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Show I42 AN A M. Duhamel , de le mettre en efpalier, & de le couvrir de paillaffons. Ses feuilles paficnt pom rcfolutives , & fes femences pour vomitivcs , dans un degrc eminent. AN A LYSE; c'cfr le nom que nous avons donne · en Hotanique i la method'e de diffeClion, au moyen de laquelle on defcend de l'enG~mble de toutes les plantes c.onnues, i chacune d'elles en particnlier; n'ayant par-tout a choifir qu'entre deux caraCleres qui s'excluent rcciproquernent. Les travaux des Botanifres , felon nous , ne confifrent pas feulernent i donner de bonnes dci:. criptions des plantes , i indiquer leurs rappurts gcncraux & particuliers , & i citer leurs proprieces de tout genre ; ces divers objets doivent fans doute faire la bafe de leurs recherches , & font, il faut l'avoue:r , les premiers que les Botanifrcs doivent remplir indifpenHtblement : ncanmoins il efr encore necefl'aire qu'ils etabl iffent une difiribution telle, qne par ion moyen on puiffe facilement retrouver dans leurs ouvrages les plantes qui y font mentionnees ' & rcuflir :l favoir le nom de celles qu'on ob{erve, & qu'on c.herche i connoltre. Une bonne methode en Botani~ne peut etre comparee , comme nous l'avons deji dit , i un guide 6clair6 qui voyage par-tcut avec nous , que no us pouvons confulter i chaque infl:ant, qui plah mcme d':mtant plus ' qu'il exige toujours des recherches de notre part, & deguife les le~ons qu'il nons donne fous l 'apparencc flatteufe d'une decouverte. En effet, Ies Botanifies font depuis long-terns convaincus de la n!5ce!Ti.t6 d'avoir une difiribution mcthodique , qui conduifc au moins en panie vers ce but: mais fans m'arrcter ici a l'examcn des pr6- jug6s par le!quels ils fe font laiffc dominer dans Jes efforts qu'ils ont fait pour l'ctablir, je dirai fculement que la plup~rt d'entr'eux fe font bornes i n'oft'rir qn'un petit nombr_e de divifions, qu'ils ont fubordonnces dans trois degres diffcrens , & auxquelles ils ont donne le nom de Claj[cs, d'Ortfres ou Seaions, & de Genres. Maintenant, en fuppofant que l'et:1bliffement de ces trois forres de ·divifions foit porte au plus haut degr6 de perfea.ion poffible , ce qui n'efi rien moins que vrai quant i prcfent, j'ai penfc, d'aprcs la confidcration de la quantitc prodigieufe de vcgctaux dej i cmmus , que ce petit nombre de divifi.ons ne fuffifoit point encore pour lever toutes les difficulrcs qui fc prcfcntent lorfqu'on cherche a connoltre une plante que l'on obfcrve. Auffi je perfifie i croire que la methode d'analyfe adaptce au moins aux grandes coupes que l'on doit etal:> lir dans la di{l:ribution des vcgctaux connus , efl: un moyen dont on ne fauroit fe difpenfer de faire pfage, pour faciliter J:ctude & la connoi!fance des . planrcs. L'analyle, il eft vrai, ne doitpoint fairc rejeter AN A/ l'ufage des Cla!fcs & des Ordrei , comme je l'avois em autrefois , lorfquc frappe de Ja grande utilitc de cette methode ' je l 'avois coniideree uniquemcnt dans fon objet direa. Des Claffes, en Hifroire naturclle , font des points de repos nece.lfaircS l CfUi mettent de l'ordre dans 110S idees) agrandifient nos vues, & nous permettcnt d'embra~ er i la fois, pat· !'imagination , des quantitcs d'objets qu'il nou~ feroit impoffible de {aifir & de comparer fans leur fecours. Mais a l'utilite reconnuc des Claffes dans to lite methode de Botanique, il ne peut qu ' ~tre avantageux de joindre !'anal yfe , parce qu elle feulc peut lever to us les embarras que l'on rencontre dans une etude aufli difficilc que cello des vcg6taux' fur-tout lorfqu 'on n'a d'autres moyens pour parvcnir :l lcs connoltrc, que ceux qu'ofhent les livres qui traitent de cette matiere, N ous avons dit dans