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Show D I S C 0 U R S P R E L I .LW I N A I R E. ala fois de certaines quantites fous chaque forte de confiderarion , & former par ce moyen de gran des divifions parmi les vcgetanx ; ce qui etoit cependant indifpenfab!e pour guider dans de !'etude cette parttc fi coniiderable de. t'Hiftoire naturellc. Et ccrtainement on ne peut pas regardcr commc methode de Boranique les divi(ions des Ouvrages des Anciens, en Livres, Chapi tres, Pemptadcs, Paragraphes, &c. Ces diviGons, Ia plupartetablies d'apres Ia confidcration des proprie-tcs des plantcs & des ufages qu'911 en faifoit' n'ont j:lmais etc imaginecs dans ]a vue de conftituer aucune methode au moyen de laque\1e on parviendroit a reconno1tre une plante ' & a s'a1fi1rer du nom qu'on a pu lui donner. Elles n'etoient feulemcnt que ce que font encore les divifions que l'on fait dans tous les Ouvragcs qui concernent lcs aurres parties des connoi!fances humaines , c'cil:a- dire qu\lles n'etoient qu'unmoyen d'evirh Ia confuGon des idees , & rrpandre de Ja clarte fur le fujet qne l'on traite. Ain(i ce fcroit bien mal-a-propos que l'on vondroit r garder comme methode de Botanique la manierc dont ont divife leurs Ouvrages, ThcophraHc, Diofcoride, Lebouc, Lonicer, Dodoens , l'Eclufc, Lobel, Dalechamp, Porta, & rant d'autrcs qui, dans leurs travaux , ne fe font }amais occupes de l'ctab\iffemcnt de ce point de vue , quclque neceffaire qn'il foit. II n'en fl: pas de meme de l'objet qu'a eu en vue Cccfalpin , lorfque , dans lc Vo- ]mne in-4°. qu'il a publie en 1 s 83 fttr Ie~ plantes, & qu'il divife en feize Livres , cet Auteur di!lribua les 8oo vegetaux ou environ menrionnes dans cet Onvrage , en qninze Ct am~s , routes determim!es d'apres des caraB:eres diltintl:ifs & apparens, & non d'aprcs la con(ideration des proprietes & des vertus des plantes dont il traite. Anffi C<efalpin, qui naquit ~t Arazzo en Tofcane, & demenra long-terns a Pife, ot1 il fur Difciple de Lucas Ghini, Medecin celebre & profond dans ]a connoiffitnce des Plantcs, doit- il etre veritablement regarde comme le premier Botanifle qui cflaya de trouver unc methode au moyen de laqucllc les plantes fcroient le plus surement rcconnucs ou determinees. Et quoiquc fa methode foit fujettc a beaucoup d'inconvenicns qt~iempechent qu'ellc n'obticnne Ia preference fur plufieurs de celles qu'on a imaginees dcpuis ; ncanmoins elle fut fort utile dans fon tems, en ce qu'elle etabtifloit deja des points de vue, & qu'elle conrribua fans doutc a faire femir !'importance d'une bonne methode en Boranique, & par confequent a fairc faire d es efforts pour perfeCl:ionncr la clalTi.fication des pi antes. L€s principaux caraB:eres qu'employa Crefalpin dans la compofition de fa methode, font tires de la confidcration du fruit , & guelquefois auffi de celle des aurres. parties des plantes. Voici comment il divife ~ CLASSES,' Arbrcs & ArbriiTcaux dont l'cmbrion fort du fommct de la graine, • • • • •.• idem • . . . . . . • . . . de la bale de la graine, • 2 :Llcrbcs & 1ous-Arbri.ff~aux i graincs folitaires , . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 a fruit charnu ou en baie, . . . . . . . . . . . . . 4 ~ frui.t (cc o,u c;n ,capfi..le , . . . . . . . • . . . • . . . . . . . 5 a gramcs gcm1nccs , ....••..••.......•... 6 3 fruit i deux loges , . . . . . . . . . . . . . . 7 a fruit i trois loges & a racincs fibreufes ' • • . • . • . . • • 8 id"ITL , .•... , ~ , a racines buJbcufcs , , ... , .•. , 9 a CJil:!trc graines, .............••....... IO a pluficur~ graines dans une fleur commune' mais folitaires fous chaqnc flcur, . . . . . . . . . . . . . . .• · I I ident ....•............ · .• · · · . · · · · · 13 a fruit multicapfulairc ou multi!oculaire 1 • • • • I 4 a flcur & fruit nuls ou non :tpparens ' ••••....