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Show 34 CLA • Ce tableau prefente,. felon nous , l'idee la plus JUfie que l'on puiffe ie former de l'enlemble des ~tres vivans qui habitent notre globe j il indiquc ·Ia n~tu~e de leurs rypports. l'ordre de gradation rela~rf a la perfechon de leurs organes , ~ fait fenur la valeur des fix coupes principales que nous etablrffons parmi les vcgetaux. Pour complctter dans cet article le tableau des CLA produaions do la nature , & rendr·c fenfihlcs: lc rapport~ & les differences de fes diverfes parties:. no_us,prefen:ons !ci celui .des principales fubfiance mmerales d1Cpofees relauvement a l'ordre de leur f~rmation , afin de jetter quclque jour fur l'orig~ ne de ces ~tres , qui ne nous parole pas encore b1en connue. * * Etres in.organiques, fans ~ie _, ~ prod~i.ts pa_r les alu!rations focceffiyes des fobflances compofees qza ontfau pame des etres vivans. Terreau animal. Terrcau animal des Crujlacees , &c. des Cimet. &· des Voiries. Terreau vegetal des Marais. Terreau vegetal des Champs & des Bois. Terre coquilliere. Marnes. Tourbc. Terre franche. Craics. Soufres. Ritumes. Argilles. Pierres calc. Nitre. Alun. Steatites. Marbres. Borax. Gypfes. Schits. Albdtres. Alkalis, Vitriols. Tales. Pyrhes. · Minerais. Spaths fluors. Meraux natifs, Pierre meuliere. Cailloux. Pierres 3 fufil. Petro-filex. Agathes. Quartz; Quartz. Schor Is. Crifiaux gcmmes. Feld-fpaths. Pexten. Jafpes. Crifial de Roche. ......, qui t!tincellerzt {ous le choc ~------------------~~~------------------~ On voit pat· ce tableau Ia difiance infinie _qu'il y a des etres vivans aux ~tres inorganiques' & la. neceffitc de ne point prefenter fur une meme hgne en forme de chatne continue des etres fi diifcrens entr'eux. J Enfin, co~m~ j'eff'aiera~ ~e le prouver dans un Ollvrago par~tcuher , auquel Je travaille dcpuis un tC~lS confiderable 1 ce metne tableau fait COfl~eVOlr cette nouvelle vue _, qui eft que les mineraux font to us de vrais produics des .alterations fuccef- ' fives qu'eprouvent avec le terns les debris d~s ~tres organiques; que ces minerau.x .ne fo11t point! du tout les re{i.rltats d'une formation direCle' non ~Ius que d'une reproduClion fucceffive ; mais qu'ils font au contraire ceux. d'une alteration continuclle qu7 fubi~ent les ·dcpouill~s. des. ~!res. vjvans; alt€ratwn qu1 les transforme fucce.lT!vem2nt en autant de compofcs divers cru'il y a de mincraux connus. Mon opinion a ce fuj~ efi fondce fi1r des obfervations que j'ai faites fur plufieurs fortes de ces CLA :alterations dont j'ai connu les refnltats; & fur mes recherches relativemcnt a la caufe de ces alterations. Je dirai fculement ici que-les alterations qu'eprouvcnt continucllcment les debris des etres organiques, ope rent fans ceffe des cl1angemens dans la proportion de leurs principes qui refient combines' & donnent conrinuellement lieu a des compoles diftcrens. En eftct , dans route dccompofitioo ou alteration que fubiffent dans Ia nature ou par l'art les fubfiances compofees, les principes combines qui les confl:ituent , ne fe degagent pas taus enticrement & a la fois de l'ctat de combinaifon ; ces principcs fe dcgagent reellement par parties , & toujours dans des quantitcs diffcrentes felon leur natur:'e ; l'eau & l'air , par exemple , fe degageant toujours dans de plus grandes proportions que les autres principes. Aufli refultc-t-il des alterations qu'6prouvcnt lcs fi1bfrances compofecs, des compofcs clifrerens, lefi]uels dcviennent i chaque mutation de plus en plus fimplcs , plus denfe11, plus durs, plus dnrables, moins volumineux _, contenant toujours d'autant moins d'eau & d'air parmi leurs p!"incipes confiituams , qu'ils fon,t plus eloigncs de leur etat primitif' c'efi-i-dire qu'ils ont plus fubi d'alteration. On pent reconnoitre le fondement de cette opinion, en examinant l'ordre & la nature des fubfiances mcntionnces dans ce tableau mineralogique. La terre qui fait partie de la fubfiance d'un etre vivant Oll d'un Ctre organique mort depuis peu, dl: alors parfaitement mafquce parIes auu·es principcs qui fe trouvent combines avec elle dans de gt·andes proportions ; ellc eft alors Ia plus cloigtlee