notre Flore Fransoife, qu'on ne pent, dans aucun Ouvrage deBotanique, de quelc1ue nature qu'il foit, nons conduire par la vo\c la plus courte & la plus facile a 1a connoiffance des plantes done cet Ouvrage renfermeroit les noms & lcs c:l!'aaeres ' fi ce n'efi a }'aide d'un nombre de divi!ions ' proportionnc a celui des plamcs qui y feroient indiquees. Les raifons que no us y avons expofees pour appuyer notre a!fertion , prouvent en effet auiTi chirement qu'on peut le defirer, que dans un Ouvrage qui conticnt Ja defcription exaae d'un grand nomb,re de vcgctaux' le travail de l'obfervateur qui y a recours s'abrcgc toujours a proportion que les divifions) dans cct Ouvrage , font plus nombreufes. Or , cette confideration nous a fait imaginer la methode d'analyfe , laquelle confifl:e a etablir une quanrite de divifions fi.rffifante pour conduire l'obfervateut· au moins jufqu'au genre de chaque plante , fans le laiffer chercher ou choifir au hafard; & en mcme terns a ne prefenter ces divifions que fucceffivement, en les formant chacune par deux caraa.eres mis en oppofition , afin que par-tout le choix a faire foit de la plus grande facilite. (a manicre de compofer une analyfc n'efi point auffi arbitraire qu'on pourroit le penfer; & cruoiqu'au premier coup-~'reil il paroi!fe indifferent d'cmployer telle divilion plutot que telle autre , la marchc qui peut faire trouver le nom d'une plante ' doit toujow:s ctre combinee d'apres certains principcs , que Je reduis aux fuivans. Aucune partie des plantes prife 3 l'exclo.fion des autres' nc fourniffant feule aflez de carac:eres pour remplit· !'objet direa d'une difiribution quelconque ; il efl: ncce!faire de faire ufage de tous les caraa.ercs que les plantes peuvent offrir , & d'en cmpruntcr indifi:inClement de toutes leurs parties , ayant feulement attention de rejeter autant qu 'il fera pofii.ble , ceux dont l'obfervation feroit trop delicate. L'objet effentiel d'une analyfc e!l: de faire par ... 'ANA •venir l'obfen•ateur au but, par la voie la plus sflt·o, & en mcme tems Ia plus COUI'tC poffible. Or' CE:S deux points de vue ctant la bale de toutc methode analyticrue' doivent etre combines de fa~on qu'ils fe croilcnt lc moins qu'on pourra ; & dans le cas ot) J'un ne pou rroit ~ tre confervc qu'aux dcpens de }'autre' ce doit ctre alors le iecond qu'il faut facrificr en partie ; le premier nc pouvant etre trop refpea.c. La regie qui tend a la st1retc de l'analyfe , pre{crit de m6nagcr les divifions avec tant d'art , C) lie Jes definitions fur lefquclles feront ctab\ies CCS divifions, foient toujours trcs-ci rconfcrites, & n'exprim ent epic des caraacres nullemcnt l'ufcepti bles de varier dans les plantes reunies fous un meme titre. La feconde regle qui exige que l'on arrive au but en general par la voic la plus courte, quand cet a vantage peut fe concilier avec celui de la plus. grande St,rCtC, indique que , pour y rcuffir, 011 doit coujours prcfcrer les divif10ns qui partagcm l'enfemble des t!tres' lc plus cgalement pofftb lc. Quant 21 la longueur apparentc du travail de l'obfervateur pour arriver au but par le moyen de CCtte methode l il cfl: bon de prevenir que <j.UOiCjll ':lU premier coup-d'o::il , une marche a!ftt)ettie a l'analyfe paroiffe devoir etrc extremement longue en clle - m~me , fur .. tout .fi lc nombre des pl antes analyfccs efi confidcrable; puifcpte chaquc divifion n'ayant crue deux membres , il faud ra , cc lcmble, parcourir un grand nombre de ccs divifions' avant d'arrivcr a !unite' c'efl:-a-dire i J'ohjet qu'on chcrche; ncanmoins cette longue marc he ne .paroltra tclle qu'i ceux qu'a ceux qui ignorent la nature des progrcffions g6om6triqu es. En cfret, fi !'on divife continuellemcnt en deux parties , le plus cgalement poffible' la fomme de !2000 ' des la treizicme divifion on arrivera a !'unite ; & .fi Ia {om me i partager decettc manicre ctoit I oo,ooo, il ne faudroit que feize divifions pour faire parvenir au terme le plus fimplc. " Voye{ l'artic.le M:f:THODE. ANANAS , BROMELIA; genre de plante unilobee , qui a de grands rapports avec les Agaves & les Caragates , & qui comprend des plantes exotiqucs , dont quelques-unes font remarquable.