•. ~ l s 'DISC OURS P R R L I M IN A I R E. X) fa~tc de l'Hifioire natur,elle ne laiffa pas de falre de grands progres ans cc meme fiecle , & fur-tout vers fa fin , parce que a.lors elle fut cultivee avec ~r~eur par un grand nombre de Savans dtfhngues · aulieu que dans Ia premiere moitie cle ce fiecle , l'ctude de cettc aimable Science a un peu langui, par une fuite des effcts funefres des guern:s qui, dans ce tems Sans m'arreter a fpccifier les avanta<"es ou les debuts de cctte methode' jc d~ai feulement en general que, quoiqu'elle foit la premiere qu'on air imagim!e , & que ~ar confe(1uenr elle foit Ia premiere tentative qu'on air faite en ce genre, il s'en faut de bea~coup cependant qu'elle foit la plus mauvatfc des methodes de Botanique qui ont ete publiees depuis. D I X - S E P T I E M H $ IE C L E. Progres de la Botanique jufqu.'d. Tournefort. ON vient de voir que dans lc cours du fi,eclc preceder:t ' quantite d'hommes celebres ont vratment , par leurs obfervations ' leurs recherches & leurs ecrits intere! fans , ~tabli les premiers fondemens de la Botamque, & que cette Science avant cette c.l poque , e' tat1t tout-a-fait conf' onduc avec la Medecine, n'avoir point une exiftence proprement dire. En effet , non-feulemcnt alors on commenca a examiner lcs Flames dans Ia nature , & a recherchcr reellement leurs caraae:es difiinaifs mais on determina meme dans queUes ~arties ) des Plantes il falloit chercher les caraaeres l ~ont la confiderarion etoit la plus effen-yelle, comtt:c l'a £1it Gefner : enfi1ite les 11lufires Bauhins remedierent completementa Ia confuGon qui regnoit dans la nomenclature, en donnant , d'apres des rech. erches lcs plus profondes , une fynonymte generale qui concilia tous lesAuteurs · & enfin, comme le nombre des Plante~ connues augme~toit ~e i?ur en jour par les decouvertes qu on fatfou de tomes parts & que par cetre caufe les trcfors de I~ Botanique, ou autrement les materiaux de cette Science , s'accumulant fans ceffe etoienr deja :onfid~rables, Crefalpin chcr~ c~a un fit qut put atder a fortir de ce labyru:- rhe , & en confequence imao-ina Ic pre-m 1er ~ne ve~ n.t a bl e me.l thode poou r remplir cet objet. A prefen_t nous. allons fa ire remarquer que fi le d tx-fcptu~me fiecle ne fur pas c_omm~ le p:ece~lent, l'cp?que des rcvolu: twns neceiTatres ala conHtturion de la Botanique ' neanmoins cette partie interef-troubloient continuellement !'Europe. ' En effet, parmi les Auteurs qui, dam le cours de l'cpocme dont il s•ao-it con-i 0 ' coururent ~ dcvclopper les vqes importan-tes d~s Ge~1er, des P:au!1ins , des Cxfai.J?im, &c. a rechfier les pnnc1pes de la Botamquc encore,. trop obfcurcis par les crreurs ou les pre)uges des premters Botaniftes & fiJr-tout enfin ~ cnrichir cette Science J>;r de nouveaux trCfors , on diflingue paruculicrement: .fe_an Pona, Apothicaire de. v cronne, <]Ui pu blta en 16 r7 , un Voyage du Monr Baldus , dans lequel il donne Ia defcription de plufieurs Plantes tres-rares avec d s figures pa!fables. Jacquu Zanoni, Italien, qui donna en I 6) 2, des 0 bferva tions fur les Plantes CJ ui fe trouvent aux environs de Boulogne , & en 1675 , publia une HiHoire Botaniquc qui contient ?eaucoup de Plantes rares , & dont Moun donna une bonne editiou en 1742. Franfois Hemande7 , Medecin EfoaanoJ . ~ '\0 ' qm voyagea dans le lVIexique , ou il ob-ferva un grand nombre de Plmtes dont if avo_it fai~ f~ire des deflins a grands frais ; mcus qm , a ce qu'on pnhend , fnrent confiunes dans un incendie confiderable. L'Hifto! re nat;I:elle du ~exique, qu'on a de lm, & qm fur pubhee en r 628, conrient des defcriptions courtes & vagues, avec des figures qui Ia plupart font incomp1etes. Jean Parlcinfon, Apothicaire Anglois, qui compofa divers Ouvrages fl1r les planres, & dont un fort ample parut en 1640 fous le titre de Thedrre de Botanique, &c. lean Joluiflon, Medecin & favant Naturalifie , qui vckur long-tems en Pologne, & qui, outre plufieurs autres productions, . publia une Hifloire naturelle des Arbres, & b ij |