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Show fommct en deux branches tres-courtes , qui chactme fouticnnent deux paires de folioles ; mais la paire in fcrieure cfr onlinairemcnt imparfaite , en ce que l'une des deux folioles efr beaucoup plus peLi te que !'autre , ou manque tout-i- fait. Cos folioles font ovales-lanccolces , longues d'un ponce , larges de cincr !ignes , glabres en deffus , & vdues en deifous , quoic1ue plus ou moins abonJamment. Je n 'ai pas vu {es fleurs; mais, feloll lcs Auteurs, clles font petites, d'un blanc rougc:itre , apetales, pentandnqucs, & dilpoiccs en petites t~tes pcdonculccs. Les fruits font des gouffcs applatics, longues d'un pouce, brgcs de trois lignes, hCriffces de fpinules, & difpofees huit a dix enfemble en m:miere de rayons divergens, a l'extremit6 d'un mcme pedoncule. On trouve cette plante dans !'Amerique meridionale. n . ( v. v. ) . Elle efr fort irritable , fur-tout dans fon climat n:nurel. ·II y en a des varietcs dont les tiges font tres -gamies d'cpines , & d'<~.utres qui n'en ont que fort peu. 36. SENSITIVE commune, autrement AcACIE pudique , M irno.fa pudica. L. 1\!Iimofa humilis frute[ cens & fp i.noja , Jiliquis conglobatis. Plum. Amer. ic. 202. Sa tige eft haute d'un pied & demi, fruticulcufc, ramcufe, cylindrique, verd:!tre ou purpurine, velue, & garnie d'cpincs nn, peu en crochet, les uncs epadcs & iolitaires ' & les autrcs geminees 21. la baG:! de chaque fcuille. Lcs fcuilles ont leur petiole lonti d'un pouce & termine par quatre digitations ou pinnules , qui s'inicrcnt par paires fort pres les unes des autres : chaque pinnnle fouticnt quinze i vingt paires de folioles oblongues' emouficcs i leur fommet' glabres en deffus , d'un verd fouvent bleuatre , & bordces de C[uelques poils courts : a la bate de chaque feuille ' on ttouve deux fl:ipules lanccolees, droites & velues. I.e~ fleurs font blanch:hres ou un peu couleur de chair , & nai!fent dilpofees p:u· ~etites t~tes ovales , pedonculees , & comma henlfces par les ftyles, qui font blancs & beaucoup plus longs que les etamines. Cos flet~rs !ont f.cparees les unes des aucres par des braclecs llneaires , planes & ciliees en leurs bords ; lem• calice extcrieurement eft quadrangulaire ; H eft long d'un tiers de ligne & quadrifide , mais il s'ouvre d'abord en deux parties , dont l'une fe partage enli.zit~ en deux decoupurcs , & !'autre, formee de deux divifiom rcunies' refre ordinairement enticrc. La c.orolle eft nulle & avorte toujours, fans doute 1 caufe de !'extreme pctiteiTc des flcurs. ~es etamincs font au nombre de quatre' & ne !or~ent CJ.Ue d'un tiers de ligne hors du calice; rQ.a~s en revanche les fl:ylcs font trcs-faillans & tro~s ou quatre fois plus longs que les ctamines. ~1 {u~cCde a ces fleurs des gouffes difpo{ees douze :l. ,qmnze enfemble par paqucts) a l'extrcmite de!! pcdon(:u~es : e~les font applaties , longues de qua&: J:c ou ~mq \tgne~ , larges d'une ligne & demie , A C 'A bot·dees de fpinulcs , difringuces par trois arden~ lations arrondies & peu protondes , & renferment trois petites femences. Cette plante efr extr~memcnt irritable, & le contraCle avec promptitude lorlqu'on la touche, fur- tout dans les tern' chauds. Ellc eft originaire du Brefil & des parties nu~ridionales de !'Amerique. On Ia cultive en France dans les jardins des curieux , a cau!e de l'eton.unte faculte done ellc efr munic. l). (v. v.). Obj'erv. On connolt plufieurs plantes qui ont la propricte fingulicre de ic contraCl:er & de refferrcr certaines de leurs par ties fur elles-memes lorf:.. qu'on les touche. Le genre des Acacics en offre beaucoup qui iont dans cc cas, quoique dans un degrc plus ou moins eminent , comme la Seniitivecommunc, n°. 36; laSenfitivc herbacee, n°. 27; la Scnfitive i feuilles larges , n°. 3 5 ; l'Acacie chafl:e, n°. 34; l'Acacie hcrifl.ee, n°. )4; l'Acacie couchce , n °. 1 o , & l'Acacic i quatre valves , n°. 