~ par la- bontc des fruits qu'elles produifent, ou par leur port agrcable. C A R A C '( E R E G :£ N :f: R I Q U E. La fleur a un calice perfifrant , iupcrieur, & a trois divifions ; une corolle profondement diviice en trois decoupures lanceolees, plus longucs que le calice ' & munies chacune a leur ba{e d'une - ecaiJle particuJicre; fix ctamines pl4s COUrteS que la corQlle , portant des antheres droites & fagit' t:ees; & un ovaire inferieur, charge d'un fl:yle fi Jiforme, termine par un fl:igmate ohtus & trifide . ' L~ fruit efi une baie arrondie ou oy:lle , • AN A I 4J ombiliquce , & qui rcnferme des Cemences oblongues ou ovo!des, & nombrcufes. On difl:ingue I'.Arwnas de !'Agave, par fon calicc i trois divifions, & par lcs ecaillcs crui !ont fttuces a Ja ba(c des decoupures de f~t corollc. Jl diftere de Caragates , en ce que ion ovairc cfi: to us la fleur, & en ce que fes femences n'ont point d'aigrette. E s p E c E s. * Fleurs fur zm receptacle conzmun ; corolle morwpetale. I. L'ANANAS proprement dit' Oil ANANAS a couronne, Brumclia ananas. Lin. Brorneliafo!iis ciliato-/pinojis , nzucronatis ; /pied comosa. Un. Carduus brajilianus, foliis aloes. Bauh. Pin. 3 84. Ananas acojlrz. J. B. 3· 95· Comm. Hort. I. p. 109. t. 57· .Ananas aculeatus, ji·uBu o11ato, came albida. Tournef. 653· Tab. 426,427 , 428. Trcw. Ehret. Tab. 2. 1\..apa-csjakka. H.hecd. Mal. I I. p. I. t, I. 2. Anafl'a. Rumph. Amb. )· p. 227. t. 81. Vulgairement Ananas blanc. 13. Ananas aculeaws, fruBu pyramidata , carne aurerl.. Tournef. 653. Atwnas aculeatus, fruBu cunico, carne a'urea. Plum. Sp. 20. Ananas jaime. y . Arzanas aculeatus, maximo fruBu conico. Plum. Sp. 20. L'Arzanas pain defucre. $' • .A nanas .fruBu. pyramidata , oliwz colore, intus aureo . Mil. An .Ananas aculeatus, fruBu pyramitfato , 11irej'cente ~ carne aurea. Encyd. Ananas de Montferrat. '· .Ananas aculeatus, fruBu ovalo~ carne aure&. Plum. Sp. 20 • .Ananas pomme de reineue. Art Ananas fruau o11ato , e:r lu.teo virejccf!te, came au.red. Mill. ~· A nanas non aculeatus pitta diaus. l)lum. Spec. 20. Tom·nef. 6 53. A nanas lucide 11irens , .folio 11i:r .(errato. Dill. Elth. '25. Tab. 'll & 22. Trcw. Ehret. Tab. 3· A nanas pitte. Cettc efpcce cfi la plus intcreff'ante de ce genre , i caufe de l'exccllence de fon fruit, dontlaiaveur pbh generalemcnt. Sa racine, qui eft fibreu!e, poufl'e pl uficurs feuilles difpofees en un faiiceau ouvert ' tongues de deux a trois pieds) n'ayant que deux a trois pouces de largeur ' creufces en goutticre , bordccs d'epine' courtes & nombreulcs, & terminces par une pointe trcs-aigue. Ces fcuilles font d'un verd clair, fouvent un peuglau4 ques , & ont une forte de reilcmblance avec celles de 1 'Aloes , mais elles font moins epaitTes & moins fucculentes. De leur centre s'eJeve une hampe courte' cylindrique ' epai!fe' feuillce ' , char~ce dans fa partiefupcrieured'un epiglomerul~, denie' ccailleux & ovale ou conique. Cet 6px efl: furmonte d':me couronne de feuilles perfi.fl:antes fur le frnit & qui nc different dos autres feuilles de I a plant; , que parc.e q~'clles font ~Jus petit~s. Les fleurs font bleu~tres , fefTiles , petites, & cparfes fur la fitrface de l'cpi' qui n'efi qu'un receptacle commun' epaiffi' charnu' & iilr lequelles ovaircs |