poilible de l'etat vitrcux, qui eft Con etat nature!, fon erat de purete, en un mot , 1'6tat 0\) clle jouit entierement de fes proprictes , qui font I a foliditc , la fixitc, l'infu!ibilue , & le defaut complet d'odeur & de fa\'eur. Mais a mefure que les fi.lbfiances qui ont fait partie des ctres organiques ont 6promt6 plus d'alteration, ont fubi plus de ch.angemens, !'element terreu~ fe trouve de plus en plus a decouvert' c'efi-a-d ire mains mafque par lcs autres prin::ipcs ; & les compofe11 dans lefquels il abonde , devicnnent de plus en plus !olides' prennant tour a tour les noms d'argilles, de {chits, de fpaths- fluors , de fchorls, de feld-fpath, de quartz, &c. juf(Iu'a ce qu'enfin I' clement teneux qui fait la bafe principale de ces divers compofcs , !e trouvant tout-a-f:.tit degage de l'etat de combinaifon' parvient a jouir de toutes fes proprictes, comme on le voit dans le crifhl de roche tranfparent, net, & fans couleur. . J'ai obfcrve beaucoup de fois lc paffage des mauere~ argillcufes a l'etat vitreux' & des maticres calcatres au mcmc etat. Dans une des mines rle Freyberg en Saxe, oi~ je fuis defcendu j'ai trolJV6 une preuve ~1an~fefi~ de ce que j'ava~ce. Tout le fol efl: un fchtt mrcace d'un gris bleuarrc . cc {chit ~la furface de la terre efi mou , friable : & par- . C L-A 35 faitement argillcux. A mefure que l'on defcend dans 1a mine, on le rcconno!t par-tout pour le meme tchit ' toujours parfemc de parccllcs de mica; mais il d~vient plus dur _, & fcs feuillets ant moins d'cpaiffeur. Enfin, des lcs iecondes galeries, c'efr-.1-dirc .l environ 140 toifes ou 840 pieds de profondcur' le meme fchit' tres-reconnoi!fable encore , n'a dcj.l prefque plus rien d'argilleux; fcs fcuillets , toujours remplis de parcclles de Mica, font minces , fl:rres, durs _, preiqu'cnticrement <Iuanzcux, & fcinrillent en eftet fous le choc du briquet. J'ai fait des obiervations a peu-prcs femblables a Claufiabl au Hartz, a Schemnitz & a Cremnitz en Hongrie, & j 'ai conframment remarque dans tuutes les mines ot) je fuis deCcendu, que lc {01 nouvellement forme vers la furface de la terre par lcs detritus des fubfrances organiqucs' y etoit plus compo!e , plus mou, & moins denfe; & qu'.l mefure <pt'on s'enfon9oit dans ]a terre, & qu'on pcnerroit dans un 1ol plus ancienncment forme , ce fol altere & changep:1r Ia fuite des tems, y ctoit confi:amment plus dur, plus denfe, mains compore, & toujours de plus en plus quartzeux & vitreux. Les grouppes de fpath calcaire que j'ai remarqucs fouvcnt rres-avant dans les mines, y iont d'unc formation moins ancienne que la roche qui les foutient; auffi les ai-Je toujours vus dans les fentes & les crevaffcs de cette roche , Ot) leurs molecules font chariecs par l'eau qui s'infiltre continuellement dans la terre. Ja pofscde des morceaux CJUi prouwent la tranfmutation des matieres calcaires en fubfiances liliceufes, & des maffes argilleufcs en jafpes d'unc manicre trcs ·marquee. J'ai des pextm naanccs depuis l'ctat argilleux le plus evident' jufcru'a l'c:hat rout-a-fait vitreux. • Lcs foufres fe formcnt abondamment dans lcs detritus de maticres animales , comme je l'ai obferve dans des fouilles ou terreins remucs au fauxbourg ~t. Antoine il y a quelques annees : ce fait d'aillcurs a ere donne a l' Acadcmie par M. de Fougeroux. J'ai rapporte demon voyage au Mont-d'Or & au Cantal _, des maticres vegctales qui ctoient enfouies-' & qui font deja a demi-transfCJrmees en argiJle feuilletCC OU fchiteufe ; JorfCJUC ces memes maticres abondent en refine ' clles produWmt dani Ia terre les divers bitumes que I' on conno1t. Les fubfianc es falines minerales font des produits affcz recens de' debris des etres organiques' pour que leur originc foit encore reconnoiflable. Enfin il e11 aife de s'appercevoir c1ue des terres ( fm -toutlcsargilleufcs), furcllargccsdefouf_re, de vitriol ou d'aden ic, {c transformcnt en pyntes d'une man iere e;·idente ; qu'eJlcs pa!fent enfiJite in!Emfi blcment a !'~cat de minerai , & que ces derniers donncnt lieu a la formation des meraux nati fs. M. Baumc s'cfi apper~ u dcpuis long-terns c1ue toute Ia m:ttit're inflammable qui exifie dans I~ ij I |