Encyclopedie Methodique: Botanique, v. 2 pt. 2

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~~38 F R AI . en avoir au Chili. Quelques Botam!l:~ & Ama6 ~eurs entre autres un Profe!feur de Ca ' nom~~ Bl t ' M. Dernouettes-Grou ' a Cherbourg' s c­toioe n' t deja procure des F ruu'1 1 es e n les appr' o-chant a ce delTein de Fraifiers f~conds' ~orfq~ ~ H~mblable cvcnement commence par le aaza\ aum t6r recidive en I76S, nous cnga&gea . r;c er- cher tout ce qui• V•I ent ".U'tA: tre dit ~ .' qu.t lilta p uu - blic des le printemps 1766 dans 1 t:Jt~Olr~, nc t - rclle dc.s Fra: ~u.rs. Roerhaave avott mdtqu & I 2.0 le Frai zer du Chili comme fans fleurs . ,. flns fruits; i efi: en cffet a!fez delicat fur 1~ chotx d u terra.m , & pa!Tie fouvent/clufieurs an.n ces fanf:s fleurir ; mais fon fruit en de. omm.age bi~n P~~ a beaute, ainfi que par la finefie de ton pat: u~t Icn j .u pe, n. cur a' cclui de tous les autr.e s Q, uoumo·s . dSua coulcur eft un rouge jaunatre trcs-pale' 1ut' , cute du foleil ' s'animc d'une nu~nce dorce t~es­brillante. Ses ovaires fort gros vtennent pr~fq1ue to us a bien : le calice ' qui r;fte ouvert tout ala~~ dans les fleurs non fecondees , fe ref~rme, cclles qui le font en m~me temps que le.s petales tombent; il continue a embraficr lc f:mt par en bas : le pedicule ' qui eft fort court' {e. rec~~rb.C: a1ors comme dans toutes les races; mais ce e-ct efl: la fcule dans laquelle , au m?ment d7 la ~a­turicc' lc fruit fe releve pour prcfemer fa pomte {; lei! le p6dicule fe recourbant a contre-fens a~u~ 0 e:er ce changcment. Ce fympt6":Ie d7 force ~ de ~igueur dans Ia p1ante ~epond bt~n a toute f:a con1u1.t· tu t1"o n., car ' ians avoir des iffei mldle s bbe a· u- 1 s grandes que celles du Fraz ter es ots ~ ~:~~u~i~er les a d'une etofte, ft forte' qu'ol~es font reft uc coriacees : elles font d'un vert, trcs· brun Pen dqe d a•n s ' & en delfous couvertes d uCn ddu vet blanchiitre' court' mais cpais & ro>:eux. e uvet ell: au contraire fort long fur les uges & les ra- & fur-tout fur les courans. La force de ::at~:' ces parties efl: prodigieufc ' egalant fou-vent un my au de Plume a ccrire. La. longueu· r des courans y eft proportionnee ; mats comme .ce Fraifier n'6tale prefque point &. ne forme pomc d e tou ft.e s , les queues des feutlles reftent plus 1 ~· courtes. Les fleurs ' qui ont Ia argc~r tl.ne r. 'ell:- a' -dire plus d'un pouce & demt de dia-roJe, c & h · d' "(i metre' font communement a fept Utt lVI Ions au calico' avec tm femblable nombre de petales, & les rudil'nens d'etamines fans ·ordre & tres­nombreux. La ma!fe des pift~ls . fur leur ~uppo~t cgale par fa grandeur une Fr.uf; de bots ordt­naire. Ces Aeurs font fi fortes' qu elles ~nt mcme 11ne odeur fcnftble ; elle efi: analogue a ~elle de 1' A ub6pine. Tout cet appareil anno~ce b,en d.es fruits ae plus de deux pouces de dta,mthre ; Ils font communement alonges & quarres ou .angu- 1eux, quelcrues·uns arrondis & un peu pomtus: cha(rue {leur n'en produit com.rnunement ~ue ~eux beaux, & deux ou trois mcdwcres. Le l'ruuller ne fleurit au plus t6t <]U'avec la ~ofe, J?rfque le Fraifier des bois porte fes premters fruits mars. IF R A tes Frutilles fe trouvent ml!res un mf>is ~prel ; vers la fin du mois de Juin. Comme le pted n,e donne que de mauvais reilletons, il ~e porte guc· res qu'une fois , & a befoin d'~tre t?UJOurs renou­velle. Entre les produCtions meuffes qu~ n~U$ avons elevees des gt·aines de cette race , tl s efi: trouve plufieurs Quoimios analogues a~x quatre fuivans, la plupart infcrieurs & attaq~cs de fte­rilite ; Ull leul mcritoit le nom de Fruul~er J fovt femblable quant a_u feuillage , & . ,le pcu ~nfene~r­quant au fruit; il efi hermaphrodite parfait , mats rien n'eH plus rare que de lui voir donner des flcurs. . 