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Show ARB l110t Annuel, que dans tous les climats chauds, l es plames ligncu!cs , & particuliercment lcs arbriHC: tux & lcs A rbres , y font en bien plus grand nombre tiue lcs herbes ; ce qui efl: le contraire thns lcs regions froiJcs & les tempcrces\ Les boutons i bois qui fe trouvcnt fur les rameaux de la plupart des Arbres, des arbriifeaux & des fous-arbrifieaux, paroiff(mt diftcree trespeu de ceux qui naiifent fur Je collet des eacines des herbe<; vivaces : ceux-ci contienncnt les rudimens des tiges futures, & ceux- la renferment lcs clemens des nouvelles branches: taus les Arbres d 'ailleurs n 'en font pas pourvus. Les differences qui lemblcnt cloi..,.ner les Arbrcs , lcs arbriifeaux & les fous -arbriffeaux des hcrbes',_ ne font. done pas auffi confidCrables qu'clles Je, par_o~ffe~t d abo rd. ~llcs n'entt ain ent point b. nece!ltte dun; autre forte d'organi~a tion , & ne ·peuvent confequemment etre conftdcrces dans 1'exan,te~1 des divers rapports qui fe t rouvcnt entre les vegctaux, comme des carat1eres au!Ii eflentiels que ceux que l'on tire de la conformation mcme des parties les plus neceffaires i la confer tion non de~, ind.ividus, mais des dpcces qui en ion~ compolces. La. nat u r~ ell:-memc a indique le pcu de cas que 1 on dott fatre de Ia confidcration des divers degrc~ de confifl:ance que peuvcm avoir les fibres .org::tni CjUCS des vcgctaux , en pla~ant non-feulcmet1t d~ns ~ es families les plus naturcllcs & les plus untverfellement rcconnues mais encore dans l es moindres grouppes les plu~ evidemment lies .par des rapports ' de fimpl cs hcrbcs avec de verit ables arbri~~J.u x , & fouvent m0mc de grJ.nds Arb,-es. On f.;m en etfet que lcs Bambous lo nr des p~J.~t~s ~arfaitc1~1ent graminecs i clue le Buplevrc <i E_thtoplC, lc_ Rubon galbanifcrc , & c. font d'a ufll vrates ombe lltfcres que lcs Angcliques & les Carottas; que le genre trcs-natmcl de la Morelle ( Solanum) comprend des herbes annuelles des h erbes vivaces , & quantite d'arbriifcaux' d'un beau por-t ; qu'en un mot il s'en t rouve de m~ me parmi les Acacies, les Caneficicts los Genets )c~ Coroni;lcs, !es Bague;1audiers ,'~cs Mil leper: tut s , lcs I otenttlles , le6 Geraniers , &r--. &c. Si le ~ d_iffcre_nccs t:tui fc remarquent cJ:.ltre les pl. ntcf ~ ttge~ h gneulet> & les herb es , paroi!lcnt ? c m: dwcre Importance aux yeux du Botani.fic tnfrr utt, & tout au plus propre.~ a caraClcriicr de~ efpcccs ; ellcs font ncanmoins fi grofTieres & fraprent d 'abord t ellement ceux qui ne jugenr' d(!s choies que .. pat·, les ~aifc~ & lcs premieres apparenccs, qu II, n eft po.tnt furprenant qu'on ait Iong.tems regardc la dtfl:mClion des Arbre-s d'avec les herbes , comme ofl:i:ant deux d iviGons natureUes ~?s vcgetaux: Enfiu! i l ~ ·eH point eronnant que 1 ~g1~or~nc~ at.t pone.,. mcme de nos j ours , des Ec;tvams a ~a t.re I~ cntt~ue des Rotan.ilt es , pour qu1 cette dt!hu6hon 11 a qu'u11e valeur bornee , .... AR.B & a dcher de j c tter ·un ridicule fur leurs ouvra.:. gcs, qu'ils ne 1c font pas mis a portce d'entendre. <~ Lcs. methodes de R_otanique pourroient , » dJfent-Jls, donner une fauflc idee de certains » Arb res , lorfcru 'on lcs voit fous lc meme genre, n c'efl:-:1-dire fous un nom commun avec des plann tes q ui ne font que des fous-arbriffcaux. Par n exemplc, le Chene & le Saule font deux grands >l .Arb res ; cependant, felon les methodes de Bol> t anique, il y a des Chenes & des Saulcs nains. >> Lcs Methodtfl:es q ui {c font !i peu de fcrupule >>de changer les noms des pbntcs les plus ufitcs, >> & qui leur en fubfl:ituent de nouveaux a leur )) grc ' devroient bien plutot donnee a certains n arbriifeaux des noms difterens de ceux que porn tent de grands Arbres ; par ce moyen, on Btel> roit toutc equivoque dans la iignification du n mot A rbre , autremcnt on ne