges ~~~ mercure : nous ne tinirions p.ts , !i >> nous voulions dctailler tous les ufages de ces >> vcgctaux. Telle ef.l: la profufion deb Nature, >> qu'elle raflemble fouvent dans une feule de fcs >> produCtions les avanr.ages de routes les autres. » I.'utilitc des Arbres peut l!tre encore envifa » gee fous un nouvel afpeCl des plus intcre!Iims >J par leurs eftcts fur le fol. » Telle montagne ne s'affailfe & ne !e dCcharne )) par des cboulcmens fucceffifs ' que parce rru 'on >> l'a privce des Arb,·es qui retenoient les terres ,, pat· l'entrclacement de leurs racines: couverte u d'une cpaific foret) cette antrc montagne gagne » annuellement de nouvelles couches de terre par >> Ia pourrimre des feuilles , des racines & des >> rameaux. - » Quelques f'cmences d'arbrilfeaux fexatiles font , jetees fhr un rocher nud; qu'elles y germent, >> ces arbriffeaux profiteront d'unc de ces creva!fes » oil. leurs racines vont s'ctendre ; ellcs y puif'e,, ront les fucs de quelqu'amas de terre recel6 >> dans lon fein : d0pofes maintenant fur la fuper>> ficie du rochet·, par les detritus des parties de » l'arbufl:e qui tombenr ou fe dctruifi::nt, ces prin » cipes , auparavant prefqu'inutilcs , vont couvrir )) le rocher d'une petite couche de terre vegetate; )) a ·mefure que cettc efpece s'y multiplicra' n certe couche augmentera de volume : avec le n tems , elle admettra des efpeces d'arbrilfeau plus >> elevees; enfin, de grands Arbres y pourront >> croltre. » D'aprcs ce proccde de la N aturc , que l'on >> feme fi.1cceffi vement, fur un fol crop pcu pro>> fond , des taillis d'prbrilfcaux d'cfpcccs toujours ARB » plus clcvces , on le rendra par la fuite capable » de porter des bois > ou d'l!rre fillonne par Je foe. >> Le !cjour des fon'\ts a d'abord fcconde a terre; >> qu'cllcs ~edent aux guerets & aux pr:tiries une » partie de l'ctendue qu'ellcs avoicnt envahie, >> mais qu'on fe rappclle leurs premiers bienfaits: n il ne li.dfic pas de les conierver dans la propor>> tion de nos bcfoins ; il conv1cnt encore d'en >l couvrir les terres maigres , & d'en enrichir les » fols trop peu profonds_. dam Ia vue de les ren » dre un JOur capables de culture, &c. >J Non- fculcmcnt les Arbres ameliorent le fol )) & augmement fon cpailfcur par leur fcjour i >> mais ils fervent encore a Je de.!fecher lutiqu'il >> efi trop humi~c. >> Couvrez un marais d'Arbres, le terrein s'elc » vera par Je detritus vegetal qu'ils dcpoferonr' >> leurs racines le hauifcront en ,grofft!l.iwt; elles >> fourniront le long de leurs parois, des couloirs )) a 1 'eau ; rna is ce qui contribuera peut-errc plus )) a fa rctraite' c'efi ion abforption produite par >> Ia. prodigieufe tranfpiration des jeunes rameaux >> & des feuillcs. » Cette tranfpiration cfi mcme un nouveau n bien ; l'air en efi d6trcmp6 : on le refpire plus » humcl:1ant & plus balfamique. Vers la fin d'A » vril, lodque Ia poi trine efl: fatiguce par les vents n delfcchans , comme on defi1·c :llors la verdure >> nouvelle ~ On fent fi bien b fra1cl1Cur qu'c~le » met dans les poumons ! Apres avoir parcouru )) les coteaux bn1Ies par le {oleil ' qu'on ap_prochc )) d'une forct' l'odeur vegetate qu'ellP. repand ' » caufe un plaiflr qui avertit du micux-etre de » l'cconomie animale. Dans certaines efpcces » d'Arbres :1 comme les Peupliers, les Pins , les » Melcfes , cette odeur e!l- un vrai baurne. Voyq )) i cct cgard ce que nous en difons a !'article l) CYPais. Dans une Ifie de Ia mer Pacifique, Ia n defl:ruClion qu'on y fit des forcrs de Ccdrcs, l> rendit a !'air une qualirc fi mal-faine ' CfU'on flit » oblige de les replanter ». l) Que les arbres ralfemblcs foient auffi une des » lourccs des pluies bienfaif.