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Show i6 V A V A R E, en ontmenti. Iln'y a rien de plus faux; & ce font des coquins qui font courir tous ces bruits-la. E L i s E. Ne vous mettez point en colere. H A R P A G O N . Cela eft etrange ! que mes propres enfans m e tra-hifient, & deyiennent mes ennemis! C L E A N T E. Eft-cc eftre voftre ennemy , que de dire que vous avez du bien ? H A R P A G O N . Ouy, de pareils difcours , & les depenfes que vous fakes, feront caufe qu'un de ces jours on m e vien-dra chez m o y couper la gorge, dans la penlee queje fuis tout cou'fu de piftoles. C L E A N T E. Quelle grande d^penfe eft-ce que je fais ? H A R P A G O N . Quelle ? Eft-il rien de plus fcandaleux , que ce formptueux equipage que vous promenez par la vffle! Te querellois hier voftre Sceur, mais c eft encore pis Voila qui crie van^eance au Ciel; & a vous prendre depuis les piedsjufqu'a la tette , il y auroit fa dequoy faire une bonne conftitution. Je vous-Pay *~ dit vinet fois, m o n fils , toutes vos manieres me ^^deplaifent fort; vousdonnez furieufement dans le larquis; & pour aller ainfi veftu, il faut bien que vous m e dcjrobiez. C L E A N T E. He" comment vous derober ? H A R P A G O N . Ouefcais-je? O u pouvez-vous done prendre de-qnSy entretenir Peftat que vous portez ? y y M f - C ^ i > u / ^ ^ y O < C L E A N T E. 0>J J/#U-IMI*-, K Mov* morfPere: c'eft que je joue ; & comma jefuis'fortheureux, je mets fur moy tout Pargent quejegagne. M H A R P A G O N. C'eft fort mal fait. Si vous eftes heureux au jeu, vous en de vriez profiter , & mettre a honnefte mte-reft Pargent que vous gagnez , afin de le trouvcr M iour fe voudrois bien fcavoir, fans parler du reftc, I a quoy fervent tous ces rubans dent vous YOiljJ^I C O M E D I f. ^ *7 depuis lespieds jufqu'a la tefte j & fl une demy dou-zaine d'Cguillettesne fuffit pas pourattacher un haut-dechn. ffes ? H eft bien neccflaire d'employer de Par'eentadesperruques, lors que Pon pent porter des cheveux de fon cru , qui ne courenr neri !• Je vais «ecrqu'en perruques & rubans,• il y a du m o ms f fgt piftoles; & v.ngt piftoles rapportent par aniiee dix himlivresfixfolshuitdemers, a i* fes placer qu'au denier douze. C L E A N T E . Vous avez raifon. H A R P A G O N . Laiffons cela, & parlons d'autre affaire. Euh r Je croy qu'ils fe font figne Pun a Pautre de m e voler m a bour le. Que veulent dire ces geftes-la ? E L I S E. Nous marchandons, mon frere & moy, a qui par- Jera le premier; & nous avons tous deux quelque chofe a vous dire. H A R P A G o N. Etiuoy, j'ayquelque chofe auffi a vous dire, a tous deux. C L E A N T I. C'eft de mariage, mon Pere, que nous defirons vous parler. H A R P A G O N . Et c'eft de mariage aufli queje veux vous entretenir. E L I S E. Ah! mon Pere. H A R P A G O N . Pourquoy ce cry ? Fft-ce le mot, ma fille, ou la ehofe, qui vous rait peur ? C L E A N T E . Le mariage peut nous faire peur a tous deux, de la facon que vous pouvez Pentendre; & nous crai-gnons que nos fentimens ne foient pas d'accord avec voftre choix. H A R P A G O N . Vnpeude patience. Ne vous allarmez point. Te fcaycequ ,1 faut a tous deux, & vous n'aurez ny 1 un, ny 1 autre, aucun lieu de vous plaindre de tout ce que jcpretens faire. Et pour commencer par un |