52 : mais on en trouvc encore d'autrcs qui one cette admirable proprietc, quoiqu'ctant m@me de famille w~s -diffcr c ntc de celle des Acacics , comme le prouve l'Oxalide feniible & Ia Dionce attrapemouche. Enfin , on fait que beaucoup de fleur.s: differences ont leurs <hamines irritablcs, & done les filamens fc refferrcnt fubiternent vers le piftil , pour peu qu'on les touche. Ces faits finguliers, & que l'on retrouve conframment dans les circonfl: anoes oil il convient de les obfervcr , ont donne naiffance i beaucoup de conj eCl:ures; mais il ne nQus paro1t pas qu'on ait encore faifi la veritable caufe qui les occa!ionne : avant neanmoins de dire ce que nous penfons i cc fujet ,. il ne fera point inutile de rapporter ici quelques details des obfervations qu'a cette occafion M. le Chevalier de Jaucourt a imprimces dans 1'-ancienp.e Encyclopcdie , au mot Swfitive. Voici comment il s'exprime : <c I 0 • I1 ell difficile de toucher une feuille de >> fen~tive vigoureufc & bien Htine , fi lcgerement >> & h delicarement qu'elle ne le {ente & ic ferme: )) f~ plus grofic n~r~ure etant pri{c pour fon milieu, >> c efr fur ce m1lleu , comme fur une charniere >> que les deux moitics fc meuvent en s'appro~ >> ch ant l'unc de l'autre, jufqu'i ce qu'el!es ~ )) foicnt appliquees l'une contre l'autre exacce)) mc~t ; fi l'a.stouchement a ~te un peu fort, la » femlle oppo{ee , & ~e la meme paire , en fait >> autant , par une efpece de fyrnpathic. » 2 °. Quand une fcuillc fe fer me, nqn-feulc>> ment fcs deux moities vont l'une vers l'qutre )) mais en rneme tems le pcdiculc de la feuiltc v~ » vers Ia cote feuillce d'o\1 il fort , fait avec clle >> u.n angle moindre qu'illle f~ifoit auparavant, & » sen rapproc)le plus ou moms. Le mouvemen~ >> total de Ia feuille efl: dope colllpoic de celui-la » & du Gen propre. · · n 3°. Si l'attouchement a 6te plus fort , toutea )) lcs feuilles de la mcme cote s'en re!fentent & fe )) fermellt ; a un plus grand degre de force la coce ll elle-memo. ACA ,, c1!e-m~me s'cn refTent, & fe ferme i f.'l manierc,· )) l.:'dl:- a- dire) fe rap proche du rameau d'ou >> ellc fort ; & enfin Ia force de l'attouc!J.ement n pcut 8trc telle :~ qu'aux mouvemcns preccdens >> s'ajoutera encore cclui par lequcllcs rameaux fe » rapprochent de la groffe branche d'Ot) ils for>> tent, & toute la plante paroltra vouloir fe )) rcduire en un failce:m long & ctroit ) & s'y )) reduira jutqu'a uncertain point. >> 4°. Le mouvement qui fait le plus grand ctfet >) ell: une efpecc de fccouffe . >> ) 0 • Toois des mouvemens de la plante fc font >> fur :rutant d'articulations {enfibles ; le [)l'emier , >> li.1r !'articulation du pedicule de la feuille avec » Ia c&tc feuillce; le fecond , lur !'articulation » de cctte cc)tc avec fon ramcau ; le troifiemc ~ >> fur celle du rameau avec fa groffc branche ; un >> quatrieme mouvemcnt, le premier de tous, >> cclui par lecruel !a feuille ( la foliolc) ie plie >> & ic fermc, doit fc faire auifl iur une efpecc >~ d'articulation, &c. '' 6°. Ces mouvemcns font indcpend;tns lcs uns » des autres ; & fi inMpendans , crue , cruoiqu'i\ » femble C{ue quand un raJUeau fe plic ou fe ferme, >> i plus forte rai!on 1cs feuilles fe plieront & fc » fermeront ; il efr cependant poffible de touc11cr » le rameau fi delicatcment, que lui feul recevra >l une i£nprdTion de mouvement; mais il faut de » plus que le rameau , en fe pliant , n'aille pas >l porter fes feuilles contre quekru'autre partie de >> la plante ; car des qu'elles en ieroient touch6es , >> elles s'en reffentiroient. 