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Show ' I '30 G EN & en rcpou£re fucc~ ffi ve m e n t; de nouvell es 3 differens intcrvallcs dans le tours de l'annce. Ses baies font d 'un verd blanch:ltrc , un peu pubcfccntes, de Ia groffeur d'une Orange ou_d'un gros Citron, ont une ccorce charnue, contJennent une pulpe ~Janch a tre ll.igrelette, & un [uc qui teint en vjolet fort brun ou noin1tre tout ce qu'il touche. Les Indiens mangcnt fes baies lorfqu'elles font mClres · elles font mcme recherch ces des Chaffeurs parce qu'cllcs ctanchent Ia foif, & fortifi ent le creur de ceux qui {ont fatigu es. Ces fruits font aO:ririgens. La teinture qu'on en obticntn'efr , 3 cc gu'on pretend , ineffa~ a ble que pendant neuf ou dix jo~trs ; cllc difparolt cnfuitc d'elle-mcme. Lc bois du Genipayer e!l: d'un gris de perle ; on en fait des montures de fufils , parce qu'il prend un poli affez beau ; qu::md il eft vieux , on le recherche pour faire des brancards, GENRES (des plantes) GENRRA_ r_l~nt..zmm. On nomme ainfi une des fortes de dJvl!tons que J!on etabli~ parmi les plantes pour en faciliter Ia connoitfancc & de laquelle rcfulte des affemhlagcs farti .;t~J iirS, d'efpcces comprifes fous Ull nom & fous un c;;araaere commun. Cetre forte de di vi!ion ne comprcnd quelquefoi s- dans cct·r ains des gcmes q u' ellc conO:irue , qu'une feule efpccc; comme l?rfque les pa:ti_c;s de la fruccific ation de cette efpcce ont des differences rcmarquables qui Ia dWinguent feule de tOutes lcs autres plantes connues ( l'Epimede , la l'arnafTie, Ia Vatifncre, &c;;.); mais communement cetce m~me forte de divifion prefente dcsgt·ouppes ou des alfemblages de plantes rapprochCes par les r apports effentiels de leur fruClific ation, c'e0:-id1re parunereffemblance pref~ue parfaite dans ~es parties • de Ia flcur & du frutt, grouppes moms confiderables que ceux qui formcnt les famili es, & par confeguent que lcs ordres & les claffes que l'on crablit dans Ia fet"ie des plant~s connues ; g rouppes enfin tous diftingucs les uns des autr9s {lat• quelques caraaercs bien tranches' communs 01 routes les efpeces qu'ils comprennent. Les gen. res du Rofier, de }'OWlet, de Ia Veronique, &c. oft"rent des exemples des affembla~es de plantes qui refultent de Ia forte de divi1ion dont nous traitons ici. II cO: a remarqucr que cette meme forte de divifion a cela de particulier' qu 'elle regie ou determine Ia nomenclature des vrgeraux, parce q ue les grouppes ou genres qui en naiffent , exigent qu'on donne un nom commun a toutes les efprces que chacun d'eux comprcnrl ; les !ones de divilions qu 'on nomm~ Cla.!Jes, Ordres & Fa.tlz illes; he font point dans ce cas. tOritJittc S· Mf!oire de Ntabli.Jfemerzt d~s Genres, GEN pas , les plantes n't:toient connues qu'empyriq~emcnt; on n'avoit alors , :ice qu'il parolt, ni,v_u es, ni principes ,reJativemcnt a !'etude de ces Obj et.5, que J'on confidaroit plus comme ap~ artenant _i Ia matiere medicale , que com me fat~ant -~art~e de l'Hiftoire narurelle ; enfin on donnott aroma1~ rement un nom i chaque plante. Par la fuite , lorlque les obiervations commenc;; erent i fc multipli er, & que l'on fentit que lcs donfidcrations dans !'etude des vcgctaux ne de· voient point fe horn er a l ' unig.~e recherche des rcmcdes qu'ils peuvent nous oftnr dans nos mala~ dies ; mais tru'il efi intcrel[mt d'apprendre a lcs con no lr rc & .1 lcs di1Hngucr Ies uns des autres, loit qu' ils aicnt ou non des pro~ri c ~ c s connues · alors lc nombrc d<>s pl antes oblervees augmum~ de jour en jour , & hientot cc nombra s'accrut tdlement, qu'on !entit qu'un nom donne a chaquc pl antc dcv iendroit fort onereux pour la memoirc. D'ailleurs l'on comme n~a a s'appercevoir que pluficurs fiances, quoique diftct·entes lc.'J unes des autres a c;;ertains egards, fe reffembloicnt nti.tnmoins en beaucoup de leurs parties. Ces olantcs r e~ unmt en confequencc un nom comn;un, auquel on joignit pour chacune d'ellea une cpi thr te particuli erc qui les dill:inguoit; & dr.