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Show i80 L E T T R E S Sc qui eft l'ame des beaux Arts, eft fi j'ofe m'exprimer ainfi , Pimage du coup eledrique y c'eft u n feu qui fe communique avec rapidite , qui eil!, brafe dansun inftant l'imagination des Spect.ateurs , qui ebranle leur ame 8c qui force leur coeur a la fai bilite. L e cri de la nature , ou les motive-ments vrais de l'adion Pantomime doi-vent egalement toucher y le premier attaque le coeur par l'ouie , les der-niers par la vue : ils feront l'un & l'autre une impreffion auffi forte, fi cependant les images de la Pantomime font auffi vives, auffi frappantes cV auffi animees que celles d u difcours. Il n'eft pas poffible d'imprimer cet interet en recitant machinalement Je beaux vers, Seen faifant toutfimplement S U R IA DANSE. *»7 beaux pas ; il fi« V* l'*mt ' b phyfionomie , le gefte & les attitudes parlent toutes a la fois,& qu'elles par-lent avec autantd'energie que de verite'. Le Spedateur fe mettra-t-ilala place de 1'Adeur, fi celui-cine fe met a celle du Heros qu'il reprefente ? Peut - il efperer d'attendrir 8c de faire verfer deslarmes, s'il nen repand lui-meme ? Sa fituation touchera-t-elle, s'il ne la rend touchante , 8c s'il nen paroit vivement affede ? Vous m e direz peut-etre que les Comediens ont fur les Danfeurs Pa-vantage de la parole, la force 8c l'e'ner-gie du difcours. Mais cesderniers n'ont-ils pas les geftes, les attitudes, les pas & la mufique que Pon doit regarder comme l'organe & Pinterprete des m o u lts fucceffrfs du Danfeur? |