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Show cou leur avoir cte donne par rapport a leur forme ' femblable a celle de diverfes pieces de patifierie. A l'cgard des varictcs ou races fubalternes , fi ~ux difterences dans la forme totale du fruit & dans la proeminence & la direClion des comes , on ajoute la prefcnce ou l'ab!t:n.::e des bandes & d~s mouchetures, ttn lent ai!cmenc que leur nombre doit devenir affez confidcrable. Je nc puis mieux faire connoitre leur diverflte & prefenter Jeurs variations , qu'en rapportant ici un court cxpofc de mes obfervations fur lcs produtlio~s que j'ai vu naltre de tout au plus fept ou luut diftcrens fruits · favoir : N ous fupprimons, pour nu~nager l'efpace & diminuer par-tout l'chcndue de nos articles! la citation d'un afiez grand nombre de produchons diver1cs , que M. Duchefne a obtenues par Ia culture des Pafiiffons; les lea:eurs curieux de les connoltre, n'en peuvent prendre un: meilleure jdee qu'en confultant au Cabinet des Efl:ampes les deffins de M. Ducheli1e, & !'explication raifonnee qu'il y a joint. Les Pafliifons barbarins. Il efl: natut·el que des races mon{hueufes; foient celles qui res:oivent le plus d'impreffion de~ fecundations croifees: on vient d'en voir des preuves de tailh~es ; il paroh ~n outre que cette nature alterce s'efl: trouvce fufceptible de tranfmettre plus confiamment ces changemens qui faifoient en quelque forte remonfer la race vers fa forme primitive. II exifl:e en ~ffet quelques races fubalternes de Pepons que leur reffemblance avec une partie des metis que j'avois vu fe former , m'a fait regarder comme ,races mcti!Tes. J'appclle done Pafl:i!fons barbarins certains Pepons qui courent moins que les autres, & dont les fruits mediocrcs & alonges ' ont des boffelures & une peau jaune. J'en ai vu de deux fortes • qui femblent avoir ete decrites par J. H. Dans l'une, n°. 88 , la pulpe etoit a!Tez fi.breufc, /k la coque fort dure; Ia forme etoit celle d'une bouteille, commc j'ai dit en avoir vu unc parmi pl6S Pafri!Tons metis. Dans l'autre , n°. 8 3 & 84 , aflez gros & a forme pJus OU moins alongee, la COCtUC etoit beaucoup moins ferme, & la pulpe plus fine, fort J>onne a manger. Le Pafli.ffon giraumont!. Las mctis n°. 92, dont j'ai parlc ci-de!fus, m'ont demontre la race du . Pafliffon giraumone , connu chez divers Curieux , font les noms impropres de Concombre de Careme & de P otiron d' E {pagne , & a!Tc~ bien d c!ignc par le nom plaifant.de Sepc-en-ioife, qui, outre fa feconditc , rappelle encore Ia vegetation rcficrr6e , analogue a celle des Pafiiffons. II fe trouve cepcndant quelques individu~ dans lefquels les branches s'alongent & filent comme celles des Giraumons, tandis que dans quelques autres au contraire, elles font fi renta!fees que formant un tpais buiffon, les fruits inform€s q1.•i font dans le co u· centre , & qui ne nouent que fort tard, raccourcis & trcs-bo!felCs, ont grand'peine 3 mt'trir , & refient verds comme on le VQit en 93 b. Dans d'autres individus , les fruits de groffeur mediocre ' ont une peau luifante & pale ' a peine marquee de bandes; mais dans leur ecat de vigueur , les PaO:i!fons giraumones {ont alongcs en maffue , affez gros , quelquefois charges d 'un petit nombrc de grofies boflelurcs , & peints de belles. bandes & de mouchetures d'un verd gai , fur un fond d'un jaune paille un pcu verdacre , & le ton frais de ce dehors eft encore relevc par la blancheur de Ia pulpc , lorfqu'on vient a entamer le fruit. Cette pulpe eO: tres-fine & fc conferve jufqu'au printcmps , bien plus d61icate a manger qu'aucun Giraumon. J':ti VU nal'tre quelques metis dans cette race, analOf;UCS i ceux du 11°. 89 ' & comme CUX a peau vcrte panachee de jaune; mais en general cette race m'a paru J'une des plus con!l:antes , comme des meilleures a cultiver. 