7°. Des feuillcs enti6rement fanees & jauncs, )) ou plut6t des branches pr€!tcs a mourir' con)) fervent encore leur fcniibilite; ce qui confirme )) qu'elle refide principalement dans les articu)) lations. >> 8°. Le vent & Ia pluie font fermer la Senfi>> tive par !'agitation qu'ils lui canfent; une pluie » douce & fine n'y fait rien. 9°. Les parties de la plante qui ont re~u du >> mouvement, & qui fe font fermees, {e rou » vrent enfuite d'elles-memes' & 'ie retabliffcnt » dans leur premier etat. Le tems neccffaire pour >> ce r6tabliffcment c£1: inegal , fuivant ditfcrcmes >> circonftanccs , la vigueur de Ia plante, 1a fai » fon , l'heure du jour ; quclquefois il faut treme >> minutes ., quelquefois moins de dix. L'ordre )) dans le'lucl fe fait le retabliffement varie auffi ; " quelquetois il commence par les feuilles ou les » c?tes feuillees , quelquefois par les rarneaux , )) bten cntendu qu'alors route la plantc a etc en » mouveme11t, &c. >> !7°. La nuit, lorique la Senfitive eft ferrn€c, >> & qu'il n'y a que les feuilles qui le foient , )) fi on lcs touche , les cotes feuillees & les ra)) meaux fe ferment , fe pli~nt comme ils eu!fent >> fait pendant le jour, & quelquefois avec plus >>de force. >> 18°. II n'importe avec quel ~;orps on touche Bot.a.rtique. Tome I., A c A I7 » ln plartte ; H y a dans Ies articulations des feuilles >> un petit endroit , reconnoi!fable i fa coulew: >> blanchitre) Oll iJ paroit que refide fa plus grande >> fenfibilit6. >> 19°. La Senfitive plongee dans l'eau ferrne >> fes feuilles & par l'attouchement & .ear le froid " de l'eau ; enfuite elle les rouvre; & fi en cet )) etat on les touche ' elles fe referment ) comme )) e1les euffent fait a l'air' mais non pas avec » autant de vivaciw ; il en va de m&me des n rameaux. Du jour au lendcmain , la plantc fe n rcta~li; ~a~s le rncli~e,etat crue Ji ellc n'avoit » pas etc urce de fon clement nature!, &c. "· M. le Chc.valier de Jaucourt rappQ.rte encore d'autre fairs curieux, que les limites dans lcfquelles il faut que je me renfcrmc ne me perrnettent pas d'expoier ici; ceux <rue jc viens de citer futfifcnt pour donner unc idee gcnerale de !'admirable faculte qu'ont les plantes !enfitives de fo contraaer lorfqu'on les touche. . Qu~nt .a ~·explication de ce phcnomenc finguher, JC d1ra1 en deux mots que je prcfumc que lcs matieres 6laftiqucs & fubtiles, qui, fur-tout (.laus lcs terns chauds , fe degagent continuellement & abond:uument de la fubfrance mcme de 1:! plantc , par les fuites des deperditions incvitables qu'elJe fait f.'lnS ceffe comme tOUS Jes Ctrcs vivans ; deperdirions qui exigent , comme l'on fait' des reparations continuelles ' & confequemmen~ une nutrition indifpenfable; je prelume, dis-Je' CJllC des fluides elafl:iques & tres-fubtiles, qui fc degagent par la caufe que je viens de citer , s'amaffent juiqu'i un certain point dans Ia plamc dont il s'agit' au lieu de s'exhaler fans ceffe a mefiu·c qu 'ils font formes ' & communiquent a fc! parties les plus mobiles une efpece de tcdion & dcroideur qui les ticntdans l'ctat d'extenfion qu'on lui remarque lorfcru'elle eft ouverte. Dans ce cas, fi par unc fecouffe quelconque , ou par une des autres caufes connues, !'on vient l communiquer un Cbranlement ou un developpement a ces fluides fubtiles ' au point de donner lieu a la diffipation fubite d'une portion de Ia quantite qui en efi: amam~e' foit dans la plante entiere' foit dans certaines de fes parties; alors le vuidc qui s'en fait produit unc contraccion qui fc rend fcnfibl~ dans les parties mobiles de cette plante ; contraction naturelle a toute fibre organique qui ceffe d'erre tendue par une caufc ctrangere' qui auparavant la diftendoit , comme l'on voit un muJcle ie comraCler de lui-rn~me, lorfque fon ancagonifte celfe d'agir. La contrat1ion done je parle occafionne done dans l'infl:am Je mouvcment de plication des folioles & d'abailfcment des petioles communs des feuilles , ou cette diffipano~ des fluides elafl:iques & fubtiles s'eft executce. I1 rcCulte de cette explication , fi elle a quelque fondcment , que Je phcnome?e admirab~e au9uel on !'applique, n'etl: point dll ~ une fenfauon reelle de Ia pl.1nte dans laquclle on 1 obfervc, comme on c.. |