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Show L A GLOIRE DU D O S ME La fierte de 1' oblcur fur la douceur du claic Triomphant de la toile, en tire avec puiiiance Les figures que veutgarderfa refiftance; Et malgre tout l'effort qu'elle oppofe a fes coups Les detache du fond, 8c les ameine a nous. ' llnous dit tout ccla, ton admirable ouvrage- Mais,illuftre Mignard, n'enprensaucun ombraije N e crains pas que ton Art, par ta main decouveV A marcher fur tes pas tienne un chemin ouvert ' Et que dc fes lemons les grands 8c beaux oracles Elevcnt d'autres mains a tes do&es miracles: II y faut des talens q ue ton merite joint j Et ce font des fecrets qui ne s'apprennent point O n n'acquiert point, Mignard, par les foins qu'05 fe donne , D u V A L-D E*G R ACE. r D'v fentir rcdoubler l'ardeur de vos defirs ; 11 & a toute heure un encem; de: foupirs, It d'embraflei du cceur une image fi belle Bes celcftes beautez de la gloire eternelle:, leautez qui dans leurs fers riennent vos libertcz, I vous font meprifer tout* autres beautez Et toy qui fe fadis la Maiftrefle du Monde , DocVeTfameufe Ecole en raretez feconde s bales Arts deterrezont par undigne effort. Reoate les deeafts des Barbares du Noit, E d e s b e a « debris des Siecles memorable* oTome,qu' a tes Coins nous fommes redevables ! De nous avoir rendu faconne dc ta main , Ce crand H o m m e chez toy devenu tout Romain , Dont le pinceau celebre, avec magnificence , De fes riches travaux vicnt pater noftre France; Lt dans un noble luftre y produire a nos yeux Cette belle Feinture inconnue en ces lieux, Troischofesdontlesdonsbrillentdanstapcrfonnt Lespaflions, la grace, 8c les tons decouleur, Qui des riches tableaux font l'exquife valeur. ' Ce font ptefens du Ciel,qu'onvoitpeuqu'ilafieii|. La Frc?que* dont la grace a l'autre prefere'e ble » Se conferve un eclat d' eternelle dure'e : Et les Siecles ont peine a les trouver enfemble. Mais dont la promptitude , 8c les brufques ficrtez, C'eft par la qu'a nos yeux nuls travaux enfantez, Veulcnt un grand genie a toucher fes beautez. D e ton noble travail n'atteindront les beautez. De V autre, qu' on connoift, la traitable methodc Malgre tous les pinceaux , que ta gloire reveille, Aux foiblefles d'unPcintreaifement s'accommode. 11 fera de nos jours la fameufe merveille ; j,a parelYe de l'huile, allant avec lentcur, Etdesboutsdelaterre, en ces fuperbes lieux, Du plus tardif genie attend la pefanreur. Attirera les pas des Seavans curieux. O vous , dignes objets de la noble tendrefo, Qu'a fait briller pour vous cette Augufte Princd Dontau grand Dieu naiiTant, au veritable Dieu, Le zele magnifique a confiacre ce lieu; Purs Efprits , ou du Ciel font les gracesinfufes, Elle fcait fecourir, par le temps qu'elle donne, Les faux pas que peut faire un Finceauqui tatonne; Et fur cette Feinture on peut, pour faire mieux , Revcnir, quand on veut, avec dc nouveaux .yeux. Cette commodite de retoucher l'ouvrage , Aux Feinttes chancelans eft un grand avantage ; Beaux temples des vertus , admirablcs Reclufes, Et cc qu'on ne fait pas en vingt foisqu'onreprend, Qui dans voftre retraite, avec tant de ferveur, Meflez parfaitement la retraite du cceur ; Et par un choix pieux hors du monde place'es, N e de'tachez vers luy nulle de vos penfees; Qu'il vous eft cher d'avoir fans cede devant vous Ce tableau de l'objet de vos vceux les plus doux D' y nourrir par vos yeux les pre'eieufes flames, Dont fi fidellement brulent vos belles ames j On Je peut faire en rrente, on le peut faire en cent. Mais la Frefque eft preflante, 8c veut fans com. ' plaifance Qu' un Peintre s'accommode a fon impatience; a mite a lamanicre, tk d'un travail foudain aidllc le moment qu'elle donne afa main, a fevere rigueur de ce moment qui palTe, M eircurs d'un Tinceau ne fait aucune grace. Avec |