4· LaPASTEQUE, Ia CouRGE la.ciniee, Cucurbita anguria. Duch. Cucurbita citrullus. Lin. ·Anguria citrullus diaa. Bauh. Pin. 312. Tournef. 106. Citrullus folio colocynthidis Jeao , fcmine nigro. J. B. 2. p. 2 3). Angaria Indica. Rumph. Amb. 5. p. 400. t. 146. f. I. Angaria. Dod. Pempt. 664. Ci.trullus offici. narum. Lob. Ic. 640. lace f. anguria. Pif. Braf. 263. Le M elon d'eau. Tourncfort avoit reuni ?! fon genre anguria deux Cucurbitacces d'Ame6que , a fruits fort diftcrens' a raiton de leurs feuilles profondcment dycoupces. Le ~om leur en a eta confcrve par Linne. L'un eft fon Cucumis anguria, 1 'autre l'Anguria trifoliata. Ce caraClcre , reconnu fautif pour un &enre, c!l: regardc du tnoins comme la diftcrence principale de la Pafreque vis-a-vis de ies congcncrcs. Elle efi, i la verite , la plus apparence, mais non la plus effentielle. En eftet , il y a quelques Pepons a feuilles affez profondement decoupces; mais le fufleiu-ell es encore bien plus, on reconnoltroit toujours une Pafl:equc a Ia fubfbncc ferme & caffante de fes fcuilles & i leur dinlction beaucoup plus v~rticale. Le fruit affeJ conframment orbiculaire fe diflingueroit encore mieux par fa peau fine , mince , liffe & moucheree de taches etoilJes ' comme cclle de I'Oudin de mer ; ce qui denote dans le tiffu des fibres une ofcillation toute differente de celle des Pepons , dont les taches font toujours des para!· lellogrames. Les bandcs piles des J>afieques leur font communes avec plufieur~ Pepo11s; leurs graines a!Tez renflees on~ le bvurrelet fore petit ; d'ailleurs , rouges ou noires, elles font toujours plus foncces en couleurs que la pulpe du fruit, tandis que dans les trois efpeces precedentes, e1Ies font au contraire beaucoup plus pales. Enfin cette pulpe, toujours fort colorce, efl: (i juteufe dans la plupart des Pafieques , qu'on peut les C·O U fuc:er & les vuider comme un Coco , par une ou· vcrcure faite ala peau. On remarque auffi dans la fleur que la corolle' moins evafce que celle des Calebalfes eO: moins grande, moins campanulcc , plus !)rofoi;dcment dccoupce que dans les Pepons : clle ~fi auiTi d'un jaune moins foncc. Toutes ces particularit6s placent a!fez naturcllemcnt la Pafl:equc a la fin du genre des Courgcs du cote des Melons, com.me la blancheur ~ la pctiteffe de 1a Callcbaffc femblent la placer a la tete, comme tenant des Briones & autres genres; a petites fleurs. . Tournefort faifoit mention de cinq varictcs de Paficques ; la commune , [emine nigro , & all'urcment carne rubente; tnns autres , carne jlavefcente Jenzine nigra ; carne rubente, f emirzc rubro majo ri {,· mirwri · enfin une tres-gro!Te nouvellement venue des Indes. C. B. avoit dit en deux mots : <c C orticis colore variat, qui ali is vi ret, >> aliis fubcandidis maculis a,{perfus ; .caro aliis » rubws €:! dulcior; aliis candida, fenun~ colore n nigr'o , fidvo >~. Voila encore ce qu'on obferve aujourd'hui. On voit dans J. Bauhin que le nom Patheca Batecha, Albutheca d'Avicenne, viem de Bati~e, qui efr le nom Indien. II cite bien les noms de Citrullum & Ciueolum , comme d'ufage dans les. boutiques, auffi bien que celui de Cor;combre citrin. Ils furent fans doute donncs aux variet ~ S a pulpe de couleur citrine ; mais notre Citrouille cfl: un Pepon, cornme on l'a vu. Sauvages, en 1750, donnoit encore a Montpellier les deux noms de Citrouille & de Pafleque. On en cultive dans la Saintonge une varictc a chair f~nne que l'on nc mange que fricafice, & que, par cette rai{on, l~on y appellc m~s- Improprement du nom de Concombre. Au refie , le nom de Pafl:eque femble refrreint en Provence aux races dont lc fruit efi le moins fondant , & qu'on n'emploie que confits avec du vin