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Show 1nt; D IS C 0 U ~ S P R E L I M I .LV .A I R E. <ia ns lc Dauphine, dans l'Efpagne meme, ~"parmi lcfqnellcs il s'en trouve qui font encore peu connues , comme fon Arc1ium & plufi.eurs autres. En I )20' naquit a Arras Charles de l'~clufe ( Clufius ) , homme d'un rare mente, l'un des plus favans Botanifl:es de fon fiecle) & a qui' dans tous les tems ) l'on. ne poutra s'empecher de donner les plus g:rands eloges. Son ardeur pour perfect tonner Ia connoiffance des planres, & pour en decouvrir de nouvelles , lui fit faire plufic urs voyages d~ns l'Allemagne, l'Aun ·iche , Ia Hongrie, les Provinces du Nord d e Ia France , le Languedoc , l'Efpagne & le Portugal, dans lcfquels cet habile Botan ifte obferva & decrivit un grand nombre de plantes, avec une exatl:.i.tude & une prcci!ion que les modernes memes n'ont point furpaffee , excepte fans doute dans lcs det:1.ils des parties de la fructification , ont !'importance n'eroit point encore fuffihll11tnent fentie au tems de Clufius. Dans !e premier des deux Volumes qu'il publia, tl n·aita des plantes rares , & les difl:ribua en Gx livres , d'apres la conGderation de leurs grandeurs , de leurs qualires & de leur port ou forme generalc : dans le fecond Volume , Clu.fius fait mention des plantes thrangeres ~t !'Europe, & donne la defcription dt beaucoup de fruits , ainfi que des aurres parties des plantes exotiques dont il a pu fe procurer Ia connoiffance. Lobel, bien inferieur a Clujius, rant far fes defcriptions , qui font courres & d un ftyle dur & incorretl: , que par le peu d'exaB:irude de fes obfervations , di{hibua les plantes dont il fait mention dans fes Ouvrages , en confiderant , comme rous ceux qui l'ont precede , leur grandeur, leurs quali rcs & leur port. 11 donna, dans fon Livre intitiJlc , Adverfari.ajlirpium, & dans celui qui a pour titre , Plantarum f w jlirpium Ilijloria , les figures de plus de 2ooo vegetaux ' dont un grand nombre font les memes que celles de 'Clu.fius. Il fut aide d'~illems par Pierre p,'rza , Proven~al, qui lut fit connoitre ]a plupart des plantes qui croiffent aux environs de Narbonne ; de p1t~.:1it.:re qu'it en difficile de reconnoitre , parmi les plantes rares ou nouvelles qui font mentionnecs dans les Otlvra<Yes que je viens de citer , ce qui appartie~t vraiment a l'un ou a I autre de ces Savans. Outre les Bota nifies dont nous venons de parler, & qui vecurent dans Ie feizieme fitkle , il en parut encore dans ce meme tems beaucoup d'autn:s , qui certainement contribuerent chacun a l'avancement de la Botanique , rnais auxquels cependant le~ bornes que nous fommes forces de J10l!S prefcrire dans cet ouvrage , ne nous permettent pas de nous arreter : ainfi nous ne dirons rien de GuiLlu.unu Turner, Mcdecin Anglois , qui , en r)) 1 , donna unc Hifl:oire des P lantes d'Angleterrc; de. Pierre Bellon , qui fit un affez long voyage dans l'Egypte , l' Arabic & la Grece , & fit mention de plufi eurs plantes rares d ans lcs obfervations qu'il publia; de Mdchior Guilandinus , Pruffien , qui vtkut en Italic , voyagea d ans Ia. Grece & dans une pan ic de l'A(ie & de 1' Afrique, & donna des Commentaires particuliers, & un Ouvrage fur les noms des plantes ; de Leonard Rau- 1mlfe, qui voyagea dans le Levant, r ecu eillir beaucoup de plantes de cette contree , & en fit conno1tre quantite dam leVoyage qu'i.l publia; de Camerarius , Allemand , qui donna nne affez belle edition des planres de Matthiole , & l'enrichit de beaucoup de figures qu'il avoit de Gefner , dont il s'etoit procure la Bibliotheque & les Ouvrages imparfaits ; de T abema!montanus , qui ,naquit dans Ia Principaute de DeuxPants, & donna une Hifioire des Planres , donr on a tire depuis un Volume contenant plus de 2000 figures ; de Profper Alpin , qui voyagea en Egypte , & fit conno!tre un grand nombre de plantes rares dans differens de fes Ouvrages; cie Fabius Columna, d'une illuHr~ famille d'ltalie , qui publia en I) 92 fen P hytobafonos , & vingt-quatre ans apn!s, fon Ecp!zrajis, Ouvragos int~reifans & rares , dans lefquels on trouve les defcriptions & les figures d'un tn~sgrand nombre de plantes ; enfin , de Mararzta , Italien, Louis Anguillaria, Venitien; Nirolas Monard , Efpagnol; ]~ JJ. Porta , Napo1itain ; le Sarra'{_in de Lyon ; Jean DI SC O URS