·l:l l'originc 8.: Ia formation des genres. Dans ccs premiers temps de la naiffance de 11 DotaniqJe, lcs gen res extremement imparfaits , n'et ·nt defif,n6s que par le nom gcnerique commun aux e{pcces qu'ils comprenoicnt ; m'.lis on ne per.foit point encore a leur ailigner des caraCl:~ re s propres. Ainfi Matthiole , Dodoens, Dalechamp, Lobel , l'Edufe, Jean Dauhin, &c. donnerent un m ~ me no:n gcnerique a plufieurs plantes qu'ils regardoienr comme c;;~ngc n e r_es; mais il.s_ n'indi. quoient aucun c;;araccere, f01t ftmple, !oJt compore , pour reconnoitre ces fortes de genres , & pour apprencire a les diO:inguet·; en un mot , ces Auteurs fe contentoient de dccrire les planres qui compofoient leurs genres , & ne s'occuperent point de ce qui devoit les caratlerifer. Le Pirzax de Gafpard Rauhin efr Ie premier ouvragc de Ilotanique otl l'on trouve en titre ou en manicre d'avant-propos fous chaque nom de ~cnre, l'expofition de plufteurs particula rites qui , a Ia verite , ne concement Ie plus fou vent que l'hifl'orique de ces genres, & que l'ctymologie de leurs nom~' mais parmi lefquelles ncanmoins on renconrre quelquefois lcs indices ou l'enonce vague de quelques caraClcres communs aux efpeces de ces g enres. Depuis GafpardTiauhin jufqu'a Tournefort, on ne voit pas beaucoup de perfeClion dans l'ecabli! fcment des genres que !'on formoit ou que l'on ado ptoit: Raj ce.pendant eire plus cl airement que ceux qui l'onc prcced2, quelques-uns des caraClcres des planre~ rapprochees & rcunies fous un · Avant que Ia Rotaniq~o~e TJc fftt unc fci encc, ou meme nom gcncrique, & il convient d'ajouter pluto' dans le.s temps ot) cett-e fciencc n'f!xifto.it, ' ijUe Modfon, fon contemporain , le furpllff• GEN benucou'p a cet 6gard' & qu'il fit qulntite de re.:: herches !iK" les caracceres ck s pl antcs de chaque g enre; mais il ne travailia point J ci rc onl ~rire ces c;;JraClc rcs, ni a l ~ s iimplitie r. C'dr a!l'urcment Tournefon qui a h gloire d'a voir crabli lc premier' & d'apres de v r:ti~ prin c ipc:s de Botanique , des genres de plantes bien di!lingucs cntr 'cu x , & fo 11dcs principalemcmt fur la confid cration de la fl cu t· & du fi·uit. Mais on peut lui r eprochet· de n'avoir pas employe dans 1' xpofir ion des c;;ar;-.tlcres de 1~s genres , lcs cxpreJlions propres a faire fentir ce qui lcs di!l:inguoit les uns des autrcs , & de n'avoir q u'imparta itemcnc ,l<,krit lcs p:1rties fur Ia con1iJer.ltion delq ue lles £cs genres font fondcs . Sa man:cre defeClu eule de s'cxprimcr dans l' ex pofition dE:s genres , fur fi.r ivie pr le P. Plumier & di·1crs au1res Dotaniftes n peu rrcs de i<m t ern ps. Ce que Tournefort ne fit point pour h perfection des genres, Linne en fin fut Ie fa ire ; & I 'on peut dire qu'il a confidcrablement perfeClionn~ cette partie de Ia Botanique, en exprimant a vee une preci fion que perlonne n'avoit mis a vane lui, t ous les c;;araCleres Je chaquc genre, en fixant & en circonfcrivanc Ia limite de ces genres ( j'entends de Ia plupart) de maniere 3 les rendre tn~sdiftinCls le$ uns des aurres. Mais fi Tournefort ne s'eft exprime qu'imparfaitement dans l'expofirion de fes genres , & s'il a dit tror peu , nous c;;royons J'ouvoir avancer que Linne , qui a mis une precifion admirable cans Jes expre!Tions dont il s'efr fervi' a dit trop 61e c;;hofes, & elt entre dans de trop grands details en compofant les caraClcres de fes genres oe plantes. Sur l'expojition des genresr Linne , dans l'expofition d'un genre, decrit dans un ordre convenable fix parties de Ia fruCtification; favoir , 1°, le calice, ~0 • la corolle, 3°· les ctamines' 4°. le pill:il' 5°. le