doux, cuit en· raifinci comme on fait lcs P&ires en Bourgogne. On en cultive en Sainronge fous le nom de Concombre , & l'on en mange fricaff6s de meme. Les plus fondans font nommcs Melons d'eau; les uns & les autres mt~riffi:nt aflez mal aux environs de :Paris ' mcme fi.tr les couches. II paro1troit par le nom Brafilien ]ace, attribu6 par Marggrave au Melon d'eau, que cctte race etoit cultivee au Brcfil; mais il efi fort poffible qu'elle y ait c~e por~6e par les Portugais. En eflct , l'rolper Alpin en avoit vu en Egypte de tclle grofleur, qu'un leul fruit faifoit Ia charge d'un hot 1me , & trois ou quatre cclle d'un Chamcau. Parkinlon, citoit de m~me, & peut-~tre a tort , une P:tfteque d'Amcric:Jue :i pulpe ferme. Rai les ci toit routes (JUatre fcparcment, auffi bienqu'une cinquieme d'apres CCfalpi;1 , a pulpe ligneufe & fi ferme, c1ue le fruit rebondiffoit com me un ballon, plutot ~ue de fe brifcr. C'efi en Italic qu'on pourroit Verifier fi ~:e n'efl: point une exage-c 0 u ration , & determiner les varietes' de cctte cfpcce, plus exactement qu'elles ne l'ont etc jufqu'ici. Duc!I. * Cucurbita ( !Lifpida ) foliis angulatis , cn.ule petiolijizue !Lijpidis. Thunb. fl. Jap. 32'l. Ko , vulgo jungavo. Krempf. Amren. p. 81 I. Flores dcnfrflime piloji, pi !is firrugineis. Th l nb. Flcms albi. Krempf. Scs fleurs blanches , fon fruit oblong, & fr5 feuilles !'implement velues, nous fvnt prdim1er que cette plante doit fe rl1pprocher de l 'e(pcce de la Calcbaffe. COVRIMAlU de Ia ,Guianc, Co r.: P flriARI Guianenfi's. Aubl. Guian. Suppl. 28. t. 384. Oul~mari arbor, citrci folio fplendwte , cortice inceriore foliato. Barr. Fr. }:quin. p. 84. Oub11ari }Jrefont. Mail. Rufi. de Cayenne. C'efl: un trcs-grand arbre dont le tronc efl: porte fur de.s ar~:abas qui ont fix ou lept pieds de hauteur, & quelquefois quinzc pieds de large Vt;t·s lc bas, ot) ils fe couchcnt dans 1a terre. Ce fun t des cotes applaties qui ' en fe prolonge:lllt & s'ctendant , forment des triangles; ils one ti.:pt ou huit pouces plus ou moins d'cpaiffeur. Le tronc efi forme par la reunion de tollS CCS arcabas , du fommet de!quels il s'cHeve. Ces arcabas font ccartt~ s Ies uns des autres, & laitfent entr'eux un efpace plus ou moins grand , fuivant la dire ion qu'ils prennent &: l'ctendue C{u'ils ont; &; c'cfi li Ol) ordinairement les bctes tauves fe retirenr. Le crone a environ quatre-vingts pieds de hauteur , fur quatre pieds de diametre. Son ecorce efi gercee ' ridcc ' epaiffe ' de couleur brune . .Son bois cfi blanc, tendre & leger. Du fomme tdu rronc partenc de groffes branches rameufes , ~ dont lcs pou!fcs annuellcs font long-terns marquees par u11 bourrelet ride qui fe trouve a leur naiflance. Les nouvelles pou !Tes font vclues , rouffcitre.s , & portent des feuillcs alternes, ovalcs , encH~rcs , verres & liffes en deffus , veJues & rouffdtt·es en dcffous avec des nervures faillanres. Ces fcuilles font longues d'environ cinq pouces, fur pres de nois pouces de hrgeur , & ont un petiole cana~ licule, lon1prefque d'un pouce. Les fleur viennent fur des grappes courtes; axilhires , font incomplettement connues : elles ont ! 0 • un calice profondement divifc en cinq dCcoupures pointues ( vrai!emblablement ouvertes en etoile) ; 2°. cinq petales lanccotes, alternes avec les divifions du calice; 3°. 1es C:tarnines ne font point co~nues) ; 4 °. un ovaire fup6rieur ....• Le fruit ( qu' Aublet n'a vu qu'avant fa matunre) efl fpherique, de la gvo!Teur d'un.e Pr~ne, & divife intcricurement en cinq loges qUI conuennenc chacune une lemencc. . Cet arbre crol't dans les bois & dans ks heu" hum ides de JaGuiane. Les Naturels du pays tirent' de fon ccorce intcrieure des feuiJJets minces avec Icfquels its enveloppent le tabac pour fumcr : c~: |