P R E L I M I N A I R E. z;c in-folio , & dans laquclle ce laborieux Botan ifie £tit mention d'un nombre confidcrablc de· vegeraux. On y t rouve en general bc.a~Icoup . de rapprochemens naturels , u11e crmquc JUfic , & une fy nonymic exaB:e de la pl.upart des Amours qui ont paru avant lm. J.ean Gera rd , Anglois , &c. q ui tous , par leurs obfervations & leurs Ouvrages , contrib tu~rcnr beaucoup aux progres qu'on fit alors dans l't~tude d es vegctaux. Mais arretons- nous un infiant aux ccl<~brcs Bauhin , q ui vckurcnt aufli dans ce iiecle , & s'acquirent p:u leurs travaux en Botanique une repu ration 11 univerfelle & fi. bi9n mcritee. A la verite , depuis le commencement du feiziemc fiecle , dont nous nous occupons , on etudioit rC.:ellcment la Botanique ~ on multiplioit lcs recherches de tout-: s les manit:re pour avancer Ja connoiL .f.1ncc d es vc:getaux; on s'atrachoit a trouvcr (.~es ~arael:eres pour en der~ rm i ner la d if.. nnthon : le gout de ccttc etude s'accroiffoit continncllcment, & gagnoit dans dif.. fcrens pays : en un mot , de routes parts on publioit des (l)uvrages inflru lifs fi.tr cette matiere , & dans lefqucls on trouvoit dej~t quelques traces de methode ; mai~ malheureufemcnt lc p~u d'accord qui rct~ noit toujours entre 1 s Auteurs, ~t l'(gard des noms <]n'ils attachoient aux planres rcndoit prc.f(\u'inintelligible , & p:1r con~ fequent in uti es rant d'ouvragcs intcreffans. . Hcure dement cnfin parur nt ces deux tlluHres fd:res J can~ G\lfp~rd Baulzin,.qu i, par leurs travaux ful1des &11nmcnfes )Cterenr Ie plus grand jour fur !'etude de~ plantes qui avoien t etc obfervces jufqu'alors. Ces .f..wans cclel res naquirent de Jean Ba~lzi.n , or,igin~ire d'Amicns , l'un des plus ha~tles Medecms de fon rcms , qui fe rttlra ~t Bale , y exc.rca 1a Medecine avec fucce:s pendant quaran'te ans' ex y mountt l'an I) 82 ; laiffi.nt deux fils vraimellt digncs de l'immortalitc q1:1'ils ont acquife. harz Bauhin > l'un de ces deux hommcs illnfi:r~s '· vccur quelquc ten s a Embrun , f Lit Dlfc.tple de Fuchs , & ami de Gefncr, avec qm tl voyagca en Italic .. Son ard ur pour la Dotaniqne lui fit parcourir Ics monragncs de la Suiffe celles des Alpes & de la Souabe, le Mdm Jurat, Ia Gaule Narbonnoife , &c. m\ il trouva un ()'rand nombre de plantes , dont il don~a de b~n?cs defcriptiops. 11 entreprit une JJ ijloire genera le des Flames, qui fm imprimec a Embrun apres fa mort en trois vohJmcs . Botanique, Tom~ I. ' Gafpard Baulzin , beaucoup pius jeune que fon frcrc l eur la meme paili.on qu.e lui pour l'etudc des plantes ; il fur vraiment fo~ emule en Boranique , & le fi1rpalT:1. meme par . l'ete~.due, du plan q u'il avoit con~u , m:u qu tl n cut pas le terns de mettre en execution , fans doutc par ccla meme qu'il etoit trop vafl:e. En effet fon Pinux ' fmit de quarante annees de re~her- I ~hes & de t r:tvail, & auqucl encore au) Ollrd'hui l'on efi fouvcnt force de recourir lorfi1n'on veut confulter lcs anciens · n'efi: rc~ellc 11cnt qu'un expofc fuccincr des' titr s de l'Ouv rage cntier o.uc ce Botanifte fc propowr.l t d' exe, cuter. Ol r, on pent ju()'er de la 111aniere dent il auroit traitc cc grand . Ouvrag~, p::~r fon Prodr(lmus, qui en eft Ie prenucr Volume , dans legucl il a dccrit p lus de 600 pJantCS, {!,x_ Oll i{ 0 fcrve l'ord re qu'il avoit projctc de fi1ivrc par-tour. Les diffe rcns noms des Auteurs fc trou ... vant .concilics par lc'> travaux precieux des Bauhms , on pent dire que > des ce moment , la .Botaniquc changca prefque totalement de face, vu ii.1r -to It qt:e dans !'etude de cctte Science on cut alors la commoditc d.: pouvoir £1cilr.:menr confttlter les ecrits qui avoient etc ftits fiir cettc matiere; ce qui mit to'lt le 1nondc ~~ port(~ e de profitcr d'une in finite d 1obfer.rations inrercilanres qu'ils renfcrmoient. Mais ce n'etoit point tont, il falloit encore un or~re ~ui pftt donner des idees generales & mdtquer des rapports v11s en <Yrand · en llll mot ' il ctoit ncceffaire de ~Jaffe; Jes planres ' & ce fm 1t-peu-pres dans ce memc tems ( c'efl:-a-dire toujours dans lc fei:zieme {iecle dont nous nons occupons ) , que Ccef.dpin tcnta le premier !'execution de cette grande cntrcprife. .T ufques-J:t en effet, perfonne ne s'etoit applique ~~ trouver dans les plantes des caraaercs affez gcncraux pour en embraffer b |