s'cntend pas, car n on a n ecett airem ~m l'idee d'un A rbre , lorfqu 'il » s:agit d'un Chene ou d 'unSaulc : ccpendant pour >> fc preter aux conventions des Mcthodifl:es , & l) pout· fc faire a lellt langage' il faut prendt·e de )) peti ts arbri!feJ.UX r our des Ch ~nes & ponr des n Saulcs , & donnee le nom d'Arbrl' a des plantes » que l'on ne doit regarder que commc des fous>> arbriff'eaux, &c.». Arzc. Eacycl. On voit aifement que l'Auteur de cette fortie contrc les Dotani!tes , confond ~videmment cc qui ' dans leurs ouvrages' ti ent neceffaircment a l 'arbitraire ' & ce qui efl: univerfellement avoue panni enx. Los difl:ributions methodiques, quelles q ~'~l:e s loicnt ' & quantite de genres' iont ala vente dans le premier cas; la N ature n'ayant pas d~fl:in.&u e la t~t ali~c de {c~ pro_duaions par coupes rcguhercs Cjlll plllffcnt fourl11 r des diviflons non arbitraires & graduces , td les qu'il les faudroic pour faciliter !'etude de la Botaniquc. Mais dr• m,e r~e qu'il exifl:c parmi ces vl-gctaux des families generalcment reconnues, tcllcs que les Crucifcres les Ombelliferes , &c. famili es qui nc tiennen~ n u ll e~ent a }'opinion' & qu'indCpendamment de tout fyih~ me on s'accordera touj ours a admettre; de mem c .a~ffi il exifl:e des grouppcs !nfcrieurs en nombre d clpeces, auxquels on a Jngc convenahle de donner le nom de genres, & qui comprennent des plantes tcllemcnt !ices cntr'elles par des rapports naturcls, que l 'on pcutavancer que jamais les. Botanifl:es infl:ruits, ne fcpareront les plantes qlll compofent ces genres, quelques fyfl:~mes que ces Dot:mifl:es puif!Emt imaginer. Ainfi l '~n peut affurer que lcs Botanifres regarderont tO UJ OUt"S le Saulc hcrbacc leSaule cmoufte le Saule reticule , &c. quoiqu; ce foient de peti~ res plantes tralnantes ' a peine hautes de quelques pouces , comme d'auffi vcritables Saul~:s que le font le Saule blanc ou commun, lc Saule cafi':.tnt , le Saule marceau, &c. qui font des Arb res, & meme done le premier efl: nn A rbrc fort elevc. F~~ ?, on .voit q_uc M. d<;:, T ournefort, qui s'cll: l:u!lc aller a admettre Ia i eparation des Arbres & de~ I' ARB des arbrilfeaux , d'avec les fous-arbrilfcaux & les herbes, parce que de fon terns cette divifion confervoi- t encore une importance afl'ez confidcrable dans l'efprit du plus grand nombre, n'a pas ofc, malgre les principes de fa methode' feparer du genre des Saules, lcs plantulcs que nous venons de citer. II en fait mention i la page 591 de fcs Inflituts, & n'a pas trouve qu'il falloit leur don,ncr un autre nom gencrique, comme le penfe !'Auteur de la mauvaife critique dont il vient d'etre queftion. En un mot, quoique l 'Yeble foit nne veritable herbc , & le Sureau commun un arbre, a la verite de moyenne grandeur, M. de Tourncfort n'a point balance a les rcunir fous le m~me genre' contre la loi que lui impofoit fa methode. Mais, nous le rcpctons ' ces reunions font fondces fur des principes qui ne font nullement arbitraircs , & qui n'auront jamais rien de commun avec les methodes & les fyfremes de Botanique , quoi qu'en puiifent dire tous ceux qui , n'ayant aucune connoifflmce des vcg6taux ' s·eftorcent d'a!furer le contraire. .* * * Des Arbres confideds quant aux pa,-ties qui les coinpofent. Lcs parties folides principales qu'on remat'que dans tous lcs Arbres, font les racincs, le none & lcs branches; & l 'on fait qu'en general elles font formees de l'ecorce, du corps ligneux, & de Ia moelle. L'ccorce des Arbres efl: cette partie qui recouvre leur crone, leurs branches & leurs racines , & qui correfpond a la peau des animaux. Elle varie dans· fon epai!feur Oll fa denfitc , felon l'efpece de plante a laquelle elle appanient; mais clle parole conframmcnt compoft~e elle-meme d'une pellicule cxterieure qu'on nomme epiderme, & d'une peau plus epaiffc qui fe trouve fous cet cpiderme , & dont la partie