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Show 4© L E T T R E S faite de la Fable; quJil a mele celle d'A&eon ou Diane eft dans le bain avec fes N y m p h e s , a celle d'Endimion, Le noeud de ce Ballet etoit fingulierj les N y m p h e s y jouoient le perfonnage de la chaftete; elles vouloient ma(Ta« crer P A m o u r & le Berger \ mais Diane, moins vertueufe qu'elles, 8c emportee par fa paflion^ s'oppofoit a leur fureur, & voloit au-devant de leurs coups : 1'Amour pour les punir de cet exces de vertu les rendoit fenfibles. D e la haine elles pafloient avec rapidite a la ten-drefle > 8c ce Dieu les uniflbit aux Payfans. V o u s voyez, Monfieur , que ce plan eft contre toutes les regies &C que la conduite en eft auffi peu in* genieufe , qu'elle eft faulTe. Je com* prends que le Compofiteur a tout facrifie * 1'efFet, 8c que la Scene des Sun IA D A K S E . 4i aechesenPa:r,pratesapercerrAmour3 Pavoit feduir j mais cette Scene etoit deplace'e. Nulle refTemblance d'ailleurs dans le Tableau ; on avo-'t prete aux Nymphes le caradere 8c la fureur des Bacchantes qui dechirerent O r p M e ; Diane avoir moins PexpreiTion d'une amante que d'une Furie; Endimion peu reconnoifTant 8c peu fenfible a la fcene qui fe pafToit en fa faveur , paroiifoit moins tendre qu'indifferent \ PAmour n'etoit qu'un enfant craintif, que le bruit intimide 8c que la peur fait fuir: tels font les caradetes manques, qui affoibli/Ioient le Tableau, qui le pri-voient de fon effet, &qui degradoient le Compofiteur. Que les Maitres de Ballets qui vou-dront fe former une idee jufte de leur Art, jettent attentivement les yeux fur |