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Show xviij JJISCOURS p R E L 1 M I N A I R B. Herbes & fous-Arbrifftaux a Jleurs compofies , & qui one des fleurons feulement. . les fleurs flofculeufes. • des demi-fleurons fculement . : ·. ·. •. : : . l!i!s fleurs femi:flofculeufcs. des fleurons & des demi-fleurons. , . . . . . les fleurs radlces. · · · 11. IJ 14 Herbes f:l fous-Arbriffeaux, fans corolle. . • • • . . !leurs ap6talcs a 'etamines .• I) r6 17 fans f1eurs , mais qui portent des femcnces. . . . £1tns fleurs & Lms fruits. • • • • · · • · Arbres & Arbriffeaux, f:l qui one des fleurs fans corolle. . • • · · · · des fleurs f:ws corolle & en chatOn. • • des fleurs a corolle monop_erale. . ~. :' . des fleurs a corolle polypctale ' n.:guh rc. des fleurs J corolle po~ypctalc, irrcgulicre. Pour rendrc a Tournefort route 1a juftice qui lui appartient vcritablem€nt ' & fentir aombien il a merite les eloges que lui ont roujours donne les vrais Bot~ni~es, il faut fc tranfporter au tems ou v1v01t cc grand homme ' confiderer l'etat ou croir alors la Botaniqne, & faire attention aux Plantes qui eroient connucs dans cc. rems. S~us ce point de vue , on ne peut dtfconvemr qu.e l'illufire Botanifte dont nous parlons n'alt introduit dans la. Science qu'il a culrivee, a.es principes fages &: lumineux , pour guider en general dans l'etabliffcmeht des claffes & dans la determination des genres; & que fa methode' qu'il ne jugca pas lui-meme pouvoir etre d'une application univerfelle , ne fur cependant beaucoup fuperieure par fa facilire, par fc1. precifion , & par la conferva tion de beaucour de rapports naturels ' a toutes cdlcs qm avoient paru avant lui. Acruellement les chofes font bien differeotes · le nombre des Plantes connues eft au ~loins double; ~1 en eft refulte que ce que nous ferions tente d'appeller bifarreries dans les caraaeres de beaucoup de productions de la 11ature , eft devenu {i commun , vu l'augmentatio'n de nos connoi! lances , que certait1CS diyifions method1ques , qui autrefois ~roient tres-plaufi~ bles, trouvent a prcfent des obfl:ac~cs qm s'oppofent abfblumenr a ce qu'on pmife les admcttre·. C'efi ainfi que de~ Arbres , ou at\ moins.de veritables Arbriffeaux connus mainrenant dans tou-tes les families de . fleurs apctalcs .. . fleurs :uncntacces. . {l eurs monopcr:.decs. • . tl curs ro!'acccs. . . . flcut·s papilionacccs. . r8 . 19 . 20 . 21 • 22 Plantes gcncra.1cment avouees ,, ne permettcnt plus de fcpar er lcs Arbres ~l cs Herbes memes; quotque cettC feparar_wn air paru loncr-tems fi namrclle aux prcnners Botanifl:es ,b& le paroiffe encore to.us. les jours a ceux qui n'ont aucune ~onnmffance des vecretaux. Nom f.wons mamtenant que la lig;e de f<~paration que Tournefo.rt a voulu erablir entre les flems car.•pantformes & lcs flcurs infundibuliformcs , _ne peut etre admife. car outre les r"' pporrs naturcls des plan~es qu'elle detruir dans bcaucoup de cas~ cette di~ii!on ~pr_ou~eroit dc.ns l'cxccunon des d1fficultes lnfnrmontabks. La fixieme c1a.fic des plan res a fleers rofo.cees , dans la methode: de Tourncfort n'efi point aflez parriculiere; elle feroit a' ~prC:fent d'une gran d eur c' normc ' & contiendroit clle feule prefqu'nn quart des vecretaux connus i randis que la huitieme ~la({c, celle des tleurs en a:i.llct r refteroit toujours ~me divifion. chetiv~ ,quir comprendrmt a p me la c~nt-cll1qmu;ueme partie des Plantes que 1 on connmt. ~n' fait que les fleurs en lys ne font po1nt routes polyperales' ni routes reguliercs " & que cetre claffe n'efi. detennin.ee qu'en y joio·nant la confi.derauon du frmt , comme 1~ fait Tournefort; ce qui eft m!anmoins un defaut dans la methode , & cequi contredit me1:1e l~s p:incipcs l..