2.0. Le QuotMtos de Harlem., Fr~gana ana· na[Jiz. Le Frai!ier-ananas. Fragarza CILL!oenfis ana· naformis. Cat. des Holl. An ? Fragana flore •m· pliflimo fruau anana faporem & odorem reforente. Dub. P· 2 44· (Quoad defcriptionem. ) Cette varicte & les r.rois fuivantes ne font peut• ctre encore que des produCtions mcti~es ' de~e­nerees de I a race du Frutiller : ccla parott du ~oms plus que probable a l'egard des deux ~remu~~es. Celle-ci ticnt de la race franche par {on fnut , qui en a Ia couleur, a peu pres la figure, la pulp_e a.flez analogue, & le parfum fort fembla?le_, quat­que moindre & tellement fugace, qu on eft ex­pofe i le manger vert ou cotonneux. C'eft en I; Jugeant dans ion point, qu'o~ a pu_le con~parer .a 1' Ananas expreiTion outree qm conV1endr01t mieux a 1~ Frutille. Les premiers fruits font appla· tis & angu1eux , quelques-uns cornus , tous fort alongcs & applatis dans leur longueur. Les fleurs aflez re~ulieres Ont cependant for~communement fix divi(Jons & fix pctales. La difpofition des 1\'a­meaux efi: affez particulicre: alonges, comme dans les Ureflinges, & roides co~1m.e cc.ux du Fru­tiller' ils {e foutienncnt prefque droJts : les cou· rans font forts & roides, au1li. bien que les queu:s des feuilles , mais charges feulement d'un peut nombre de pails. Les feui.lles fortes & d'une fub­ftance seche ' font b~aucoup plus grandes que celles du Frutiller & aurant que celles des Ca­peronniers; elles fodt reconnoillablcs par une dif­pofition trainante, qui depend de la ~efam.eur done elles fom, & de la J·ongueur des trots petttes queues , qui ne font pas a!f~z fortes pour c?nfe~ver les trois divHions de la feutlle dans une d1re~10n fymctrique. Cette variete efi: hermaphrodite par· faite & produit a!fez de fruits : les fleurs fom­mair; s nouent rarement ; mais comme 1: Frf~ifiu efi: tardif' cclles-ci fe trouvent cpanoutes ~prO>­pos pour fcconder les fleurs femdles du Fruuller ~ qu 'on do it , par cette raifon , planter, enm~- m(Hc avec celui-ci. Sa durce eft de deux a trots an~. De Harlem, ou ce Quoimios a probablement pn:s naiffance il s'eft re~andu vers I 76'l en Allema­gne , en Sui!fe & en France, & depuis en An-o gleterre. 21. Le QuoiMIO de Bath , F~agar~~ ca~y~u-­lata. Le Fraifier de Bath. Fraganafvlus Oliatls, FRA •ren.atis, n.ervofis, calycibus maximis. Mill. Fig. t. j. p. 192. Fragaria flore magno, fru8u dilwe coccinto , majore ; feminibus in cortice loculofo ' depreJ!is, .Bathonica. Duham. Pom. 238. pl. 4· F R A ~ 3, ampliJ!imo fruafl anana faporem (I odorern refi. rente. Duham. pl. 6. ( Quoad Iconem. ) C'efr a cette variete que fur d'abord donne en Angleterre Je nom de Quoimio ou Coamiau, done no us ignorons l'origine. Nous ignorons egalemenc fi elle eil: encore une degeneration de Ja race du FrutiJJer, ou fi c'eil: une race francbe tit·ee de q·uelque }Jrovincc de !'Amerique feptentrionale. Quoique lc fruit de cette variete le cede fouvent en gro!feur a la Frutille, la plame furpaffe toutes lee autres rares en force & en grandeur. Ses ra­meaux & fes courans, cgaux a ceux du Frutiller, quoique tres-pcu velus, iont beaucoup plus nom­breux. Ses fe-uilles, beaucoup plus grandes , fer­mes, & ie lou tenant fort regulierement dans leur diretlion naturelle. Les fleurs a fix petalcs font rcmarquablcs par Ia grandeur de leur calice, dont Jes grandes diviiions font doublces de blanc en dedans. [e fruit , quelquefois applati & palme plutot qu'anguleux, eft naturellement arrondi, quelque peu conique; Ja pulpe trcs-blanche, tres­lcgere , s'61eva,nt beaucoup entre les ovaires & Ja peau, qui refte d'un blanc mat, lorfque le fruit eft couvert, 1e colore au foleil d'un incarnat doux a!fez cgal , & qui femble annoncer Ia delicatelfe de fon parfum. Le Quoimio de Bath produit beau­coup; il forme de fortes touffes qui durent deux a trois ans. II efr du nomhre de ceux pou 1efcjuc1s les pepinieres iableufes femblent les plus need: Ce Quoimio refiemblc prefque en tout au prece­dent; /on fruit, un peu moins gros & au moina auffi rcgulier , efr fculement un peu poincu ou conique. Sa couleur eft bcaucoup plus foncec , & fa pulpe en eil: route pcnctree, de fone que /e ju-s en efr rouge prefque comme celui de 1a Milre. Son parfum efr releve, ayant meme quelque chofe de fauvage & de fort. Et c'efr i tous ces caraaeres qu'on pourroit' ce femble' la foup~ ~onner race franche , ou au moins une varict6 due ala nature feule aufTi bien que la precedence. 