·llltes, c'eft ce dont » on ne peut pas dourer. II s'6lcvc de la tranfpi>> ratio A des fonhs, & de Ia frakheur qu'elles en>> trerienncnt dans leur fonds, lllle evaporation >> conflderable : les nuagcs s'enrichi.!fent de ces >> parties aqueufes ; portces lur les vents , ellcs )) vont fcconder les terres qui en ctoient privees. » Les vents font modifies , brifE)s & dirigcs par » les bois, Telle comrce nc jouit d'un climat fi. >> doux , en comparailon de celle qui l'avoi!ine , » que par l'abri dont la couvrent les fon~ts fituces >> au Nord-nord-efl: & au Nord-ouefr. Dans les » pays chauds > au contraire , elles temperent les » vents brMans. Depuis qu'on les a coupccs dans >> Ia Caroline , on a obfervc que les rnoi!fons n'y >> font plus fi abondantes. » Combien rant d'avantagcs que nous procurent >J les Arbrcs , ne doivent-ils pas nous rendre A .. n 11 attcntifs a me facultcs de rcproduttion donr I'Au » teur Jc la naturC' 1 sa douus, & nous engagcr >> a en profi tC'r Oll i en fa vorifer J'emploi, pour >> multiplier ccs vcgctaux intcrclfans >>. * * J)es Arbres collfderls quarzt ,!leurs ,·apport~ avec les autres f or:es de vigitau:r. Lcs A rln:s Ont' com me tOllS lcs autres vegqt ux en ':!;encr.tl , des racine , une rige que l'd.n appellc tro nc , des br,\nches & des feuilles. Leurs organes ef_!:-nticls f?m, lcs ml:mes clue. ~eux d~s autres plantcs ; le iyf\:cmc de let,m, v a ~flca~x ~a ricn qui les en difl:ingue , & leur vcgctauon s opere cn rierenu.nt cl\' Ia meme mani ~re. Si !'on confid crc cepcndan t Ia nature de la fub!l:ancc qui co1.ftitue lc tronc & les branc.hes des A rl>res J on l:t trouvcra plus denfc, pins durc & plus {olide CJlie cclle q ui compolc Ia tige des herbes , aul1i le tronc r1ni eft form e _ de cetr_e fitbfl: ,tncc dure & folide qu 'on nom me bo1s, peur-:1 fubfifi cr long-tcms Hms pcrir, comm~ on \e v~t.t dans lcs Arbres les arhrifTeaux & les fous-arbnlfcaux done la tfge pcrlifl:e en cf!ct pendant p}t~s de deux ans , tandis CJUe la tigc des herbcs pent chaque annee , ou nc vit c1uc deux ans rout au plus. . Lcs arbri!feaux & les A>us- arbnlfc:tux ayant leurs tigcs & leurs br:tnchcs form ces de Ia meme matiere c1ue celles des Arbres , c'cfl:-.1-dire, compo[ ees de 0bres ligneufes, & confe rvan~ com~e cux leurs uges pendant plus de deux annces , n en font. confccpiemmcnt difl:ingucs c1ue par des proportions de grandeur. Ce n'efl: pas qu'il "n'y ait une nuance abfolument infcnfible dans les degre! des diverfcs grandeurs des plantes dont il s'agit, mais on eft convenu , pour 1a commodite, d'admettre certaines limires parn i ces grandeurs, afin de les rcduire i un petit nombre de termes facil es i daigncr. Ainfl on a donne le nom d'arbriffeaux aux planres a tiges ligneufcs qui font moins grandcs que les arl.