}tle f<?n illuftre Antcur a etabfts ;:ul1eurs dans fes Ouvraooes. Mais , J. e fe repete, en rephcant o I , '· Tournefort It Fepoque & dans es vel"lta~ bles circonfiances ou il s'd.r rencontrc, Ql DISCOURS P R E' L I M I N A I R E. XlX ou fe trouva Ia Botaniquc ,· lo~fque Tournefort em paru' d'avcc cclui ou cllc ctoit encore auparavant! An rnoins on eut alors une fomme de principts clairs & inconteftables pour fe guider a l'avenir dans les nouvelles obfervations a faire; on eut un ordre methodique facile a faiftr dans les cas lcs plus generaux, & qui, en offrant des points de rcpos a !'imagination' permettoit d'embraffer , par une feule idee difl:inCte, tOllS Jes ObJets relatifs a cette vafte partie de l'Hiftoire naturclle; enfin, on eut des genres infiniment mieux fairs ~u"ils ne l'avoient jamais ere. A Ia verite, 1 on reproche a leur illuftre Auteur de n'avoir pas auffi bien difl:ingue Iui-meme chacun de ces genres par des expreffions propres a .en fairc rcmarquer les differences , que nc l'a fait l'habilc Pcintrc qui a reprcfentc lcs parties qui les fournifient : it n'cn eft pas moins vrai que lc fondement reel de la plupan de ccs genres a.voit cite fcnti par leur Auteur, puifqu'il les avoit formes, & que l'Ouvrage dans lequel ils furent pub lies, prefenroit alors le travaille plus fatisfaifant qui eut jamais ete fait fur la Botanique. fentira alors tout ce que cct habilc Botanifie a fait pour ctablir l'ordre & repandre de la·clartc dam une Science dont rous les princip.cs etoient encore vagues & obfcurs' & ou Ia manicrc de travaillcr ctoit evidemmcnt trop arbirrairc. D I X - H U I T I E M E S I TI C L E. Des progrds de la Botanique jufqu'J. l' epoque aBuelle . LA Botanique dans ce fiecle , n'eft plus cctte Science vague, fans principes & fans vnes , qui, au tcms des Matthiolc , des Dalcchamp, des Dodoens , des Lobel, &c. confiftoit a decrire confufcmenr le port des plames, la coulcur de leurs fleurs, la grofieur de leurs fruits , &c. fc1.ns derails fuftifans pour les faire bien connoitre; & enfuite ~t clifl:ribuer Ia totalite des vcgetaux ainft connus , d'apres la confidcration de leurs qualites & des proprietcs qu'on leur attribuoit. A prcfent cette Science intere{ Emte a des principcs generaux evidemment fondes ; on cit parhtitement infiruit des objets auxquels il faut faire attention, lorfqu'il s'agit de decrirc une plante, & de Ia difiingucr de routes celles qui font dej:\ connues , & {i la meilleurc methode poffible de ranger lcs vcgetaux en general' & d'en panagcr la rotalite en claffes bien etablies ~l taus eaards' n'efl: point encore • ' 0 urevocablement fixce ; ce que l'on a fi1r ce fujet, malgre cela , eft bien au-dcffus de tout ce qui avoit ete imagine auparavant tn ce genre. Si en effet des le feizieme ftecle l'Eclufe & les Bauhins tenterent de re61ifier la maniere de deer ire les planres, en dcrailhnt eux-memes avec plus de precifion au moins les parties qui compofcnt leu; port; fi de fon cote Gefner fit fcntir deslors lc grand interet qu'on devoir accorder aux parties de la fruClification des Planres; {i, en un mot, des ce tems, Cad-alpin e:ff.:1.ya d'thablir une diftribution methodi< lue parmi les vegeraux' difl:ribution remanice depuis de rant de facons diverfes par les Mc>rif~n, les Rai, le; Hert"lla.n , &c: &c. QueUe d1fference cependant de l'etat Les vrais progres de cette Science furent done des-lo~s aff~m:!s ; & il ne s'agi!foit plus , pour amG dtre, que des developpemens dans les grands principes que des reB:ifications parriculieres dans l~s moyens mal employes, & que l'aboliffemenr de certains ufages pcrnicieux, imroduirs da'ns des tems d'·ignorance. Or , il faut convenir qu';t cet c;;ard lcs Botaniftes du fickle actuel perfeEhonnerenr confidcrablement !'etude de la Science donr nous nous occupons dans cet Ouvrage. En effet , outre lc c~h!:bre Plumirr Religieux ~inime '· q~i , contemporai~ de Tournefort , ennch1t fi abondamment Ia ~otanique des de.couvertcs qu'il fit en Amen que, & dont 1l n'y a eu qu'une partie de publiee; on peut dire que depuis Tourncfort , qui finir Ie fickle pnkedent & comm cn~a meme celui-ci de quelques annees) le gout de la Boraniquc s'accrut toujours fingulieremeut, & s'ctendit prefque gencralement dans route !'Europe. cij |