pericarpe, 6°. Ia femence. On ne fauroit affurement rnieux faire pour donner ,une idee complete de Ia fmaification commune aux efpcces d 'un genre : mais dans cc cas, il y a une attention a avoir, & qui paroh a voir cchappce a Linne. En eftet, il nous femble que dans l'expofition d'un genre, on r.c doit que determiner le caraClcre principal Ele chacune des fix parties de Ia fruclification que nous venons de citer, & ne point entrer dans des details fur les proportions de leur forme, de leur grandeur, &c;;. comme Linne l 'a fair. La raifon en efi que !'application des caractcres d'un genre devant ~tre faite communemem a plufieurs efpcces , alors les details dans les proportions de grandeur & de forme des fix parries de la fruClification , fe trouvent , a Ia verite , fort juftes dans certaines efpeces. fur 1a conftderacion defquelles on les aura pris ' m:~is font communement teesfaux d.ans la plupart des autres. GEN Que l'on fe _do~ ne h pcine cl'c:xaminer , par cxemplc , Jcs dc t:ul ~ dans lefqt~ c l s Linne emre en dccriv:u1t lcs fix parties de la fruCtification do~ns l'cxpofition de lcs genres V eronica , !ufiici~, Cynanchum, & de tout a ut re un pe numbre:ux en ef"pcces; & gu'c.nfuice l 'l)n exantine , fo it dans un jardin, fo it dans un ltcrbier f"u lii lammcnt riche toures les cfpcces connu cs de ces ge nres , on trou~ ver;\ c e J·uin ~ m (:nt q1e les derails mentionncs dans l 'expoft tion des ca1·ad ercs , ne fe rappcrtent <t u'a une ou qu'i mh- pcu d'ei'peces , & c1u'ils indui fent en erreur a l'{·gard des :llltres e tpcces de ces m~ mcs genres. C./e ft un d0fau t donr le Gerwa plantarum de Linne ofl re ,prefque par- roue d s exemples. En d~c1·i va nr un calice , dans i'expofition d'un genre, Je puis dire , j<l fu ppole , qu'il efi monophyllc, perfiftanr , & 3 cinq divifions; mais je cours les rilctues de tromper, fi j'ajoute que ces divifion~ font droitcs, lanccG! ees, aigues , charg~ c_s de poils, &c. &c. parce que d'atarcs elpccc.s vcntablement du mcme geme' peuvent avoir les divifions de leur calice ouvertes, ovales ou arrandies , glabres, &c. &c. La m~me c;;hole a lieu a l'cgard des cinq autres parties de la fruCtification' & !'on doit eviter le plus qu'il eft poiJi blc ' felon nous ' d'entrer a leu r fi.j ec dans des d ~ tai ls trop prcc;;is. II nous a ~rivc fCH. ver. t de donner dt details dans l'expofirion des genres; mais nous rachons de les horn er le plus qu'il efl: pofiible ' & nous les rnodifions par les mots ordinairerru nt , le plus fouvent, La plu.part, &c. mots qui cvirent Ia prccifion exclufive & dangereufe dont nou,s venons de parler. Conjidirations fur les genru~ S'il ctoit neceffaire d'ctablir des divifions dans le tableau des vegctaux connus , pout" en facilir er ! 'etude, ce que nous avons fait voir a l'arricle BoT ANIQlJE, p. 4 ·H, en pari ant des mitlwdes , fyJUmes, genres, &· autres moyens propres ttfa ciltter l:J connoi.ffance des plantes; il falloit aunl en former de plufieurs orcires, afin de moins multiplier les premieres coupes, & de Ies rendre par-IJ plus diftinCles, plus f.1cilcs :i faifir, & plus propres a fervir de point de repos a notre imagination. Ainfi Ia n:rie des riJntes ob!ervees par les Dotanifl'es ctant divift~e, 1°. en cla ff~s · ~". e11 ordres ouf,Bions; 3°. en f nrrrilles ;4°.e~{ft'nres; c;;es quatre fortes de di vi!ions bien crablies ' f:uisfont al'obj et cfHmtieJ cru'on {e propofe daM une methode de Rotanique bien emenduc. Mais nous repctons ici ce c1ue nous avons die par-tout dans nos ouvrag s ; ces quarre (orres d~ divifions , fans en excepter :u1cune, ccs coupes fi UtiJes & ntCrne {j nccetf:.tires pour llOUS aider dans. !'etude des pfantes.' nc (onr affurem ent roinl: l'ouvrage de la nature : ellcs font rres-arrificieJJ es. ~ &: ce fera coujour~ une pretention fore vaine 'lu.e |