~res' & plus elevces que les herbes ; en convenanr que le plus petit arbre auroit au moins douze pieds. Enfuite on a nommc fous-arbriff'eaux ou arbufics lcs planrcs c1ui , ayant parcillement leurs tiges ligneufcs , ne furpafrem point les herbes ordinaires en grandeur. On remarque nC'anmoins que les Arbres different aflez communcmcnt des arbriffeaux & des fous -arbrilfeaux, en ce que chacun d'eux n'a qu'un fcul tronc qui ef.l: nud dans fa partie infcrieure' & fe p:trtage ruperieurement en branches ramcufes qui lui forment une tete ou une dme plus ott moins rcgulicre ; aulieu que lcs arbriffeaux & les fous-arbrilfeaux pouffent fouvcnt de leurs racines plufieurs tiges ou hranahes i -peu-prcs d'C:gale force, ~ui fe ramifient en formant le buiffon. La fibre qui confi:irue Ia tige & les branches des Arbres, des arbt:ilfeaux & des fous-erbrif'feaux ) n'efl: point particulicre aces plantes, & ne fauroit ~tre c.onfid6rce comme une di.!l-inaion. A R B 231 effcntielle qui les eloigne des lte rbcs ; car ccrre fibre fc rctrouve manifef\:c:ment dans lcs 1 a cines de pre!cpte routes lcs herbes -.,. ivaccs , ou au moins dn plus grand nombre d'cntr'c lles. 11 paroit c!ue la fibre ligncule . ne di~-l: r e de Ia fibre llerbacee que parce <JUe l.t prc1mcre ay:mt acquiie par les '!uitcs de fa durce des princip s fixes de plus en plus abondans, & confc cp1~mm;nt une certaine rigidirc , ( comme cela arnre a route fibre organique , quoique plus ou moins promprement , fclonl'ctre vivant dont clle fair partie, ou felon l'organe q_ui en cfi co~p?fc) , c;tre fibre devient proportwnnellemcnt a fon dcgre de denfire & de roideur, moins fi.tfccptible de noHYcaux devcloppcmens, perd de plus en plus {~ fouple~e par Ia diilipation cominuclle d'un~ pornon. de fes principes confl:iwans lcs plus \·olatilcs, 8; f ur-tO~It de fon eau 'Combinee , nc peut plus rcparer fcs _rertes par la nutrition , cefle enfin de s'accroitre , & en un mot' contraae pat un rerrait rucceffif, & plus de coherence dans les parries qm la compofent, & nn~ aggregation pl.us ~ntime avec lcs autres tlb• e~ cru1 fe tn>Uvc.nr pres delle. IJc- i I cfulte b formation des ~orps ligncux ; deli fuit en outre la ncceffitc 'que route fibre ligneufe ait ere d'unc nature herbacce dans fon originc; de-Iii fuit enfin, pour l'at:gmentation en gro!feur des Arbres, la neceffitc ~e .Ia f?r.mation conrinuelle des nom·clles couches a 1 cxteneur du corps ligneliX; ce corps ayanr ceJlc des 'accroitre lui-m~me , & ne pouv:mt groffir que par des fuper- additions de ~ouches hcrbacces crui deviennent ligneufes a leur tour. Voyf{ ACClWISSJiMJ::NT. La m~me chofe arriveroit aux fibres qui compofent la tige des he.rbes ; & fans dou.te ~es fibr~s· fe relferreroienr pareillemcnt, fe durciroient rem a petit , & acquierroient ~vee I? terns Ia rigi~itc qui confl:itue la matiere hgneu{e dont on v1cnt de parler; {j Ia fuf"penfion de .Ia n 1gctation 9u·amene la faifon des fmids ' ne furr renolt le tdfu' encore trop l:iche ou trop, aqucu~ de cette .tige herbacee, ne for~oir tout- a-coup_ a la fl:agn~u~n, Ies fucs qu'elle comienr, & par-lane donnmt lieu ala fermentation ' & bientot i la difTolution des parties, d'~tl nalt I a de~n,CJ:ion de ,cette ~one ~ctige , ou a une de.fficatwn complete qUI la fatt cgalcment pcrir. . , On fent bien 9ue tclle herbe vtvace rranfp~rtce dans un lieu chaud, au moment meroe ou la f~tifo.n des froids fur le point d'arriver, va ca.uler h defiruCl:ion de fa tige , ne Ia perdra pas m?1ns ; mais vraifcmblablement cela ticnt aux modifications que fes organes ont res:u ~e 1 infl~cnce d~ fon climar . a !'habitude de cerTcr de vcgetcr a certaines 6p~ques rcgulicres' & de vcgerer promprement dans des efpa,ces de ~ems a !fez courts; &: en un mot au rirfu ]ache qUI, par ces caufcs, lu1 cfi devcnu' nature!. Cette influence des dimats. fur lc ti rru des fibres vegetal es, y~roh fi fondCe ' qu'a ce""e occafion nous avons deJa rcmarquc, au |