24. Le Qur.HMIO de Virginie , Fragarirz Virgi-niana. Le .Fraificr ecarlate. Fragaria Virrriniana • fru8u coccineo. Park. Raj. MoriC Tourn. Fragaria glahra fiuflu cocciueo miuore ftminibus in corrice loculofo altius dlprejfis , Virginiana. Duham. faires. . Porn. Depuis quelques annccs , les Anglois font men­tion d'un Fraifier de Devonshire, a fruits encore plus gros ' mais a peu pres de m~me nature que le precedent. 2'2. le QuorMro de Caroline, Fragaria Caro­linienfis. Le Fraiiier de Caroline. Fragaria jlore mngno, Carolinien(is. Duham. pl. 7· Si le nom de Fraifier de Carolint a: etc bien applique a cecte race ' on ne doit pas ~tre etonne de lui trouver des caratleres communs avec le Frai.fier du Chili & avec le Fraificr de Virginie. II en a cependant qui lui font propres, Son feuil­la& e ferme & rcgulier a Ja difpofition cambree des Fra~fiers des bois & autres, ou des Majaufes ; il en eft de m~me des rameaux. Ses feuilles ne font pas fort grandes. Les fleurs regulieres' <]UOi<{lle Jarges , ne font le plus fouvent qu'a cinq pecales. Le fruit fe difringuc par fa forme ronde rarement alteree ; la pulpe en efi Iegere , prefque de la fubfianc:e des Fraifes de bois ; elle efi: auffi une des mains juteufes : Je parfum en eft parriculier. Ellene s'cleve point entre les ova ires; ce qui fait que fa peau prelque totalement rouge coulcur de cerHe, eft trcs-luifante. 11 en refulte auffi que, moins expofee a fe froifler, cette Fraife fe garde c:ueillie pendant deux ou trois jours fans altera­tion. 11 efr flicheux que cette fuperbe race foit fujette a Ia ficrilite; mais com me il paro1t qu'ellc n'affefle que les vieillcs plantations, on y remcdie par le moyen des pcpinicres en terre fablcufe, comme celles qui font en ufage pour le Fraifier­frrffant. '23. Le QuoiMio de Cantorberi , Frngrzria ~£(laa. Le Fraifier-Quoimio. -An ? Fragaria flore Cecce race , annoncee par G. Bauhin comme exiftance en Virginie, circe par cous les Colletleurs qui l'ont fuivi' a toujours cte cultivee avec delices par les Amateurs, & cependant fon fruit n'a Jamais pu garnir les marches' a raifon de ce que fa pulpe tres-juteufc fe bourfouflant entre lesovai­res plus <]U'en aucune autre Fraife, rend celle-c.i trop filfceptible d'ctre froilfee pour qu'elle pui!fe fupporter le tranrport' ni meme une garde de plus de cinq a fix heures. Ce malheur lui efi commun avec quelques autres du nombre des excellences, telles que le Quoimio de Bath , Ia Majaufe de Provence, & memo le Rre£linge de Suede. Entre ces quatre races , c.elle-ci eft la plus hative, & donne tout fon fruit prefqu'a-la.fois, de force qu'clle fournit avec le Quoimio de Bath, juf<]u'au moment ou commencent les deux autres , tandis que lc Quoimio de Caroline , les Caperons & les l<'raifcs des Alpes fourniffcnt de quoi former fi1r la table Jes melanges les plus agrcables. Le Quoi­mio de Virgin ie produit beaucoup, & efr en outre robufie & vivace. Ses toufies durent jufqu'j qua· tre ou crnq ans. Le Mous ou Hanneron-culaire , qui devore les racines & tue un fi grand nombrc de Fraifiers, fait rarcment pcrir ceux-ci , mais illes farigue beaucoup. Sa feuiJie, quoique bien plus mince, a cependant lc caraClcre des autres Quoi­mios: elle eft sec he' ferme' & nullcment plifft e: elle cgale fouvcnt en grandeur celle des Cape· ronniers ; les queues en font courres, a moins que ]a force de la touffe ne lcs oblige a s'alonger. Les tiges & rameaux, encore plus courts, ne s't?lcvent point a u-deffus des fcuilles, fous lcf­CJUelles Jes flcurs & le fruit demeurent caches. Le fruit eft rond , trch-peu pointu , & fa forme eft Yyy ij .