interieure fe nomme livret. La ~eau dont i1 s'agit efl: fot.e d'un ti!fu cellulain<' vcficulaire ou parenchy ateux ' & de plufieurs couches rcticulaires com fees des ditftSrens vaiffeau'X qui charient les i~cs propres ou nourriciers de la pl~m.e. Ces fu<? font nommcs propres , parce qu-ys paroiffent d'une nature partic_ uliere & propre a ]a plame qui lcs comiem ; en efl:et, dans les unes ils fof}t gommeux; dans d'autres refineux ; dans d'autres' pireux ' &:c. Au-de!fous de l'ecorce, & ¥umediatement fous le livret qui en efl: la partie ;htcrieure fc trouve place l'•zubier; c'efl: un boir imparfait 'peu compaa ' & qui eft forme pat lcs couche; anciennes & fuccefft.ves du livret; Le livret ref!crr6 & durci par !'obliteration de fes vaif!eaux pendant l'hivcr, & par la pre:ffion d(ls nouveaux vaiifeaux qui fe dev~loppem. tons Us ans , fe dctachant chaque annee au pnntems , & {e changeant en une nouve. lle couche qu.i ceint le bois dans .toute fa longueur. llotani~ue. Tome I~ ARB L b • ( [' ) . z 3 3 ~ 01s t~twm_ efi cette ~artie folide qui ell: placce fous l aub1"r , & qui eO: parfaitement li~neufe. C'efl:. ·une maife. de fibres compaCle & tres-dure , <iUl eft produtte par la continuite du re!ferrement de l 'aubier : elle ell: la caule de Iaforce des Arbres, fait leur ioutien, & peut ~tre compar6e a la charpente offeufe fur laquelle fe tro~ve ~tayc le ~orps des an.imaux. Les fibres gui compofent le hots ou corps hgneux, font difpofees par couches qui s'enveloppent les unes les autres; & on remarque fouvent que ces couches ne font pas d'une egale epaifleur dans toute la circonf6- rence du tronc des arbres , & que leur meindre epai!feur fe trouve communcmen t du c&te duN or d. On appcr~~it encore dans l 'aubier & dans le corps ligneux , u11 tit{u cellulaire & des vaiifeaux: propres comme dans l'ecorce; on y decouvre en outre des vaiifeaux roulcs en fpirale, qu'on a nommcs trachees , parce qu'ils paroi!fent defHncs a rccevoir & a tranfincttrc l'air ncceifaire a la circulation des fucs de la plante. Enfin la moelle ( medulla ) efl: cette partie ou cet organe etfenriel i la vie des plantcs , qui occup~ le centre du corps ligneux : c'efl: un compof6 de vaiffeaux tres-laches & d'utricules aficz larges, qui ne fe deflcchent que par Ia vieillelfe ; ce qui produit alors la mort de l'individu. Loriqu'on coupe tranfverfalement le tronc d'un arbre, on difl:ingue i la fois les parties dont nous venons de parler' favoir l'ecorce qui efl: a l'cxterieur, enfi.tite l 'aubier' enfin le bois' & la moclle qui en occupe le centre ; & on remarque communement fur la fuperficie de cette coupe tranfvedale, des cercles concentriques de divers degres d'cpai!feur, & un Cl!rtain nombre de !ignes droites plus OU mains apparentes , qui VOnt du centre a Ia circonference, en manierc de rayons. Ces Jignes font des produaions mcdullaires. L'aubier forme une bande circulaire qui efl: mains colorce que routes les couches dont eft compoic le c.orp$1igneux, & qui efl: d'autant plus large, que I'Arbre dans lequel on !'examine cro1t & groflit plus promptement. Dans le Chene, par exemple , la bande que forme l'aubier n'a qu'un petit nombre de couches , & qu'une •epaiffeur mediocre ; de forte que la plus grande partie de la groifeur du tronc cfr occupee par le corps ligneux ; auffi ·cet Arbre ne groffit qu 'avec lenteur. Mais dans le Peuplier , qui crolt & groffit beaucoup plus vhe , prefque toute l'cpaiffeur du tronc n'efl: form6e que par de l'aubier. On fait que plus le corps ligneux e.ll: apondant dans un Arbre, plus· le bois. de cet Arbre a de la foliditc; & comme ce corps ligneux lui·m~me a dans diverfes forces d'Arbres differens degres de denfite & de duretc , on fent que les meilleurs bois pour routes fortes d'ouvrages , comme de charpente , de pilotage, de charronage, de menu! ferie , &c. font ceux qui ont & une moindre G' I |